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Meurtre d’Urvashi Awotar «Ce que mon fils a fait ne m’a pas surpris» dit le père du suspect
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Meurtre d’Urvashi Awotar «Ce que mon fils a fait ne m’a pas surpris» dit le père du suspect
Le meurtre d’Urvashi Awotar par son ex-petit ami, Saanjeev Nurkoo le dimanche 31 janvier a choqué toute l’île, sauf les proches du jeune homme. Il est décrit comme un homme qui répondait au moindre problème avec la violence et se réfugiait souvent dans l’alcool. Sa copine qui a tenté de le sortir de ce cycle infernal, a jeté l’éponge au bout de deux ans sans savoir que cela lui serait fatal. Les deux familles blessées par la tournure des événements, se confient.
«Seki linn fer sa tifi la pann sok mwa». Il a beau l’affirmer mais Sanjay Nurkoo, le père de Saanjeev n’a pas la force de combattre la tristesse qui se lit dans son regard. Agé de 54 ans, il est le père de quatre enfants, dont l’aîné est Saanjeev. C’est bien ce premier fils qui lui a donné plus de fil à retordre. «Il a toujours été quelqu’un de violent. Souvan, linn bat mwa. Linn mem ménas pou zet mwa dan enn pwi. Li ti inkontrolab», relate-t-il. D’ailleurs, le suspect, âgé de 28 ans, a quitté le toit familial depuis ses 18 ans et n’avait presque plus aucun contact avec ses proches. C’est à travers ses amis et la presse que Sanjay Nurkoo a appris le drame. Le père du jeune homme n’est pas le seul à brosser un sinistre portrait de son fils. «Dès qu’il a eu 18 ans, Saanjeev est parti faire sa carte d’identité. Puis, il n’est jamais revenu. Nous n’étions pas intéressés à le revoir non plus», déclare un de ses cousins.
Pour comprendre l’indifférence qu’ils ressentent envers l’un des leurs, les proches de Saanjeev Nurkoo font appel à leurs souvenirs. Depuis que les parents du suspect se sont séparés il y a une vingtaine d’années, il a passé la majeure partie de son temps chez sa grand-mère. Mais c’était sa tante qui s’occupait de lui. «Li ti pé dormi kot so dadi. Mais c’est moi qui lui donnais à manger et m’occupais de lui. Lorsque la grand-mère est décédée, il est venu habiter chez moi», confie la tante. C’est là que les premiers signes de son comportement qui vont pousser sa famille à rompre les liens avec lui sont apparus. Sanjeev Nurkoo a commencé à voler à la maison. Un jour, alors que la tante cherchait ses bijoux, elle s’est rendu compte qu’ils ont disparu, et il n’a pas fallu longtemps pour déterminer qui les avait subtilisés. Petit à petit, il a commencé à se bagarrer avec ses proches. «Kan ti pé avoy li lekol, li ti pé kapé. Li pann fer mem siziem. Zis seki pa bon mem li ti pé fer dan so lavi», poursuit la femme. Elle a tenté de l’initier aux travaux manuels comme la plomberie et la peinture, sans succès. Le peu d’argent qu’il gagnait, précise la tante, finissait dans les boissons alcoolisées avec ses amis.
Saanjeev Nurkoo a aussi vécu chez la famille de sa mère à Palmar pendant quelque temps, et son comportement était similaire. Il avait été accusé de vol de plusieurs choses pour pouvoir se payer de l’alcool. «Une fois, il avait volé la moto de son oncle et avait fait un accident. Il était à l’hôpital pendant plusieurs jours», dit un proche du jeune homme. Un autre raconte qu’il avait aussi volé des bijoux d’un autre membre de la famille à QuatreBornes pour les offrir à une de ses conquêtes.
Enfance difficile
Pour ceux qui connaissent Saanjeev Nurkoo, l’enfance très difficile qu’il a eue a impacté son caractère. Petit, il a été témoin de beaucoup de violences. «Le père de Saanjeev était alcoolique et frappait souvent sa femme. Elle a fini par quitter sa maison pour se réfugier chez sa famille et a laissé ses deux garçons avec le papa. Ils n’ont jamais eu une vie familiale normale», confie un des membres de la famille. Pour lui, c’est un fait indéniable que l’enfance de Saanjeev l’a conduit en prison aujourd’hui. Saanjeev Nurkoo a mortellement poignardé son ex-petite amie en pleine rue à Curepipe dimanche dernier. Il a été arrêté par la police de la ville lumière et dans sa version des faits, il a expliqué qu’il ne supportait pas la séparation avec Urvashi Awotar, avec qui il était depuis deux ans. Il a alors monté son coup, s’est muni d’un couteau et a suivi la fille avant de la poignarder.
«Elle voulait l’aider à trouver une stabilité»
Au domicile des Awotar à Résidence Malherbes, Curepipe, la disparition de la jeune fille est difficile à accepter. Urvashi, affectueusement surnommée Shrutee à la maison, était l’aînée de trois filles. Sa famille parle l’elle comme une fille pleine de vie qui aimait aider les autres. Il y a deux ans, elle a fait la connaissance de Saanjeev à travers Facebook et de conversations en conversations, une relation s’est bâtie. Urvashi Awotar, 21 ans, voulait aider Saanjeev à trouver une stabilité. Elle lui a trouvé un emploi à une station-service à Curepipe et comme il se baladait encore de maison en maison, elle l’a invité à rester chez elle.
Mais l’idylle n’a pas duré longtemps et les habitudes du passé ont refait surface. Les proches d’Urvashi Awotar se souviennent que la fille était victime de violences domestiques et après chaque petite dispute, Sanjeev Nurkoo se réfugiait dans l’alcool. Deux ans après, las de la situation, Urvashi Awotar a décidé de mettre un terme à la relation. Cela lui a été fatal.
RajwanteeAwotar, la mère de la victime, est toujours sous le choc et se désole que personne n’ait vu sa fille en détresse ce jour-là. «Elle a été prise par surprise et n’a pas eu le temps de réagir. Peut-être que si elle avait appelé à l’aide, elle n’aurait pas trouvé la mort», pleure cette mère dévastée. Elle martèle que ses enfants ont toujours été prêts à aider les autres. Ce sont les valeurs qu’elle leur a apprises. «Tou letan monn dir zot si trouv enn dimounn en détress lor simé, rann li servis fer li traversé. Mwasi mo byen ed dimounn. Mé sa ler la, personn pann trouv mo tifi», regrette Rajwantee Awotar. Le jour de drame, elle attendait le retour de son aînée pour célébrer son anniversaire. «Elle avait commandé un gâteau. Nous devions aller dîner ce jour-là…»
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