Publicité

Politique: pourquoi une alliance électorale MMM-PTr-PMSD-Reform est impossible

14 février 2021, 18:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Politique: pourquoi une alliance électorale MMM-PTr-PMSD-Reform est impossible

À force de dédier leur énergie à déboulonner Pravind Jugnauth, les opposants traditionnels au MSM ne se rendent peut-être pas compte que l’adhésion populaire au débat politique tel qu’il s’est traduit le 29 août, le 12 septembre et hier, 13 février, ne joue pas forcément en leur faveur. Une participation citoyenne massive aux enjeux politiques cache un peuple éclairé qui votera «pour» un parti et non «contre» un autre. L’exemple flagrant du vote «contre» c’est celui de 2014 où l’électeur a sanctionné un gouvernement sortant (PTr) qui s’emmêlait les pinceaux avec un opposant devenu allié (MMM), plutôt que d’adhérer au MSM lui-même. Il faut remonter à 1982 (60-0 du MMM-PSM) pour trouver une véritable illustration d’un vote «pour» et d’adhésion. Pour pouvoir y prétendre en 2024 ou avant, il faudra être crédible, convaincant, stable, et surtout vrai. Une éventuelle alliance MMM-PTr-PMSD-Reform remplit difficilement tous ces critères. L’express vous propose une analyse ‘SWOT’ du regroupement de la principale opposition au MSM.

Strengths

  • Un ralliement des votes éparpillés lors des élections de 2019 les place en pôle position pour une victoire aux prochaines élections générales.
  • Un ancrage réel dans les circonscriptions urbaines où trois de ces quatre partis ont quasiment exclusivement fait élire leurs candidats en 2019.
  • La présence du PTr au sein de cette alliance comme locomotive rurale pouvant faire basculer les critical swing votes qui déterminent traditionnellement le vainqueur des élections.
  • L’impopularité actuelle du gouvernement. l Avec 37 % des voix recueillies en 2019, l’alliance MSM-ML-Plateforme militante est tout sauf imprenable.
  • Des «jeunes» loups populaires à l’instar de Joanna Bérenger, Shakeel Mohamed, Roshi Bhadain.

Weaknesses

  • Bérenger et Ramgoolam représentent un leadership usé, vieux et faisant partie du même sérail et système politique que Pravind Jugnauth.
  • À qui le poste de PM ? Une question toute aussi centrale que délicate.
  • Les casseroles «morales» de Navin Ramgoolam et son incapacité à se faire élire lors des deux dernières élections générales.
  • Les crises internes au sein des partis, par exemple au PTr : ramgoolamistes vs antiRamgoolam.
  • Les insultes publiques lâchées contre les uns et les autres pouvant donner lieu à des vidéos genre «viré-mam». Par exemple, Bhadain les avait tous traités de dinosaures !
  • La perception d’une alliance «pot-pourri» réunie dans le seul et unique but d’éviter la division des voix et gagner les élections à n’importe quel prix.
  • Les scores exécrables du MMM en région rurale en 2019.
  • Bhadain a perdu deux élections successives.
  • Un déficit de crédibilité pour toutes ces raisons.

Opportunities

  • Une écrasante victoire de cette alliance aux élections municipales enverrait un signal fort. Ce serait le scénario idéal pour un passage à témoin entre les vieux leaders et les jeunes loups.
  • La majorité de Pravind Jugnauth s’effrite peu à peu. Le contraindre à dissoudre l’Assemblée nationale plutôt que de «donner» de gré des élections, est une avenue de travail.
  • L’usure de Pravind Jugnauth au bout de «deux» mandats.
  • La soif généralisée d’une île Maurice meilleure (mais attention ça peut être une menace).
  • Les suites pénales d’Angus Road et des Kistnen Papers.

Threats

  • Une accusation formelle contre Paul Bérenger dans le St-Louis Gate.
  • Il suffit que Pravind Jugnauth éclabousse un seul des quatre pour affaiblir toute l’alliance.
  • Beaucoup – vraiment beaucoup – de demandeurs pour 60 investitures. Attention à la frustration qui peut faire voler l’alliance en éclats.
  • Un effritement de l’électorat du MMM au profit de la plateforme militante menée par les ex MMM Obeegadoo, Ganoo, Ramano si ces derniers parviennent à «abuser» judicieusement de la machinerie d’État.
  • Un électorat de plus en plus éclairé, éduqué et intelligent qui mettrait cette classe politique dans le même panier que le MSM.
  • Le spectre de 2014 et le goût amer que laissent le MMM et le PTr quand ils sont en alliance.
  • La méfiance ! Pensez-vous sérieusement que Bhadain, Ramgoolam, Bérenger, Duval se font mutuellement et aveuglément confiance ?
  • Une dissolution inattendue de l’Assemblée nationale par Pravind Jugnauth et des snap elections prenant tout le monde de court.