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Enquête judiciaire: Me Ganessen Mooneesawmy accusé d’indiquer des réponses par des signes à Deepak Bonomally
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Enquête judiciaire: Me Ganessen Mooneesawmy accusé d’indiquer des réponses par des signes à Deepak Bonomally
On a eu droit hier à des questions liées directement à la mort de l'agent du MSM. Avec peut-être le premier alibi. Mais c’est surtout un incident grave qui a marqué la journée d’audience de l’enquête judiciaire sur la mort de l’ex-agent du MSM. Du jamais-vu !
C’est Me Azam Neerooa qui a le premier interrogé Deepak Bonomally et ses questions, comme d’habitude, prennent souvent le témoin par surprise. Mais l’avocat du DPP ne savait pas que Deepak Bonomally obtenait les «conseils» de son homme de loi dans son dos.
La colère de Me Azam Neerooa
C’était pendant que Me Rouben Mooroongapillay interrogeait Deepak Bonomally sur les contrats obtenus auprès des corps paraétatiques. L’avocat du DPP, Me Azam Neerooa, a fait une déclaration qui restera probablement dans les annales du judiciaire : il fait savoir à la magistrate qu’un des hommes de loi de Deepak Bonomally, Me Ganessen Mooneesawmy, était en train de le fixer d’un air menaçant et qu’il avait vu l’avocat faire des signes à son client pour l’aider à répondre aux questions de Me Rouben Mooroongapillay. «He is coaching his client!» Coup de tonnerre dans la salle. Il a fallu l’intervention de l’huissier et des policiers pour rappeler le public à l’ordre. Me Neerooa affirme que ce petit jeu a commencé depuis le matin quand il interrogeait le témoin et avait le dos tourné aux avocats de ce dernier. C’est un journaliste qui lui en a fait part et Me Neerooa déclare qu’il y a des témoins qui confirmeront ses dires. Au fait, deux journalistes avaient remarqué ce manège de la part de Me Ganessen Mooneesawmy dès le matin et continuaient à le suivre de près après la reprise. Me Mooneesawmy faisait bien des signes à Deepak Bonomally surtout pour les questions embarrassantes. À un certain moment, l’homme de loi secouera ou hochera la tête pour indiquer à son client de dire oui ou non. Des membres du public ont aussi vu ces signaux lancés par Me Moneesawmy à Deepak Bonomally et l’un d’eux a même envoyé un message écrit aux avocats de Simla Kistnen et de Koomadha Sawmynaden.
Me Azam Neerooa a demandé à la magistrate Divya Mungroo-Jugurnath de visionner les images des caméras CCTV pour en obtenir confirmation. On ne sait pas si la magistrate agira demain après avoir visionné éventuellement les images. À la sortie du tribunal, pressés de questions par les journalistes, ni le Senior Counsel Rishi Pursem ni Me Ganessen Mooneesawmy n’ont voulu commenter.
Téléphone portable dans le box
Les journalistes avaient aussi informé le policier en faction que Deepak Bonomally consultait son téléphone portable de temps en temps. Mais le policier est revenu pour expliquer que l’huissier n’avait rien noté d’anormal. Pourtant, c’est ce même policier qui avait en premier signalé à l’huissier que Bonomally utilisait son téléphone. Il est vrai que les questions du DPP et de Me Rouben Mooroongapillay étaient dérangeantes. Retour sur cette journée.
En compagnie de Vinay Appanna
Deepak Bonomally a fait face hier et ce pendant toute la journée aux questions des avocats et de la magistrate Divya Mungroo-Jugurnath. Il a dû donner son emploi du temps pour du 16 octobre 2020, date à laquelle Soopramanien Kistnen a été tué. C’est surtout la tranche d’heure entre midi et le soir qui a intéressé Me Neerooa. Ainsi, on a appris que Deepak Bonomally a rencontré Vinay Appanna entre 18 et 22 heures ce jour-là. Les explications du témoin n’ont pas convaincu l’avocat puisqu’il a donné au moins deux versions. D’abord, Bonomally n’était pas sûr de l’heure à laquelle il était en compagnie de Vinay Appanna. Après avoir déclaré qu’il était rentré chez lui à Quinze-Cantons, Vacoas, pour y demeurer jusqu’à 19 heures, Deepak Bonomally a été confronté par Me Neerooa à son relevé téléphonique qui démontre qu’il était à Ébène beaucoup plus tôt. Bonomally affirme alors, toujours sous serment, qu’il se pourrait qu’il se soit trompé et était chez Appanna à Ébène à partir de 18 heures. Tout en concédant qu’il a rencontré Appanna entre 20 et 22 heures.
