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L'ex-MedPoint: le soulagement des cancéreux après cinq ans d'attente

4 février 2021, 21:30

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L'ex-MedPoint: le soulagement des cancéreux après cinq ans d'attente

2 600 nouveaux cas en 2019, soit une hausse de 12,1% par rapport à l'année précédente. Les derniers chiffres officiels des patients souffrant de cancer ont été communiqués par le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal lors de l'inauguration du New Cancer Center entre les murs de l'ex-MedPoint à Phoenix ce jeudi 4 février.  

«Plus de 1 100 nouveaux cas ont été enregistrés chez les hommes, avec plus de 15% d’entre eux souffrant du cancer de la prostate. Et plus de 1 500 nouveaux cas ont été enregistrés chez les femmes, avec 35,2% d’entre elles souffrant du cancer du sein», à indiqué le ministre de la Santé. Une situation de plus en plus alarmante d'année en année. D’où l’urgence d’ouvrir cet hôpital spécialisé en cancérologie, anciennement connu comme la clinique MedPoint. Toutefois, les procédures et travaux avant un tel aboutissement ont pris au moins cinq ans. Et, le projet dans sa totalité être loin d'être  finalisé. 

Après un soft opening en octobre 2020, l’inauguration officielle a eu lieu ce jeudi 4 février 2021, ce qui coïncide avec la Journée mondiale contre cette maladie. 

À cette nouvelle, plusieurs Mauriciens qui luttent contre le cancer poussent un ouf de soulagement. À commencer par Sareeta, une habitante de l’Ouest, qui y sera bientôt transférée pour des soins. «Cela fait trois mois qu’à l’hôpital, on m’a diagnostiqué un cancer au niveau du ventre. Pourtant, depuis un an, j’ai effectué divers examens en clinique mais rien n’a été trouvé. Je ne compte plus les médecins ni les tests réalisés.» 

Alors qu’elle devait en effectuer un autre, dans le privé, elle fait une chute dans les escaliers, et est transportée d’urgence à l’hôpital pour des soins. D’un établissement situé à Port-Louis, Sareeta est transférée à l’hôpital Victoria, Candos. «On m’a fait faire plusieurs séances de chimiothérapie là-bas. J’en ai aussi fait au nouvel hôpital de Phoenix. Je suis contente d’y retourner. J’aurai enfin ma guérison», espère-t-elle. 

Pour sa part, Veronica, une autre patiente, âgée d’une cinquantaine d’années, a également suivi des traitements contre le cancer dans le nouveau centre spécialisé. «Fin octobre 2020, je souffrais d’hypertension et j’ai entamé deux chimiothérapies sur place. Le travail qu’effectue le personnel soignant dans cet hôpital est différent. Ce personnel est dévoué.» Veronica a complété deux autres séances de chimiothérapie à l’hôpital Victoria. Elle rentrera chez elle cette semaine. La suite dépendra de l’évolution de la maladie. Par ailleurs, une future intervention pourrait également être réalisée, nous dit-elle. 

Comme elle, Poonam, la cinquantaine, souffrant d’un cancer du sein, respire enfin. «Cela fait deux ans que j’attends que cet hôpital spécialisé soit lancé. Il dispose d’équipements, qui ne sont pas toujours disponibles en clinique. Comme je souffre beaucoup, je ne peux me déplacer. Mes espoirs se concrétisent enfin.» Elle dit avoir hâte de commencer son traitement. D’ailleurs, plusieurs membres du personnel médical à l’hôpital Victoria assureront le service à Phoenix dès cette semaine. Autant d’éléments, qui redonnent une lueur d’espoir aux patients. D’autant que le nombre de Mauriciens présentant cette maladie pullule dans les salles d’hôpital chaque jour. Et pour cause, le cancer se place en troisième position des maladies responsables de la mortalité chez les Mauriciens, après les maladies cardiovasculaires et le diabète. Le Dr Laurent Musango avait mentionné une hausse de 13 % en termes de prévalence de cancer de 2012 à 2018 lors du lancement du National Cancer Registry of Mauritius. Registre du cancer lancé en 1993. 

Le New Cancer Centre est accueilli avec optimisme par l’association Link to Life, qui soutient les Mauriciens souffrant de cette maladie. En effet, Selvina Moonesawmy, Program Coordinator, dit avoir de bons retours des patients qui subissent des traitements dans le nouvel hôpital de cancérologie. «C’est beaucoup plus facile car les patients peuvent effectuer leur prise de sang sur place le matin, obtenir leur résultat le jour même et ensuite faire leur traitement de chimiothérapie. Comparée à l’hôpital Victoria, l’attente dans le nouveau centre est de courte durée et il n’y a pas de stress. Auparavant, les malades devaient attendre plus de deux à trois heures en raison du nombre important de patients.» 

Globalement, elle constate une «grande amélioration du système et de l’encadrement» et évoque l’hygiène et les infrastructures, dont les fauteuils et lits utilisés pour la chimiothérapie, qui sont confortables. Qu’en est-il du fonctionnement ? Tous les patients sont-ils concernés ou seuls les nouveaux cas y seront référés ? À ce stade, précise-t-elle, la radiothérapie et la chimiothérapie pour les enfants se poursuivront à l’hôpital Victoria. Par contre pour les nouveaux et anciens patients adultes, ils pourront pratiquer leur séance de chimiothérapie au sein du New Cancer Centre. 

Cet hôpital a coûté plus d’un milliard de roupies.