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Petits de 2 et 3 ans en quarantaine: comment ils trompent l’ennui
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Petits de 2 et 3 ans en quarantaine: comment ils trompent l’ennui
Ils ont 2 et 3 ans. Et sont en quarantaine avec leurs parents depuis hier… Alors, ces petites boules d’énergie, habituées à «fer zot ti dezord» aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, ne comprennent pas trop ce qui leur arrive. Mais, résilients, comme leurs autres camarades – âgés entre 2 et 5 ans –, ces élèves de Melbees essaient de faire contre mauvaise fortune bon cœur. «La, zot pe passe mop ek balié», racontent leurs parents avec tendresse, en ce mardi 9 mars.
N’empêche. De temps en temps, leurs petits yeux tristes se tournent vers la porte de la chambre, vers la baie vitrée du balcon de l’hôtel, un établissement qui en temps normal accueille les «adults only»…
Le coup de fil fatidique est arrivé vers les 14 heures, hier, expliquent la maman et le papa des petits. «Le ministère nous a dits qu’il faut que l’on soit à l’école à 15 heures…» Les valises ont été faites en quatrième vitesse, certains jouets fétiches et le ‘doudou’ – d’une importance capitale quand on a cet âge – ont été oubliés. Direction les hôtels convertis en centres de quarantaine. Au total, 31 familles – papas, mamans grands-parents et tous ceux qui habitent la même maison – enfants, profs ont embarqué dans des bus. Une centaine de personnes au total.
Le soir venu, on appréhendait les tests PCR, surtout pour les petits. «Zot zonn faire dans la gorz, nou dan néné», soulignent les parents, qui affirment que les «ti coco» l’ont bien pris et qu’ils n’ont pas pleuré. Aux dernières nouvelles, les résultats seraient tous négatifs, mais certains enfants et parents auront à le refaire, histoire de confirmer…
Ces quelques jours de congé forcé, en famille, se passeraient plutôt bien, si ce n’est que les «bouboul» s’ennuient grave. Dans d’autres chambres, des pleurs, des cris d’indignation se font entendre. Pas facile pour des enfants de cet âge de rester cloîtrés. Mais c’est quand même un mal pour un bien, pas vrai ?
Auraient-ils respecté l’auto-isolement s’ils avaient eu le choix ? «Oui, nous l’aurions fait, tout comme les autres parents d’ailleurs. Nous savons bien qu’il y va de la santé, de la vie, de nos bébés, de nos proches…» Certains enfants et parents étant à cran, ils ont contacté le ministère pour savoir s’ils pouvaient sortir, faire une promenade «au moins dans le jardin», famille par famille…
En attendant, tous essaient de positiver, malgré cette épée de Damoclès qu’est le virus, qui pend au-dessus de leurs têtes. «Nou manz ar li…» Qu’en est-il justement de la nourriture. «On mange très bien, English breakfast, pâtes, même les petits sont contents, les plats sont bien garnis, il y en a même trop…» assure la maman des «ti coco».
Entre deux coups de balai, les câlins, les dessins animés, on patiente donc. On attend le passage des infirmiers, des médecins, qui prennent la température, qui viennent aux nouvelles, matin et soir. Jusqu’à quand seront-ils en «quarantaine» ? Est-ce que ce sera une ‘septaine’, une quatorzaine ? «On ne sait pas, pann dire nou nanyé à ce propos…»
D’ici là, les «ti coco» devront se contenter d’admirer le jardin au loin. Avec de petits yeux tristes…
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