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Le vaccin AstraZeneca causerait-il des thromboses ?

14 mars 2021, 14:31

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Le vaccin AstraZeneca causerait-il des thromboses ?

Depuis jeudi, la décision de quelques pays européens de suspendre leur campagne de vaccination a créé une psychose autour du vaccin britannique. Cependant des médecins ici et à l’étranger disent qu’il ne faut pas s’alarmer outre-mesure mais attendre plus de clarifications. De plus, les personnes atteintes souffraient peut-être déjà de comorbidités.

«Le Danemark, l’Islande, la Norvège et la Thaïlande ont suspendu jusqu’à nouvel ordre l’utilisation du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 à cause de craintes liées à la formation de caillots sanguins (thrombose) chez des personnes vaccinées», publie l’Express de France dans son édition virtuelle du 11 mars. En effet, selon certains pays d’Europe, des cas de coagulation sanguine (thrombose) auraient été notés chez des vaccinés à l’AstraZeneca.

Cette nouvelle semble tomber à un mauvais moment pour Maurice. Alors que les cas locaux ne cessent d’augmenter et que la vaccination semble être la seule issue, allons nous faire le vaccin, à nos risques et périls d’avoir des problèmes de caillots de sang ?

La doctoresse Minakshi Boodhun-Oaris, spécialiste en médecine interne et assistant professor au SSR Medical College, soutient qu’il ne faut pas céder à la panique car il faut tenir compte de plusieurs facteurs. En effet, elle explique que d’abord, il ne faut pas oublier que pendant la préparation du vaccin, plusieurs tests sont faits sur plusieurs groupes de personnes et en trois phases ; nul d’entre eux n’a souffert de coagulation sanguine. «Le vaccin d’Astrazeneca est utilisé dans plusieurs pays. Des plus de cinq millions de personnes qui ont été vaccinées, seules une trentaine sont venues de l’avant avec des problèmes de coagulation. Cela peut être dû à plusieurs autres pathologies et non à la vaccination.»

Prédisposition et comorbidités

 L’épidémiologiste et virologue, Dr Deoraj Caussy, abonde dans le même sens. Selon lui, il faut étudier les types de personnes qui ont souffert de coagulation. Il estime qu’il n’y a pas forcément de corrélation entre ces caillots sanguins et les effets de la vaccination. Selon lui, la tranche d’âge, les antécédents médicaux ou encore le pays ou le mode de vie de ces personnes et leurs habitudes alimentaires, entre autres, peuvent avoir causé ces effets. «Il se peut que ces personnes allaient développer ces troubles, même sans le vaccin. Il faut laisser des études se faire avant de tirer des conclusions.» Il soutient que cela pourrait être la caractéristique de certains pays comme ceux connus pour avoir une population prédisposée à l’hypertension. Il ajoute, qu’à ce jour, il n’y a pas encore de données d’âge spécifiques de ceux qui ont souffert de thromboses.

C’est aussi ce que pense le Dr Nand Pindiyah. Le virologue rejoint le Dr Caussy dans la thèse qu’il faut plus de données approfondies avant de se prononcer à ce sujet et que c’est fort possible que ces personnes avaient déjà cette maladie avant de se faire vacciner. «Il faut laisser le temps aux professionnels d’étudier les cas et voir leurs antécédents médicaux, entre autres. Il faut aussi tenir compte du fait qu’il y a davantage de personnes qui sont mortes du Covid-19.»

Mais que disent les principaux concernés en Europe ? Selon le journal en ligne de la BBC, «l’Agence européenne des médicaments (EMA)a déclaré jeudi «qu’il n’y a actuellement aucune indication que la vaccination a provoqué ces conditions, qui ne sont pas répertoriées comme effets secondaires du vaccin». Comme mentionné par la doctoresse Boodhun-Oaris, sur plus de cinq millions de personnes vaccinées, seules 30 ont souffert de problèmes thromboemboliques.

