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Droit des animaux: la MSAW et Maneesh Gobin ne pourront pas se défiler
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Droit des animaux: la MSAW et Maneesh Gobin ne pourront pas se défiler
Ils doivent rendre des comptes. C’est ce qu’a décidé la juge Johan Moutou-Leckning, en Cour suprême, hier, concernant l’injonction déposée par Linley Moothien contre le ministre de l’Agroindustrie et le président de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW). Maneesh Gobin et Didier Pursun, respectivement, ne se sont pas présentés en personne. Représentés par leurs avocats, ils ont plaidé qu’en tant que représentants d’institutions publiques, ils n’ont pas à répondre au public des actions prises au sein de la MSAW. L’injonction porte sur la capture et l’euthanasie des chiens errants notamment et les maltraitances au sein de l’organisme en charge du «bien-être» des animaux.
Cependant, la juge n’a pas partagé leur avis. Elle a affirmé qu’au vu des sujets graves mentionnés dans l’affidavit de Linley Moothien, le ministre et le chairman de la MSAW doivent venir s’expliquer en personne. Elle leur a donc ordonné de se présenter le 2 mars, en affirmant qu’au cas contraire, ce sera l’État qui sera «à quatre pattes».
Après cette décision, Linley Moothien n’a pu retenir ses larmes en sortant de la salle. Pour le président de l’organisation non gouvernementale (ONG) Quatre Tilapat, une bataille a été remportée. «Nous étions stressés ce matin, nous n’allons pas vous mentir. Mais en apprenant cette nouvelle, nous avons foi en la justice. Après tant de supplications et la longue route semée d’embûches pour avoir des réponses, ils devront s’expliquer devant la justice cette fois. Ils ne vont pas pouvoir l’éviter», a déclaré avec beaucoup d’émotion Linley Moothien. Il faut dès maintenant que toutes les ONG et lui se joignent pour gagner la guerre. «J’organise ce samedi une conférence de presse pour parler de la marche à suivre.»
Il n’était pas seul dans la salle d’audience. D’autres activistes pour la cause animale et membres d’ONG sont venus lui apporter leur soutien. Sameer Golam, président de l’association Second Chance Animal Rescue (SCAR) était sur place. En se basant sur les vidéos prises dans les chenils de la MSAW, en fin de l’année dernière, où des chiens se mangeaient entre eux par manque de nourriture, il a affirmé que comme la MSAW n’a pas respecté l’AnimalWelfare Act en tant qu’entité, ceux à la tête doivent répondre. «La loi est pour tout le monde, ministre ou pas. Du moment que vous maltraitez un animal ou l’enfermez et ne lui donnez pas à manger, c’est de la maltraitance et c’est punissable par la loi.»
Des propos que partage Natalie, présidente de l’association Happy Tails Foundation. Pour cette dernière, c’est rassurant de voir que les choses bougent enfin après tant de temps à lutter contre cette instance gouvernementale et ses pratiques comme le «catch and euthanise».
Par ailleurs, elle a fait ressortir qu’elle sent que le dossier avance, surtout depuis la semaine dernière, car Maneesh Gobin a accepté de la rencontrer elle et quelques autres membres d’ONG pour discuter de l’avenir des «maurichiens» et des «maurichats». Cela, après plus d’un an de demandes de rendez-vous ignorées. «C’est sans doute la tournure que prennent les choses qui l’ont poussé à nous rencontrer mais nous sommes sereins.» Un autre rendez-vous avec le ministre a été fixé pour la semaine prochaine.
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