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Foire de l’immigration: Pluie de doléances des commerçants
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Foire de l’immigration: Pluie de doléances des commerçants
Les problèmes à la foire de l’Immigration, Port-Louis, sont légions. En l’espace d’une semaine, Osman Mahomed et Eshan Juman, deux députés rouges, sont descendus sur place pour constater de visu les conditions déplorables dans lesquelles les marchands doivent travailler jour après jour. Quant aux principaux concernés, ils soutiennent que leurs nombreuses démarches s’avèrent vaines auprès des autorités et il a fallu l’intervention des parlementaires de l’opposition pour trouver une solution à court terme…
15 heures à la foire de l’Immigration, à l’arrière de la gare du Nord, près des toilettes publiques. Les étals sont chargés de vêtements, fruits et légumes. D’habitude, le lieu grouille de vie, mais jeudi dernier, il n’y avait que les visages crispés des marchands. L’ambiance est morose, et cela dure déjà depuis deux mois, confient les plus bavards. Parmi Nazleen. Selon elle, le gros problème qui fait fuir les clients est l’odeur pestilentielle qui se dégage des eaux usées provenant des toilettes publiques à proximité.
L’eau se répand jusqu’aux étals, et les marchands n’ont pas d’autres choix que de faire avec. «Cé vraiman enn dilo malang. Cela pue tellement que les clients doivent faire demi-tour. Non seulement nous ne pouvons pas manger, mais même respirer est difficile» déplore-t-elle. Un autre marchand rajoute que les lieux ne sont jamais nettoyés, et l’accumulation des déchets n’arrange pas la situation. «Les employés de la municipalité ne nettoient que la section des légumes. Les marchands de sous-vêtements, eux, doivent rester dans la crasse. Dé fwa, noumem nou bizin netwayé» relate l’un d’eux. Dans un coin, qui fait office de poubelle, la saleté, mélangée à l’eau usée, contribue à l’insalubrité du lieu. L’eau proviendrait des tuyaux endommagés. Il faut dire que ces toilettes datent d’un autre temps. «Nous avons demandé à la municipalité de rénover les toilettes et de les rendre payantes pour plus de contrôle. Kumsa dimounn pou koné bizin gard propre, ek nou pa pou fatigué ek loder» poursuit un marchand.
Mais à chaque fois, c’est la même rengaine.«Les officiers de la Wastewater Management Authority (WMA) disent que la situation sera passée en revue au comité. Puis, rien». La seule chose qu’ils font, c’est pomper les eaux usées. Après une heure, la situation redevient puante. De plus, ces toilettes sont très fréquentées. «Il y a des femmes qui viennent prendre leur douche dans ces toilettes. Le volume d’eau utilisé augmente» explique un autre marchand. Mais il n’y a pas que ça. Eux, qui sont sur place tous les jours, ne comptent plus les transactions louches qu’ils ont vues dans les parages. «Sa kantité zafer nou finn trouvé la, ena fwa pa kapav mem rentré laba...» Les femmes craignent pour leur sécurité. «La distribution de méthadone se fait à proximité de la foire. Les toxicomanes sont souvent chez nous pour leur traitement, et ils restent jusqu’à fort tard». Pas plus tard que dimanche dernier, il y a eu in incident. Les vols sont fréquents et la police de Trou Fanfaron a été alertée à plusieurs reprises. Encore une fois, en vain.
Descente des députés
Dimanche dernier, Osman Mahomed avait fait le déplacement pour constater la situation et a alerté la WMA. Et jeudi dernier, c’était au tour d’Eshan Juman de s’y rendre. Pour ce dernier, il est déplorable et inhumain de laisser travailler des gens dans de telles conditions. Il s’est tourné vers la municipalité de Port-Louis pour une solution. «Le jour même, il a été convenu que ces toilettes seront fermées jusqu’à nouvel ordre. Bien évidemment, il faudra trouver une autre solution à long terme». Parlant de la sécurité, le député de la circonscription no. 3 déclare qu’il a appris que le contrat de gardiennage a été résilié il y a deux mois. «Nous notons que les services de la municipalité se dégrade. Il n’y a qu’à prendre l’exemple du service de voirie, si avant, certains endroits avaient un service de trois fois par semaine, cela a été réduit à deux par semaine...» Dans la foulée, Eshan Juman attire aussi l’attention sur la situation des marchands travaillant au foodcourt du marché central. Il affirme que la climatisation ne marche plus. «Il y a des gens qui travaillent dans ces conditions pendant 12 heures par jour... Inconcevable!».
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