Toutefois, une autre thèse est avancée. Et si c’était le Covid-19 lui-même, qui cause ce problème de coagulation ? Questionné jeudi, sur le traitement offre aux patients contaminés par le Covid-19 en ce moment, la conseillère au ministère de la Santé, la doctoresse Catherine Gaud a expliqué qu’on a décelé chez plusieurs patients du Covid-19 des anomalies de coagulation dans leurs tests sanguins et qu’ils sont sous traitement d’anti-coagulants. Elle a aussi avancé que «le virus est une maladiequi peut entraîner la formation de caillots sanguins...»

En effet, selon le journal en ligne français, Libération, cela fait quelques mois déjà que, lors d’observations réalisées, on aurait découvert que l’une des complications possibles et faisant partie des formes sévères de la maladie, était la CIVD (coagulation intravasculaire disséminée). «Autrement dit : la formation de petits caillots sanguins qui entravent la circulation sanguine (thrombose) et perturbent la coagulation, provoquant des hémorragies. Ces caillots se formeraient notamment dans les vaisseaux pulmonaires. Dès février, une étude menée à Wuhan par le chercheur Tang Ning rapportait que sur 21 patients décédés, 15 présentaient vraisemblablement une CIVD.»

Serait-ce vraiment possible ? Les Drs Boodhun-Oaris et Caussy estiment qu’il ne faut sans doute pas mettre de côté cette thèse, car le Covid-19 étant une infection virale, il peut aussi attaquer le foie, causant des caillots sanguins chez certaines personnes.

Les pays en froid avec Oxford/Astrazeneca

	<p>Selon la presse internationale, plusieurs pays européens ont pris la décision de suspendre leur campagne de vaccination à cause des doutes sur les risques de caillots sanguins. Selon l&rsquo;Express de France, l&rsquo;Autriche a été le premier à annoncer lundi dernier qu&rsquo;il cessait d&rsquo;administrer un lot de vaccins produits par le laboratoire anglo-suédois. Cela, après le décès d&rsquo;une infirmière de 49 ans qui a succombé à de &laquo;<em>graves troubles de la coagulation&raquo;</em> quelques jours après avoir reçu sa première dose. Quatre autres pays européens &ndash; l&rsquo;Estonie, la Lithuanie, la Lettonie et le Luxembourg &ndash; ont suivi. &laquo;<em>Ils ont suspendu dans la foulée les vaccinations avec des doses provenant de ce lot (anglo-suédois), livré dans 17 pays et qui comprenait un million de vaccins.</em>&raquo; L&rsquo;Italie aussi a décidé, jeudi, d&rsquo;interdire par précaution l&rsquo;utilisation d&rsquo;un lot de vaccins d&rsquo;Oxford/AstraZeneca, qui est cependant différent de celui suspendu par l&rsquo;Autriche. &laquo;<em>Suite aux informations sur certaines réactions indésirables graves (...), l&rsquo;AIFA a décidé à titre de précaution d&rsquo;interdire l&rsquo;utilisation de ce lot dans tout le pays&raquo;, aurait dévoilé l&rsquo;Agence italienne du médicament (AIFA). Par ailleurs, la Roumanie aurait fait de même et a annoncé le même soir &laquo;suspendre la vaccination avec 4 200 doses d&rsquo;AstraZeneca provenant du même lot que celui suspendu en Italie</em>&raquo;.</p>

	<p>Par ailleurs, l&rsquo;Afrique du Sud avait déjà suspendu temporairement son programme de vaccination, qui devait démarrer avec un million de vaccins d&rsquo;Oxford/AstraZeneca, après une étude de l&rsquo;université du Witwatersrand à Johannesburg. Cette étude affirmait que le vaccin offrait une &laquo;protection limitée contre les formes modérées de la maladie dues au variant sud-africain, chez les jeunes adultes&raquo;. Toutefois, le ministre sud-africain de la Santé, Zweli Mkhize, avait commenté :<em> &laquo;C&rsquo;est un problème temporaire, nous devons suspendre les vaccins AstraZeneca jusqu&rsquo;à ce que nous ayons résolu ces problèmes.&raquo;</em></p>

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