Publicité
Nando Bodha: «C’est prématuré de dire que le poste de PM m’intéresse»
Par
Partager cet article
Nando Bodha: «C’est prématuré de dire que le poste de PM m’intéresse»
L’ancien ministre des Affaires étrangères et ex-secrétaire général du Mouvement socialiste militant (MSM), Nando Bodha a tenu sa première conférence de presse vendredi. Il est revenu une nouvelle fois sur sa démission avant de présenter une ébauche de son projet de société. Après la séance questions-réponses à la presse, il a accordé un entretien à «l’express».
Votre projet de société est-il un programme électoral qu’un futur partenaire doit prendre en considération ?
Nous ne sommes pas encore là. Ce que je souhaite pour l’instant, ce sont deux adhésions. Celle de la population et celle de la classe politique.
Ce ne sera donc pas un document à présenter à votre futur partenaire ?
Si. Je veux dire que toute l’île Maurice attend des changements. Ki fer nou pa marié piké nou fer li ?
Paul Bérenger ne voit aucun inconvénient à ce que vous rejoigniez son parti. L’invitation vous tente ?
Je vous ai parlé de mon projet (voir plus loin).
Paul Bérenger vous a-t-il incité à la démission comme le fait croire Pravind Jugnauth?
Comme j’ai répondu dans la conférence de presse, cela n’a pas été le cas. C’est sa stratégie politique.
Le poste de Premier ministre vous intéresse-t-il ?
C’est prématuré.
On dit que vous êtes en contact avec des élus du gouvernement et des ministres. Est-ce vrai ?
Jamais. Je n’ai pas parlé avec d’anciens collègues du cabinet ni des députés.
Est-ce vrai qu’il faut s’attendre à d’autres démissions ?
Il y a beaucoup de rumeurs politiques. Attendons voir. La population est consciente de beaucoup de choses.
Avez-vous parlé avec l’opposition avant de démissionner…
Non. Je n’ai été sollicité à aucun moment. Il y a eu un moment, il (NdlR: il ne veut pas citer de noms) m’a dit d’aller dire que tout va bien dans le pays. Et que tout ce qui se passe dans le pays est l’œuvre de l’opposition qui veut déstabiliser le pays. Cependant, il y a eu aussi la mort de Soopramanien Kistnen qui m’a énormément bouleversé. Il y a un soldat du MSM qui est mort et par la suite, nous avons entendu une affaire de «business» suivie d’une enquête de la police.
Justement, vous disiez que quand la mort tourne autour d’un parti, c’est malsain. Vous pensez donc que sa mort est liée au MSM?
Nous devons connaître la vérité et justice doit être faite.
Vos anciens collègues ainsi que des ministres disent que le Premier ministre est accessible contrairement à ce que vous avez dit. Qui dit vrai ?
J’ai expliqué cette situation à plusieurs reprises. Par accessibilité je ne veux pas dire passer un coup de téléphone. Je recevais beaucoup de personnes importantes qui me faisaient part de leurs difficultés. Par la suite, je disais au Premier ministre que ces personnes voulaient le voir. Malheureusement, il n’y a pas eu de suite alors que c’étaient des sujets très importants comme la sécurité ou le port. Il y a eu aussi des problèmes dans des circonscriptions et au sein des comités régionaux. Ils me demandaient de présenter le problème au leader, sans succès.
Dans une de vos vidéos, vous dites savoir dans quelles conditions il y a eu la passation de pouvoir entre le père et le fils. Comment cela s’est passé ?
Je ne veux pas en parler. Je respecte sir Anerood Jugnauth. J’étais ministre et dirigeant d’un parti. Je dois avoir une certaine réserve. Notez que dans mes interventions, je ne donne pas de nom.
Et vous parlez des conseillers qui contrôlent le port et l’aéroport. Comment cela se passe ?
Il y a un conseiller qui est à la tête de la Mauritius Duty Free Paradise et c’est la même personne qui est à la tête d’Airports of Mauritius Ltd. Ils contrôlent tout. Il y a un autre qui contrôle tous les mouvements au port. Quand ce n’est pas un conseiller, c’est une personne qui a été choisie qui devient le pion du pouvoir au sein des corps parapublics ou des compagnies d’État. Cela a été le cas avec Air Mauritius. Tout doit passer par cette personne. On connaît tous ce qui est arrivé à Air Mauritius.
Donc, vous voulez dire qu’il y a des conseillers plus puissants que des ministres ?
Ah oui ! Je vous donne un exemple. Qui a fait le commissaire de police aller parler pendant trois minutes face à la presse avec un texte à la main ? Qui a fait sir Anerood Jugnauth parler pendant 10 minutes devant la caméra de la MBC ? Qui a été mis de l’avant pour aller parler sur le naufrage du Wakashio ? Je ne pense pas que des ministres étaient au courant. Ti pe rod fer la mem soz avek moi. Il y avait un texte déjà prêt pour que je vienne dire ce qu’ils souhaitaient. C’est leur mode de fonctionnement.
Publicité
Les plus récents