Alexandre Mayer a marqué de son empreinte la saison 2020. Il a remporté la plupart des épreuves phares du calendrier de cyclisme sur route et de VTT telles que le Tour de Maurice, les championnats nationaux sur route et de VTT et le Colin Mayer Tour pour ne citer que celles-là. A l’entame de la saison 2021, Alexandre semble plus motivé que jamais et déjà très en forme comme en témoigne sa victoire dans le Bel Ombre to Bel Ombre 100km Classic samedi dernier. Désormais leader du nouvellement reformé Black River Sporting Club, le coureur veut aussi partager son expérience avec les jeunes de la région ouest.

Après la saison 2020 qui a été riche en succès pour vous, comment s’est déroulée votre intersaison ?
Mon intersaison s’est très bien déroulée. J’avais besoin de souffler après une fin saison chargée. Après mon repos, j’ai repris les entrainements complémentaires comme la natation, la course à pied, les trails etc… Et surtout, j’ai fait beaucoup de CrossFit (musculation). Du coup, mon corps était prêt à encaisser des charges de travail assez conséquentes avec plusieurs semaines à plus de 20 heures d’entrainement. Ce qui m’a permis d’arriver en bonne condition en ce début saison.

Vous avez terminé 2020 avec une victoire et voilà que vous débutez 2021 sur une note victorieuse également. Quelles ont été vos sensations lors de ce Bel Ombre to Bel Ombre 100km Classic de samedi dernier ?
Honnêtement, je me sentais bien. Je pense avoir pris de bonnes décisions tout au long de la course, notamment en faisant la sélection au niveau d’Avalon, et puis à Grand Bassin en accélérant plusieurs fois pour tester mes adversaires. Je ne suis pas au top de ma forme, mais je suis en bonne condition.

Avez-vous pour objectif de faire aussi bien que l’an dernier ? Quels sont les objectifs prioritaires que vous vous êtes fixés ?
En termes d’objectifs, tout dépendra du calendrier international. Je veux briller au niveau continental mais  j’ai du mal à me projeter comme beaucoup d’autres coureurs. Si on est contraint de rester au pays, je vais me concentrer sur les championnats nationaux et le Tour de Maurice ainsi que le Colin Mayer Tour. 

Le Black River Sporting Club a été remis en place cette saison avec un nouveau sponsor qui est CSI Energy Group. L’équipe est bien armée pour réaliser une belle saison au vu de son effectif n’est-ce pas ?
Oui le BRSC revient après plusieurs années, on a du  faire un travail de recrutement, sans dénaturer les équipes déjà existantes. Je pense que l’on a une équipe très homogène avec de l’expérience avec Thomas Desvaux mais aussi de la jeunesse comme Hanson Matombé. En ce qui concerne Gregory Mayer, il est en pleine progression alors que Fidzerald Rabaye et Jordan Lebon, deux habitués qui était peut-être un peu démotivés et sans objectifs, retrouvent un club et de la motivation avec nous ce qui fait qu’on est très bien armés pour cette saison.

Le club a aussi un objectif sur le plan social. Avec le soutien du sponsor, il y a une volonté de développer le vélo dans l’ouest. Quel sera votre rôle dans ce projet ?
L’un des objectifs, c’est vrai, est le développement social du club, c’est-à-dire promouvoir un sport sain dans la région ouest, en entrainant les jeunes dans le monde du vélo. Dans ce domaine, la réussite du coureur ne passe pas par une victoire mais par l’accomplissement de soi, la participation, le fun, les rencontres, la discipline. Mon rôle sera d’encourager les jeunes et de leur faire réaliser les bienfaits du cyclisme et du sport en général. 

«En termes d’objectifs, tout dépendra du calendrier international. Je veux briller au niveau continental mais  j’ai du mal à me projeter comme beaucoup d’autres coureurs»

La saison de cyclisme sur route débute demain avec le Circuit du Champ de Mars. Le BRSC-CSI Energy a-t-il l’intention de frapper fort d’entrée ?
Oui, je pense que c’est important de se montrer dès le début saison. On est tous très impatients de prendre le départ ! 

L’année dernière, il n’a pas été possible de se déplacer pour prendre part à des compétitions à l’étranger en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus. Si c’est possible cette année, quelles sont les courses auxquelles vous souhaitez vous aligner et quels résultats ambitionnez-vous de réaliser ?
Malheureusement les championnats d’Afrique sur route se déroulent en ce moment même au Caire (2-6 mars), et nous n’avons pu nous déplacer. Il faut se fixer d’autres objectifs, comme les championnats d’Afrique de VTT en fin de saison, et pourquoi pas les courses sur route africaines. Si la sélection nationale est envoyée en stage en France, pourquoi pas briller là-bas également…

A l’avenir, visez-vous une participation aux Jeux Olympiques ? 
Je pense que le coronavirus aura plombé les objectifs à court terme de nombreux athlètes… C’est pourquoi je me suis dit, que de nos jours il faut se fixer des objectifs à plus long terme et pourquoi pas les Jeux Olympiques. Je sais quels sont les critères de sélection, je connais mes capacités et je pense qu’une qualification aux JO serait l’objectif de ma carrière.

Il a beaucoup été question de la sécurité des sportifs lors des compétitions suite aux deux drames dont ont été victimes deux triathlètes récemment. En tant que cycliste, comment réagissez-vous à cela ?
Oui, le sport local a été durement touché dernièrement… C’est triste. Il faut en tirer des leçons, renforcer la sécurité sur les événements, augmenter les budgets de sécurité etc… C’est la priorité numéro 1 dans le sport et le bon déroulement d’une épreuve. Sans sécurité, pas de courses.  

Personnellement, je suis tous les jours sur la route, je demande une grande vigilance de la part des automobilistes mais aussi des cyclistes qui parfois ne sont pas irréprochables. 

Le mot de la fin…
Mon message est : Continuez à faire votre sport, quel que soit votre niveau, cela apporte une hygiène de vie incroyable et une discipline également qui vous servira tout au long de votre existence.