Publicité
Séquençage: «Nous avions proposé notre aide au gouvernement…» dit Julie Cautres, lab manager
Par
Partager cet article
Séquençage: «Nous avions proposé notre aide au gouvernement…» dit Julie Cautres, lab manager
Abiolabs, à Ébène, possède dans son laboratoire un séquenceur depuis 2019. En cette période de Covid-19, celui-ci pourrait être utile pour les tests PCR, entre autres.
Depuis quelque temps, le séquenceur, appareil qui permet de décoder l’ADN, est le nouveau mot à la mode. Il se passe rarement un jour sans qu’une référence à cette machine ne soit faite par les autorités, les chercheurs ou encore les particuliers. Cependant, les informations ne viennent pas sans leur lot de contradictions. La Dr Gaud, conseillère au Prime Minister’s Office dans la gestion du Covid-19, avait avancé, lors d’une conférence de presse, qu’il «n’y a pas beaucoup d’endroits où il y en a» lorsqu’elle parlait du séquenceur acquis par le ministère de la Santé. Quatre jours après, le Dr Renganaden Padayachy visitait le groupe Natec, sis à Ébène, et est pris en photo devant leur séquenceur… D’où vient la machine ? Depuis quand Maurice dispose-t-il d’un tel appareil ? Et que fait le groupe Natec ?
Dans une tour à Ébène se trouve un séquenceur. En état de marche. Avec le personnel qualifié pour l’utiliser. «Nous l’avons depuis 2019», précise Julie Cautres, Laboratory Manager d’Abiolabs, le laboratoire du groupe Natec. À sa création en 2015, le laboratoire était tourné vers la microbiologie et spécialisé dans l’analyse des dispositifs médicaux et des environnements contrôlés. Puis, il y a deux ans, lorsque la généticienne Martine Beaufils se joint à l’équipe, c’est tout un autre département qui se met en place : les tests d’ADN. «Nous sommes équipés pour faire des tests prédictifs pour le diabète ou l’Alzheimer, nous avons des packages pour les sportifs… et les ressources et les compétences pour faire les tests PCR en temps réel et le séquençage. Au début de la pandémie, on a proposé notre aide et notre soutien au gouvernement», poursuit Julie Cautres.
À cette requête, la réponse a été simple et rapide. Abiolabs n’étant pas un laboratoire médical à l’époque, le ministère ne pouvait pas accepter son aide. Le nécessaire a été fait et le laboratoire a eu les licences requises en février. «Nous les avons recontactés et on est toujours en attente d’une réponse», indique la Laboratory Manager. De plus, pour faire les tests relatifs au Covid-19, que ce soit le PCR ou le séquençage, il faut une autorisation spéciale du ministère de la Santé. La demande a été faite, la visite de l’audit pour cette permission a eu lieu et la réponse est attendue.
Le séquenceur commandé par Maurice est arrivé à Maurice début mars. Pour faire fonctionner l’appareil, le Dr Zouberr Joomaye avait expliqué qu’une formation sera assurée par le fournisseur. Mais le problème qui se pose est : en quoi va consister la formation ? D’ailleurs, il faut quoi comme compétence pour utiliser un séquenceur et pouvoir décoder les résultats ? «Que ce soit le PCR, l’extraction de l’ADN ou le séquençage, cela demande une certaine expérience car il faut utiliser les réactifs, les machines et surtout interpréter les résultats. Une petite formation sur l’utilisation simple de l’appareil ne sera pas suffisante», explique Martine Beaufils.
«L’usine à la pointe de la technologie» à Ébène
<p>Production de cathéters, fabrication de masques chirurgicaux, tests ADN, conception et assemblage de machines automatisées pour fabriquer des équipements médicaux… Tous ces procédés ont lieu dans les locaux du groupe NATEC Medical. «<em>Nous employons 430 personnes et nous avons une capacité de production d’un million de cathéters par an»</em>, indique Stéphane Lefèvre, CEO de <em>Natec Medical Ltd</em>. L’entreprise est à Maurice depuis 2000 et s’est spécialisée dans la fabrication de différents types de cathéters. Depuis, le groupe emploie des ingénieurs qui conçoivent non seulement les cathéters de demain mais aussi les machines qui servent à les fabriquer. Même les modèles utilisés pour tester in vitro les nouveaux types de cathéters avant leur certification sont faits sur place grâce à des imprimantes 3D. Au milieu de cette usine qui tourne sans grand bruit arrive le Covid-19 et l’entreprise est à l’arrêt. Pas pour longtemps car étant dans le domaine médical, le permis pour les employés est obtenu assez vite.</p>
<div style="text-align: center;"><iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/QmnqbaVcgjs" width="560"></iframe></div>
<p>Quelques mois après le déconfinement, l’idée de fabrication de masques chirurgicaux germe. «<em>Nous avions vu que pendant le confinement, les masques étaient vendus à un prix exorbitant. Il y avait même des quincailleries qui en proposaient. Nous nous sommes dit qu’il n’y avait aucune raison pour que ce produit nécessitant une technologie et une organisation plus simple que ce que demande la fabrication de cathéters ne puisse être fabriqué à Maurice à un prix raisonnable. Nous avons vu une opportunité dans cette crise. Cela nous permet également de continuer une intégration verticale de nos activités sur Maurice étant donné que nos employés en salle blanche utilisent environ 500 000 masques chirurgicaux annuellement</em>», avance le CEO. La production a commencé il y a un mois environ. Dans la salle de production, les machines tournent, les tissus sont superposés, coupés, assemblés et les masques contrôlés. Les employés travaillent presque machinalement. Ils n’ont pas l’air d’être gênés par les combinaisons stériles. Ni par le bruit de machines installées il y a quelques mois. La capacité est de 40 masques par minute, soit cinq millions de masques par an, et tous sont méthodiquement inspectés. Et sont-ils destinés au marché local ? «<em>Nous visons le marché de l’export et mauricien. Selon les lois en vigueur, le gouvernement doit privilégier les productions locales lors de l’offre des tenders à hauteur de 30 %. On verra…»</em>, dit Stéphane Lefèvre.</p>
<p>La production de masques n’a pas été le seul élément positif de l’impact du Covid-19. Les autres fabricants de cathéters à l’international étant impactés par les confinements, déconfinements et reconfinements, ne sont plus en mesure de produire comme avant. Les commandes du groupe local ont augmenté de 30% à 40%. <em>«Nous sommes à court d’espace ici, mais le problème ne va pas durer. Bientôt, toute la production va bouger vers un espace plus grand, on va augmenter le nombre d’employés à 1 200 et pousser la production de produits médicaux à quatre millions par an»</em>, prévoit Stéphane Lefèvre.</p>
<p> </p>
<p> </p>
Publicité
Les plus récents