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Mésentente dans l’opposition: «Trahi et humilié», le PTr face à lui-même

27 février 2021, 13:00

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Mésentente dans l’opposition: «Trahi et humilié», le PTr face à lui-même

Subtilement écarté de l’entente de l’opposition, le Parti travailliste n’en reste pas moins confiant de sa force sur l’échiquier politique même si à l’intérieur de cette formation, des voix clament timidement que le leader Navin Ramgoolam est un boulet dont il faut se débarrasser.

Si l’entente Mouvement militant mauricien (MMM), Parti mauricien social démocrate (PMSD) et Reform Party a indiqué que la porte reste ouverte au Parti travailliste (PTr) pour faire partie d’une éventuelle alliance à quatre, tout laisse indiquer que la rupture est déjà consommée. D’autant plus que le président du PTr, Patrick Assirvaden, estime que son parti a été «trahi et humilié» et que son leader a été blessé.

Que se passera-t-il dans les jours à venir ? Pour le président du parti, il y aura des débats mardi prochain lors de la réunion du Bureau politique et déjà il a fait connaître son opinion. «Je demanderai que le PTr participe seul aux élections municipales avec l’équipe dirigeante actuelle. Après on verra.»

Les travaillistes ont fêté les 85 ans de leur parti mardi à Port-Louis.

Accorder du temps

Par conséquent, il semble que le statu quo soit maintenu jusqu’aux municipales. D’autant plus qu’un ancien du parti a déclaré que «mardi, le BP se réunira et ensuite il y aura une réunion de l’exécutif à laquelle seront présents de nombreux délégués et ces membres demanderont au leader de rester». Ce «vieux» du PTr soutient que même si plusieurs membres du parti souhaitent voir un nouveau leader, personne n’a le courage de le dire en face de Navin Ramgoolam. «Il y a quatre jours, un groupe de personnes m’a délégué pour demander à Navin Ramgoolam de “step down”, mais eux ont peur de le faire. Pourquoi moi ?»

Shakeel Mohamed soutient qu’il a été le premier à réclamer le départ de Navin Ramgoolam en 2015. «Mais je reconnais que je suis allé trop vite et par la suite j’ai découvert cette relation humaine entre lui et moi.» Aujourd’hui, il estime que Paul Bérenger et Xavier Duval veulent aller trop vite. «À au moins deux reprises, j’ai entendu Paul Bérenger dire “les létan fer so travay”! Alors pourquoi ne pas attendre, surtout que cette entente qui a été mise en place depuis des mois a réussi sa mission, celle de s’unir et de se concentrer pour voir comment combattre ce gouvernement. C’est Pravind Jugnauth qui en sort gagnant aujourd’hui.» Il ajoute que l’arrivée de Nando Bodha a peut-être précipité les choses pour eux.

Quelque peu découragé, Shakeel Mohamed confie qu’il travaillera en faveur d’une équipe de jeunes pour prendre la relève. «Le pays a besoin du sang neuf, il y en a dans tous les partis. Je cite quelques-uns, Joanna Bérenger, Karen Foo Kune, Franco Quirin, Reza Uteem, Adil Ameer Meeah au sein du MMM; il y a Adrien Duval, Kushal Lobine et Salim Abbas Mamode au PMSD ; et au PTr, les jeunes comme Fabrice David, Mahen Gungapersad, Osman Mahomed, Ranjiv Woochit, Farhad Aumeer, Ritish Ramful et moi-même et pourquoi pas ajouter Rama Valayden et Ivor Tan Yan. Les Paul Bérenger et autre Xavier Duval doivent aussi céder leur place.»

Les municipales, déterminantes pour le PTr

Patrick Assirvaden se dit aussi attristé par la décision de Paul Bérenger et Xavier Duval, car il avait été décidé que ce sera Arvin Boolell qui serait le campaign manager d’une éventuelle alliance à quatre pour les municipales. «Donc il était connu que Ramgoolam restera le leader du PTr jusqu’aux municipales, mais ils ont trouvé en Nando Bodha leur sauveur.»

Par contre un parlementaire du PTr affirme qu’il ne se passera pas grand-chose mardi, mais pour l’avenir du parti, il faut qu’il y ait du changement. «Je ne suis pas de ceux qui demanderont à Navin Ramgoolam de partir, mais il doit venir annoncer qu’il devrait y avoir une relève et désigner au moins celui qui prendra sa place.» Il ajoute que les municipales seront déterminantes pour le PTr. «Disons les choses comme elles sont. Le MMM-PMSD-Reform Party remportera plus de sièges et peut contrôler la majorité des municipalités. Mais imaginons que le MSM remporte plus de wards que le PTr. Je me demande, si le PTr ne peut vaincre le MSM dans les villes, à quoi peut-on s’attendre dans les villages ? Donc attendons les municipales pour prendre une décision sur le leadership du parti.»