La clé de la maison que Deepak n’a pas utilisée
«Qu’avez-vous fait donc à Ébène de 18 à 20 heures ?» lui demande alors Me Azam Neerooa. «J’attendais dans ma voiture l’arrivée de Vinay Appanna», dit-il tout en se perdant dans des explications sur la présence ou non des parents Appanna dans la maison, et au sujet de la clé qu’il aurait en sa possession pour entrer chez Appanna mais qu’il n’a pas utilisée pour accéder à l’intérieur. Il dira par la suite qu’en réalité ce n’est pas la résidence mais le bureau d’Appanna alors que le domicile de ce dernier se trouverait un peu plus loin.
Une Range Rover immatriculée AV 2020
Les contradictions de Bonomally ne sont pas arrêtées là. Alors qu’il avait dit à Me Neerooa qu’il ne connaissait pas la voiture immatriculée AV 2020, plus tard il dira à Me Mooroongapillay qu’elle appartient à Vinay Appanna. Il se confond aussi lorsqu’il dit qu’il était à Quatre-Bornes le matin du 16 octobre et avoue peu après qu’il y possède un nouveau bureau à la Rue Cossigny. Ces réponses contradictoires qualifiées de ‘false evidence’ par Me Neerooa le pousseront à demander à la magistrate de donner un sévère avertissement au témoin. Ce que fera la magistrate après avoir rappelé ces mêmes contradictions.
Conteneurs vides vendus au CEB
Alors que l’on est entré dans le vif du sujet hier, à savoir le meurtre de Soopramanien Kistnen, les révélations sur les contrats accordés par complaisance ont continué de plus belle. On apprend ainsi que le CEB a acheté six conteneurs… vides de Rental Express, une autre «entreprise» appartenant entre autres à Deepak Bonomally, qui les a lui-même achetés de Neeteeselec. Ce n’est pas fini ! Rs 225 000 sur Rs 325 000 ont été payées d’avance – c’est une manie –, à Kistnen qui, selon Bonomally, n’a pas effectué des travaux pour l’installation de ces conteneurs à être utilisés par le CEB. «Est-ce que Kistnen a touché le chèque ?» veut savoir Me Neerooa. Deepak Bonomally n’en sait rien et ce, même après plusieurs mois.
La CNT : un bon client à Deepak Bonomally
C’est en feuilletant le relevé téléphonique de Bonomally que Me Neerooa est tombé sur le numéro 5250xxyy appartenant à un certain Naidu travaillant à la CNT. «Pourquoi tous ces appels ?» C’était pour les contrats de pub sur les bus de la CNT, répond Bonomally. Il parle aussi des contrats d’affiches pour sensibiliser les Mauriciens au Covid et autres. Ce qui fera dire à un membre du public : «On ne rend pas service aux citoyens mais aux copains !» Après l’achat de pièces de rechange, la CNT achète aussi aux proches du pouvoir des affiches.
Sauvé par l’ICAC
Et lorsque Me Mooroongapillay a abordé les contrats obtenus par les compagnies de Bonomally de la STC, le témoin a tenu à préciser que c’est du ministère du Commerce, la STC n’étant qu’un paying agent. Mais après l’intervention de son leading counsel, Me Rishi Pursem, il n’en dira pas plus, se prévalant de son droit au silence car il y a une enquête en cours par l’ICAC et toute réponse pourrait l’incriminer. Il ne parlera pas non plus de terrain qu’il aurait vendu à une certaine Vaisha Singh. L’ICAC est passée par là.
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