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Nouvelle station-service de Moka: ça sent le gaz…
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Nouvelle station-service de Moka: ça sent le gaz…
Des questions sur une station-service ont été soulevées depuis que le terrain a été évoqué au tribunal de Moka. Cette station essence était gérée auparavant par un certain Ah King, qui a été prié de plier bagage en 2018, après une acquisition obligatoire.
Bruneau Laurette en avait parlé au tribunal de Moka. Il rapportait des confidences que lui auraient faites Soopramanien Kistnen à propos d’un terrain «extorqué» à Moka qui aurait même été la cause d’un litige entre Yogida Sawmynaden et Pravind Jugnauth. Il avait aussi parlé d’un gestionnaire de fortune de Yogida Sawmynaden.
Appelé à témoigner le 8 février dans l’enquête judiciaire sur la mort de Kistnen, Bruneau Laurette a confirmé que le carnet de campagne du Mouvement socialiste militant (MSM) lui a bien été remis par Kistnen. L’activiste a également fait de nombreuses révélations, dont une qui vaut son pesant d’or au sujet d’un terrain à Moka. Et vendredi dernier, l’avocat Rouben Mooroongapillay a mentionné une station-service à Moka.
Pousse-toi que je m’y mette
Cette station-service de Moka était gérée auparavant par un certain Ah King, qui a été prié de plier bagage en 2018 après une acquisition obligatoire, car le gouverne- ment voulait agrandir la route à cet endroit. La station-service a donc été rasée, mais Ah King attend toujours la compensation du gouvernement…
Vivo Energy (Shell) a bien proposé à Ah King de reprendre la nouvelle station située sur la nouvelle route construite en mars 2019 menant au désormais célèbre Telfair. Mais comme Ah King devait financer la construction du bâtiment en plus de l’achat du terrain appartenant à une compagnie sucrière, il n’a pu aller de l’avant faute de fonds. Ah King vivote actuellement en opérant un petit commerce à l’arrière de son ancienne station-service, qui était très rentable, puisque située à un point névralgique.
Cependant, même son petit commerce est menacé, car les autorités veulent acquérir son terrain, pour des raisons inconnues actuelle- ment. Un habitant de la région se pose la question suivante : si sa boutique ferme, qui en profitera ? La boutique se trouvant dans la nouvelle station-service où travaille Sachunanda Narainsamy Arian, alias Nanda, ami proche de feu Kistnen et oncle de Ken Arian ?
Le «mari deal»
Celui qui a pu prendre possession de la nouvelle station-service avait-il les moyens d’acheter le terrain et d’y construire le bâtiment ? En fait, il n’a pas eu tous ces tracas, car c’est Vivo Energy qui a pris ce terrain à bail auprès de la compagnie sucrière qui en est le propriétaire. Et Vivo Energy a même financé le bâtiment, puisque le terrain est sous son contrôle. Pourquoi Vivo Energy a-t-elle accepté tous ces sacrifices quand il aurait pu trouver un autre gérant, si ce n’est pas Ah King, qui financerait et l’achat du terrain et la construction du bâtiment ?
Chez Vivo Energy, on nous explique que «d’autres candidats potentiels ont été considérés. MyFill Service-Station Co Ltd a été retenu pour son expérience des affaires et ses capacités financières». Vivo Energy explique aussi que ce «deal» n’a pas été proposé à Ah King en raison de sa mauvaise performance passée.
And the winner is…
Qui est le nouvel heureux propriétaire de cette station-service, qui contrairement à Ah King, a pu obtenir toutes ces facilités ? En fait, il ne s’agit ni d’un individu ni d’une compagnie «normale» puisque les actionnaires sont trois trusts qui ont racheté des actions chez MyFill. Plus précisément celles d’un certain Vinay Appanna ! On ne sait pas si ce dernier a vendu ses actions avant ou après le deal avec Vivo Energy pour l’instant.
Actuellement, le directeur de MyFill est aussi di- recteur d’une entreprise de management spécialisée dans la gestion des fortunes des super-riches. Et qui sont derrière ces trust companies ? Trois directeurs de cette même société de gestion. On nous assure que ce sont les enfants de ces trois directeurs qui sont les ultimes bénéficiaires.
Plusieurs questions se posent alors. Les directeurs d’une management company ont-ils le droit de créer des trusts dans lesquels ils sont les settlors (constituants) et leurs propres enfants les bénéficiaires ? À cela, un spécialiste de ce secteur nous répond par l’affirmative à condition que tout se fasse dans la transparence.
Une des «settlors» n’est-elle pas en situation de conflit d’intérêts en étant à la fois directrice d’une banque d’État et dirigeante de la société de gestion qui opère dans le même domaine de gestion de patrimoine que la SBM ? Nous avons posé la question à la Banque de Maurice qui a fait la sourde oreille.
La management company nous assure aussi que ni Yogida Sawmynaden, ni tout autre politicien n’est derrière les «ultimes» bénéficiaires. Le sujet devrait refaire surface aujourd’hui, en cour de Moka.
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