«Espérer encore aujourd’hui» : c’est le thème choisi cette année par le cardinal Maurice Piat pour sa lettre pastorale, à la veille du début du carême chrétien, symbolisé par le Mercredi des Cendres. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à l’Evêché, le cardinal s’est appesanti sur plusieurs points. Parmi, le fait que les décideurs doivent, selon lui, être en quête de justice et de paix sociale. «Comme Martin Luther King, Mahatma Gandhi ou Nelson Mandela. Peu de gens parviennent à conjuguer les deux. Le pays a besoin de telles personnes aujourd'hui. Qui regardent le bien commun et pas uniquement l'intérêt politique ou économique.»

Il soutient en outre qu’il faut écouter le peuple qui s’exprime. Et aussi ceux qui ont les compétences requises dans certains domaines précis. «Ce n’est pas quand l’on est au pouvoir que l’on n’a pas le devoir d’écouter. Au contraire.» Par ailleurs, il est reconnaissant envers tous ceux qui, dans les villages, tentent de protéger l’environnement. Dans la lettre pastorale, le cardinal parle aussi des multiples crises et des allégations de corruption qui guettent le pays. Mais aussi de la crise sociale liée à la drogue synthétique, entre autres sujets abordés.

Puis, répondant à une question de la presse sur la marche du 13 février, le cardinal a affirmé qu’il est serein, de par le fait que la société civile puisse s’exprimer. Mais il tient à préciser qu’il n’est pas d’accord avec le slogan avancé, soit «mettre le gouvernement dehors».

«Dans un pays démocratique, le gouvernement change, mais pas quand la rue le demande. Il faut passer par des élections, et il faut respecter cela. Mais cela ne veut pas dire que les gens doivent rester les bras ballants.»