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John Brown
En 1800 naquit dans le Connecticut, aux USA, un homme qui va faire beaucoup parler de lui aux États-Unis, et bien au-delà. Il s’agit de John Brown, abolitionniste américain qui va être très décrié dans son combat pour qu’il n’y ait plus d’esclavage dans le pays. Cet homme, comme nous le montre la mini-série The Good Lord Bird, réalisée il y a quelques mois, n’était pas à une contradiction près dans sa manière de vivre et d’envisager le combat. Parfois fanatique quand il décide de passer à la violence et de tuer les maîtres d’esclaves ou des esclavagistes, il ne jure que par la Bible, et ne cesse de faire référence au livre sacré à chaque moment de la vie. Il arrive à se prendre même pour l’envoyé de Dieu sur terre. Fanatique, ce système esclavagiste ne l’était-il pas aussi ? Mais pour Brown l’égalité était absolue entre les Blancs et les Noirs, dans ce pays qui a connu et qui a entretenu un des pires crimes contre l’humanité (en plus de l’extermination de très nombreux Indiens). Son devoir sur terre est d’arriver à en finir avec cette ignominie qui va diviser le pays à tout jamais : les séquelles socioéconomiques et «raciales» sont encore très prégnantes aujourd’hui.
On a du mal à imaginer une société aussi violente que celle qui a connu l’esclavage, et dans laquelle on fait comprendre et on montre tout le temps l’infériorité d’un groupe d’hommes par rapport à un autre. Cette soi-disant infériorité intellectuelle, culturelle, raciale, religieuse est savamment entretenue dans tous les rouages de la société et se décline à tout moment. On ne peut comprendre la violence de toute société qui a connu ce système, et surtout de la société états-unienne, sans tenir compte de cette réalité qui a toujours du mal à vraiment dire son nom ici. Que le 1er février soit l’occasion de comprendre cette violence inouïe que fut l’esclavage, ce racisme étatisé qui était dans presque toutes les consciences, et qui est encore présent dans notre société. On estime que le 1er février 1835, environ 70 % de la population mauricienne d’alors a été «libérée». Bien sûr que chaque société réagit et agit à sa manière, et que toutes les sociétés ne sont pas équivalentes. Mais la violence passée ne doit pas du tout être occultée, car elle est présente encore aujourd’hui dans les inégalités et dans les représentations que l’on a de certains groupes. John Brown sera exécuté en 1859.
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