Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité  comme rapportée dans les médias du 8 mars 2021 au vendredi 12 mars  2021.

Lundi 8 mars

Welcome to panic-vaccination

Les Mauriciens ont pris au sérieux ce lundi 8 mars le danger du Covid-19. Ce qui explique le rush vers les centres de vaccination, c’està-dire les cinq grands établissements hospitaliers du pays. On a ainsi assisté à des scènes chaotiques dans les différents hôpitaux. Clairement, les autorités avaient été prises de court par cet afflux de gens cherchant désespérément à se faire vacciner. Évidemment, le service public ne disposait pas de suffisamment de ressources humaines pour pouvoir administrer la dose de vaccin à chacun. À noter aussi que dans le chaos causé par un grand nombre de personnes et en raison de l’insuffisance de l’encadrement policier, les normes de distanciation sociale n’étaient pas respectées. Ce qui fait que, si jamais quelqu’un d’infecté sans le savoir se frayait un passage dans la foule, les répercussions seraient tout simplement épouvantables.

Mardi 9 mars

Quand PKJ déclenche le panic-refuelling

Go ! C’est le message qu’ont décodé de nombreux propriétaires de véhicules quand le Premier ministre devait aviser les Mauriciens d’un lockdown à partir du matin du 10 mars Ce ‘go’ massif et dans un désordre indescriptible devait occasionner la prise d’assaut des stations-service du pays. Si au départ, cette frénésie vers le refuelling semblait tout à fait irrationnelle car à quoi servait-il de faire le plein alors qu’on n’avait pas le droit de circuler ? Mais depuis le dimanche 8 mars, quand un accroissement soudain de cas d’infection au Covid-19 avait été répertorié, les Mauriciens sont entrés en mode de panique. Cette journée du 9 mars a été aussi été marquée par des mouvements de ‘panic-buying’ dans les supermarchés du pays.

Mercredi 9 mars

Premier jour du lockdown

Après l’annonce du ‘lockdown’ faite par le Premier ministre la veille, c’est la paralysie totale dans le pays. La soumission du pays au régime de confinement semble avoir été faite sans grande planification. On pourrait même en déceler un mouvement de panique face à l’augmentation des cas d’infection locale au Covid-19. Les médias internationaux n’ont pas tardé à répercuter la décision du gouvernement de Maurice de décréter un deuxième ‘lockdown’. En raison de l’immense succès international pré-Covid de l’industrie touristique du pays, les médias étrangers suivent de près la gestion de cette pandémie à Maurice. En d’autres circonstances, un jour sans travail, mais payé, aurait réjoui les Mauriciens qui aiment la vie facile. Mais ce mercredi 19 mars, tout le monde était inquiet de tout risque de perturbation dans leur approvisionnement en vivres et autres articles de nécessité. Et aussi par rapport au programme de vaccination contre le Covid-19.

Jeudi 11 mars

Maha Shivaratree inédit

Maha Shivaratree a été célébrée en quelques occasions dans des circonstances difficiles dont des menaces de cyclone pouvant bousculer le pèlerinage vers Grand-Bassin.

Une fois, suivant possiblement un acte d’extrême incompétence de certains dans la police, on assista au pire embouteillage dans l’histoire du pays car on avait bloqué tous les accès à Ganga Talao pour permettre au Premier ministre d’alors de circuler librement. Or, celui-ci avait justement l’intention de rencontrer un maximum de pèlerins en cours de route et n’avait pas demandé à la police de fermer la circulation pour faciliter son déplacement. On n’a jamais pu écarter la thèse que cet embouteillage fut un acte délibéré de quelqu’un et orchestré dans le but de créer un profond mécontentement contre le gouvernement et le Premier ministre. L’événement de 2021 constitue un fait exceptionnel depuis que des villageois de Triolet dirigés par le pandit Giri Gossayne entreprirent le tout premier pèlerinage vers le lac sacré en 1898, soit 123 ans de cela. L’annulation du pèlerinage s’est heureusement passée sans anicroche, les fidèles se pliant à la décision des autorités. On avait craint à un certain moment que des têtes brûlées passent outre au mot d’ordre des organisations concernées et entreprennent quand même le trajet vers Grand-Bassin et cela dans un esprit de ‘nou ki mari’.

Les grands déçus de cette annulation auront sans doute été ceux qui ont été privés d’une plateforme pour faire la politique et matraquer la population jour après jour avec le concours de la MBC. Les dirigeants ‘socio-culturels’ ont, pour leur part, raté l’occasion de se faire taper dans l’œil des hommes politiques.

Vendredi 12 mars

La maman des ‘fake news'

Ce vendredi 12 mars, la vedette du jour aura été la maman de toutes les ‘fake news’. Il s’agit d’un message audio de quelqu’un qui annonce un ‘lockdown’ complet et la proclamation de l’état d’urgence. Deux faits dans ce message trahissent la démarche de ce soi-disant lanceur d’alerte. Tout d’abord, il se déclare familier du Premier ministre qu’il appelle par son prénom, Pravind. Donc, voilà un ami que le Premier ministre devrait éviter à tout prix. Ensuite, le lanceur d’alerte ‘révèle’ que le Premier ministre tient une réunion de crise à son domicile pour discuter de l’état d’urgence.

Ces faits ne collent pas. Certes, des adversaires ont remis en question la capacité de raisonnement de notre Premier ministre mais serait-il aussi con que d’inviter des gens chez lui avec risque de contamination pour sa propre famille ? L’auteur du message a réussi quand même à créer une certaine panique chez le naïf, surtout quand il fait allusion au ramassage ‘par grappes’ toutes les dix minutes de gens soupçonnés d’être porteurs du virus.