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La grande détresse de Bernadette, 45 ans
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La grande détresse de Bernadette, 45 ans
Elle a 45 ans mais fait le poids d’une enfant. Selon ses voisins qui lui sont venus en aide, Bernadette souffre d’hépatite C et d’autres complications de santé. Les médecins avaient déjà annoncé à ses proches qu’elle était en phase terminale et «qu’elle n’allait pas tenir longtemps encore...» Cette femme frêle et malade a été secourue de justesse, lundi 15 mars, par ses voisins qui ont été alertés de sa situation, le même jour.
Plus tard, au cours de la journée, elle a été transportée par le SAMU vers l’hôpital du Nord où elle est actuellement admise. «Nous ne savions pas que Bernadette était dans un état si déplorable. Fodé enn so bann névé pe dir li pe mor... lerla nou tou finn desid al geté...» explique une voisine rencontrée sur les lieux, hier, à Terre-Rouge. Le constat est sans appel. La femme dort sous un abri de fortune à l’arrière d’autres bicoques, sur un matelas trempé. Dans la pièce improvisée, des détritus, des objets brisés mais aussi des centaines de punaises.
À hier, sur place, la situation était la même. «Partou ti pli malang, pli dézord. Li ti pé a penn kapav kozé.» Selon d’autres témoins de la scène, certains proches de Bernadette ne les laissaient pas s’approcher d’elle. «Mé nou finn tenir tet. Nou pa kapav les enn imin koumsa.» Ils ont alors appelé une ambulance.
La situation de Bernadette est comliquée. Mariée et sans enfant, selon ceux qui l’ont côtoyée, la quadragénaire a été délaissée par son mari depuis qu’elle est tombée malade. Sa mère est aussi gravement malade, alors qu’une de ses sœurs est handicapée. Elle a aussi un frère qui «so latet pa tro bon». Personne ne s’occupe d’elle. Selon un autre témoin, un des proches lui avait confié récemment que Bernadette ne mangeait plus depuis quelques mois. «Ou bizin geté ki pwa li pézé... gagn per pou trap li mem.»
Sur place, nous avons également rencontré une de ses belles-sœurs, qui habite la même cour. Elle n’a pas voulu en parler. «Je n’ai rien à dire.» Les voisins sont préoccupés et demandent que Bernadette soit placée par la suite dans un home où l’on s’occupera d’elle comme il se doit. «Personne ne le fera ici.»
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