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Métiers en mer: le cri de détresse de ceux qui vivent de l’océan
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Métiers en mer: le cri de détresse de ceux qui vivent de l’océan
Presque un an que ces travailleurs n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Confinement, absence de touristes et marée noire ont eu raison de leurs économies. Aujourd’hui, ils n’hésitent pas à braver des interdits pour manger.
Cela fait de nombreux mois que les plaisanciers attendent patiemment de reprendre leurs activités comme avant le Covid-19. Mais ils comprennent que rien ne sera plus pareil. Déjà, il faut se partager la présence de ces quelques très rares touristes. Les Mauriciens ne font des balades que l’espace d’un weekend, mais en semaine, c’est le désert. Cette situation alarme tous les plaisanciers, soutient Prem Beerbaul, président de la Federation of Pleasure Craft de Maurice. «Les week-ends, il y a quelques passagers mauriciens qui doivent être divisés entre les plaisanciers. Ce n’est pas évident.»
Ce n’est pas leur principal souci. Les vols et les dégâts enregistrés dans les bateaux s’ajoutent à leurs déboires. «Les moteurs, gilets de sauvetage, pièces de rechange ont été volés. Pourtant, il y a des caméras à proximité des lieux où ces délits ont été commis. Jusqu’à aujourd’hui, l’on se demande si l’on a arrêté les voleurs.»
Les plaisanciers souffrent. «Pour qu’un plaisancier puisse de nouveau opérer et être conforme aux lois de la Mauritius Tourism Authority, il va devoir décaisser de Rs 50 000 à Rs 60 000. Même les ancres des bateaux ont été volées.» Cette situation, les pêcheurs la vivent également.
S’ils veulent avoir de quoi manger correctement, ils se voient dans l’obligation de devenir des «malfrats». L’un des pêcheurs questionnés n’hésite pas à dire qu’il pêche dans le lagon, alors que cela est interdit par la loi. «On nous demande d’aller en haute mer, mais souvent la mer nous empêche d’obtenir le moindre poisson.» La subvention, certains la perçoivent toujours mais ils avancent que leurs frais dépassent cette subvention.
Un pêcheur, retraité, doit avec sa pension aider ses enfants qui travaillaient comme plaisanciers. «Impossible de survivre. Même les recettes de la pêche ne sont plus aussi avantageuses. Avant, je vendais une livre de capitaine à Rs 125. Maintenant, même à Rs 100, les gens sont réticents à l’acheter. La cause: pas d’argent avec les licenciements et le coût de la vie qui est devenu élevé.» Il espère que les autorités présenteront prochainement un plan pour leur venir en aide.
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