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La semaine décryptée

24 janvier 2021, 16:25

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La semaine décryptée

Lundi 18 janvier

Comment le contribuable finance le MSM

Un article de l’express en ce lundi 18 janvier explique comment les institutions publiques participent au financement du MSM par le biais de contrats. Ainsi, on apprend que des contrats pour l’aménagement de drains ont été alloués à des agents politiques afin que ces derniers recueillent des fonds qui sont par la suite utilisés lors des élections. Il y a toujours un semblant de démarrage d’exécution du contrat mais les travaux sont rarement terminés. L’institution qui accorde le contrat est loin d’être très exigeante et tout le monde en sort gagnant sauf les contribuables. On a répertorié des cas où un agent obtient un nouveau contrat même s’il n’a pas complété ses travaux dans le cadre d’un arrangement précédent.

Le nouveau modus operandi du MSM constitue une nette amélioration dans son système de collecte de fonds. Avec la construction du bâtiment du Sun Trust, les grandes firmes étaient sollicitées pour des fonds. Dorénavant, outre les dons du privé et des commissions hypothétiques dégagées par l’allocation de gros contrats genre Pack & Blister, de petites sources de financement sont aussi puisées des institutions à travers de petits contrats alloués à des agents.

Mardi 19 janvier

Des commandos israéliens pour les cultivateurs de gandia ?

L’express annonce le mardi 19 que le public soutient une proposition d’introduction du gandia médical et que les planteurs aussi sont prêts à opter pour le chanvre.

Il serait utile de faire ressortir que le gandia a été introduit dans les colonies britanniques de Maurice, de la Jamaïque et de Trinidad & Tobago par le biais des immigrants indiens, des coolies venus remplacer les esclaves affranchis. Si à Maurice, on utilise le terme gandia, dans la patrie de Bob Marley, on parle plutôt de ganja, comme en hindi.

Il coule de source que quand on parle de marijuana à usage médical, c’est sa décriminalisation qu’on vise en effet. Ce serait de loin un meilleur choix que le poison à rat qu’on utilise dans la drogue synthétique.

Les planteurs de canne qui ne souffrent d’autres formes d’attaques que les fouilles des sangliers en quête de vers dans les racines de cette plante devraient être extrêmement vigilants s’ils passent au mode gandia. Que va-t-il se passer si le voleur de légumes des Mariannes se voit offrir l’occasion de récolter des plantes de gandia? La police mauricienne, plus apte à parader pour le ministre Sawmynaden, serait-elle capable d’assurer la sécurité sur les plantations de gandia? Il faudrait certainement faire appel à des commandos israéliens.

Mercredi 20 janvier

Preetam Matadin ou la politisation de la police

Que des hauts-gradés de la police obéissent aux ordres d’hommes politiques ou que certains éléments soutiennent un parti politique en particulier – cela a été le cas avant même l’indépendance du pays.

Un article de l’express en ce mercredi 20 janvier sur le harcèlement dont a subi Preetam Matadin (photo), un ami proche de Soopramanien Kistnen, aux mains de certains policiers vient confirmer ce qui a été mis au jour lors de l’enquête judiciaire sur l’assassinat de l’agent du MSM. En effet, outre de hauts-gradés, des policiers de rangs inférieurs semblent eux aussi impliqués dans la tâche de rendre l’affaire Kistnen aussi opaque et impénétrable que possible. Ces policiers agissent-ils de leur propre initiative ou reçoivent-ils des ordres de leurs supérieurs?

Le traitement subi par Preetam Matadin, qui a été physiquement brutalisé afin qu’il finisse par avouer qu’il a été lui-même le tueur de son ami Kistnen, devrait inquiéter ceux qui suivent de près la dégradation des mœurs dans les institutions publiques, ce qui met en péril les fondements mêmes de l’État de droit à Maurice.

Jeudi 21 janvier

Encore un scandale financier international impliquant Maurice

Déjà sur la liste noire des pays européens et de plus en plus évité par l’Inde, le secteur financier mauricien, au lieu d’améliorer son image, a pris un sérieux coup avec la mise au jour d’un nouveau scandale financier international impliquant le pays. En effet, on apprend qu’une compagnie enregistrée à Maurice et basée à Ébène est dénoncée en Europe pour avoir participé à un scandale entourant l’achat de masques en Belgique. La somme concernée est 45 millions d’euros, soit Rs 2,17 milliards.

La compagnie s’appelle Bright Periods Consulting mais est gérée par Legacy Capital. Bright Periods est dirigée par un nommé Flavio De Gos Barra, qui comme Sobrinho semble être d’ascendance africaine mais avec un nom portugais.

Legacy est dirigée Swadicq Nuthay et Rouben Chocalingum. Ce dernier a été à l’AfrAsia Bank auparavant.

Depuis 2014, un nouveau style de gouvernance a été introduit à Maurice, ce qui ne plaît pas aux potentiels investisseurs dans le pays. Ce qui devait aussi surprendre la communauté financière internationale, c’est que deux hommes ayant occupé des postes de responsabilité dans les institutions de contrôle et de régulation financière ont été tous deux promus au lieu d’être sanctionnés après le sensationnel scandale Alvaro Sobrinho. L’un est devenu gouverneur de la Banque de Maurice et l’autre ministre des Finances

Vendredi 22 janvier

Après Azor, nouvel attentat à l’arme à feu

Qui aurait cru qu’un demi-siècle après l’assassinat d’Azor Adelaïde à Curepipe, on allait assister à un nouvel épisode où une arme à feu allait être utilisée pour abattre une cible?

Azor Adelaïde en novembre 1971, Manan Fakoo, en janvier 2021. Tous deux abattus par balles. Mais c’est le seul élément commun entre les deux hommes. Azor Adelaïde fut une victime collatérale. Dans le cas de Fakoo, c’est bien lui qui était visé.

Il y a eu une confusion au niveau des armes et munitions utilisées dans le cas Fakoo. Au départ, on avait véhiculé l’information selon laquelle on avait utilisé des chevrotines. Après, on a établi qu’il s’agissait d’une arme de calibre .25.

La façon dont Fakoo a conduit sa voiture est révélatrice de sa force physique et de son endurance. Le commun des mortels aurait perdu connaissance dans les minutes qui suivent une telle attaque.