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Droits des enfants: la directrice de l’école maternelle accusée de maltraitance interrogée par la police
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Droits des enfants: la directrice de l’école maternelle accusée de maltraitance interrogée par la police
Les parents de l’enfant, qui accuse sa maîtresse et directrice d’une école maternelle à Pointe-aux-Sables de l’avoir étranglé, avaient rendez-vous aux Casernes centrales, le mardi 16 février. Il était prévu que l’enfant, en compagnie de ses parents, identifie la responsable de cette école. Du moins, c’est ce que des policiers de la Western Division Supporting Unit ont expliqué au père du garçonnet. Sauf que la principale concernée ne s’est pas pointée.
Explications prises, le père de l’enfant a appris que la directrice a refusé d’embarquer dans le véhicule de la police et qu’elle a fait valoir son droit à un avocat. En revanche, elle a dû se présenter au poste de police de Pointe-aux-Sables où elle a été interrogée, hier.
Niant en bloc les accusations portées contre elle, elle a été autorisée à regagner son domicile. Une nouvelle date sera fixée pour que celle qui a souhaité être accompagnée de son avocat se présente aux Casernes centrales, pour un nouvel exercice d’identification.
Ce qui a mis le père hors de lui, ayant dû s’absenter du travail mardi, pour se rendre aux Casernes centrales. «Ce n’est pas normal. Mon enfant s’est absenté de l’école lui aussi. Nous, les plaignants, nous avons dû faire le déplacement. La police n’estelle pas préparée à ce genre de refus ? Qu’est-ce qu’elle attend pour agir ? Que la situation s’aggrave ou qu’un enfant meurt ?» s’insurge-t-il.
Par ailleurs, un autre parent signataire des correspondances officielles envoyées à l’Ombudsperson for Children et à l’Early Childhood Care and Education Authority le 8 février pour dénoncer des sévices qu’auraient subi leurs enfants dans cette école et garderie, a été appelé par la police de Pointe-aux-Sables, mardi. Cela, pour une déclaration individuelle cette fois-ci, après celle faite collectivement avec d’autres parents le 30 janvier.
D’autre part, ce père de famille avec qui nous avons conversé, soutient que des trois enfants qui se sont entretenus avec une psychologue de l’État durant la semaine écoulée, un seul cas a été considéré et une plainte formelle enregistrée. Ce parent veut savoir de la Child Development Unit (CDU) si le fait qu’un enfant n’arrive pas à bien s’exprimer en français peut fragiliser le cas.
D’un autre côté, ce même parent se dit satisfait de la manière dont l’Ombudsperson for Children gère cette affaire. «J’ai été bien reçu. La responsable a été neutre, polie et to the point. Nous plaçons notre confiance en elle.»
Pendant ce temps, cette affaire n’arrête pas de faire grand bruit depuis qu’un groupe de parents, alertés par leurs enfants des agissements troublants qui seraient en cours dans une école maternelle et garderie à Pointe-aux-Sables, a pris les devants. Ces parents ont porté plainte au poste de police de la localité, puis se sont rendus à la CDU de Bambous avant d’écrire officiellement à l’Ombudsperson for Children et à l’Early Childhood Care and Education Authority. Ils ont aussi sollicité la presse.
Pluie de plaintes
Voilà qu’après la publication dans nos colonnes et sur notre site Internet, d’un article intitulé : «Des parents dénoncent une école maternelle pour maltraitance d’enfants», le 12 février, de nouveaux témoignages, tout aussi perturbants contre cet établissement, pleuvent. Des antécédents remontant à quatre, cinq, voire 15 ans, font surface.
Dans un groupe communautaire sur un réseau social, une mère de famille confie qu’elle a retiré son enfant de cette école après une visite chez le pédiatre «car il avait perdu beaucoup de poids et il retournait toujours le sac vide à la maison. Mais en rentrant à la maison, il mourrait de faim».
Une autre rejoint des plaintes précédentes alléguant que la nourriture de son enfant était jetée à la poubelle. Une autre témoigne être bouleversée par cette histoire et écrit se rappeler comment la directrice et son époux lui ont «paru trop sur la défensive» lors d’une réunion tenue à l’école après l’éclatement de cette affaire fin janvier. Depuis, elle a retiré son fils de cette école «pour le protéger».
Une autre soutient que sa fille qui y était admise, il y a 15 ans, aurait «été mise au trou» et raconte comment la «miss» aurait surnommé l’enfant qui avait des cheveux marron clair «poil de carotte». À une autre de souligner : «Le dégât a laissé des séquelles dans la vie de mon fils qui aura bientôt 14 ans et qui n’a pas oublié ce que la directrice lui a fait.»
Fonctionnement pas respecté et permis pas en règle
<p>Indépendamment de l’enquête de la police, le bureau de l’<em>Ombudsperson for Children</em> en collaboration avec l’<em>Early Childhood Care and Education Authority </em>continue son enquête sur cette institution pré-primaire. Selon Rita Vencatasawmy, la directrice a été appelée à donner sa version des faits à son bureau ainsi que des parents. <em>«L’enquête que nous avons faite jusqu’ici a révélé que des règles au niveau du fonctionnement de l’école ne sont pas respectées et que des permis ne sont pas en règle. Nous avons noté ces lacunes»</em>, a expliqué cette dernière. Par ailleurs, nous avons tenté de parler à la propriétaire et à son époux pour avoir leur version des faits suivant les différentes interpellations, mais ils ont affirmé qu’ils ne feront aucun commentaire.</p>
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