Avant que des mesures plus strictes ne soient imposées hier, certains camions de livraison ont été stoppés au cours de la semaine écoulée et priés de faire demi-tour, malgré l’attestation de circulation, basée sur le communiqué émis par les autorités.

Nos renseignements indiquent que hier matin, de nombreux représentants de fournisseurs, considérés comme pourvoyeurs de services essentiels, n’ont pu se rendre au travail. Sollicité, Yovan Jankee, Head of Strategy & Communication de Panagora Marketing Ltd, confirme l’information. «Effectivement, Panagora n’a pu assurer la livraison de produits alimentaires aujourd’hui (NdlR : vendredi). Depuis ce matin, tous les employés, munis de leur Work Access Permit (WAP), ont été bloqués aux road blocks et priés de rebrousser chemin.» Il a ajouté que «nous comprenons assurément que la situation sanitaire réclame des autorités des décisions exceptionnelles. Nous restons confiants que les pouvoirs publics prendront les mesures nécessaires pour clarifier la situation au cours des prochaines heures». Panagora est un gros fournisseur de produits frais, notamment lait, poulet, beurre, saucisses et yaourts, entre autres.

Ayant des branches à Curepipe, Phoenix, Vacoas, Forest Side, Muryoodeen Fauzee, directeur de l’enseigne DreamPrice, s’inquiète. «Une centaine de mes employés habitent dans ces circonscriptions mais ceux qui habitent ailleurs n’arrivent pas à gagner leur lieu de travail. Nous avons dû revoir le planning mais l’approvisionnement reste un problème», dit-il. «La plupart de mes fournisseurs viennent de Port-Louis. Comment vont-ils avoir accès aux magasins ? De plus, le principal entrepôt pour 50 % de nos produits se trouve à 16e Mille, Forest Side. Plusieurs magasins DreamPrice à travers l’île dépendent de ces deux sources pour s’approvisionner chaque semaine, notamment en riz.»

Yusuf Sambon, directeur des enseignes Lolo, explique que comme Lolo Hyper de Valentina Mall est fréquenté par les consommateurs de diverses régions avoisinantes, il note qu’il y a eu une diminution du nombre de clients. Il se montre toutefois rassurant envers les consommateurs. «Nous avons un stock de produits pour une semaine. Si une marque est indisponible, vous trouverez le produit sous une autre marque.» Mais, précise-t-il, «si les livraisons ne peuvent s’effectuer, ce sera un vrai problème éventuellement.»

Ignace Lam, le directeur de la chaîne de supermarchés Intermart, est d’avis qu’«il y a une mauvaise interprétation de la Retail distribution chain, considérée comme service essentiel, depuis que le confinement est en vigueur.»