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Fusillade mortelle de Manan Fakhoo: pluie de doléances en Cour contre la police

20 mars 2021, 11:27

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Fusillade  mortelle de Manan Fakhoo: pluie de doléances en Cour contre la police

«MCIT ine batte moi. Zot ine dire moi dire ki Meetou ine prend motocyclette prêter are moi et zot ine torture moi, zot ine fer moi accepter statement. Tou ceki mone dire dans statement fausse». Les doléances faites contre les officiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT) à la magistrature s’accumulent dans le cadre de l’enquête portant sur la fusillade mortelle de Manan Fakhoo. Après Saif Sadullah et Anas Sadulla, qui avaient confié lors de leur comparution en Cour, qu’ils ont été contraints de signer des documents attestant des aveux incriminant les autres suspects dans cette affaire, c’est au tour de Noorudhin Bholah de faire une déclaration, via visioconférence de la Cour de district de Rose-Hill hier, vendredi 19 mars. 

Selon le suspect qui fait l’objet d’une accusation provisoire d’aiding and abetting the author of a crime, il aurait été victime de brutalité policière lors de son arrestation du 15 février, vers 4 heures du matin, pour qu’il incrimine un des Meetou, également placé en état d’arrestation. Noorudhin Bholah a aussi, profité de l’occasion, lors de sa comparution pour déplorer la qualité de la nourriture obtenue en détention au poste de police de Rose-Hill. «Pé gagne manzer gater dans station» se plaint-il. Ce à quoi le ‘prosecutor’ de la cour a pris l’engagement de contacter le responsable du poste de police en question.

Me Hisham Oozeer, qui représente les intérêts de ce suspect, a dans un autre volet, évoqué un incident qui se serait produit au poste de police de Rose-Hill, le 15 mars. «Je suis parti à la rencontre de mon client qui est détenu mais on m’a, à un moment donné refusé l’accès, prétextant que mon client ne souhaite pas me voir car il n’aurait jamais retenu mes services» explique l’homme de loi, qui avance après insistance, avoir une entrevue privée avec son client. «Comment se fait-il, que mon client qui m’avait vu le même jour lors de sa comparution le matin, dit ne pas me connaitre ? Ce n’est pas logique.»

Ainsi, toujours selon ses dires, au bout de 20 minutes, un constable aurait interrompu leur conversation privée pour dire que selon les ‘standing orders’ de la police, qu’une durée de 20 minutes seulement sont accordées  pour cet exercice. Or, après avoir écouté les complaintes, le magistrat Vignesh Ellayah qui a démarré l’audience à l’heure, a tenu à rappeler à l’ASP Ghoorah de la MCIT qui était présent, qu’il n’y aucune loi qui stipule qu’un client et son avocat a une durée exacte pour se voir et discuter de leur affaire.

L’ASP Ghoorah, enquêteur principal dans cette affaire a pour sa part, confirmé que le rapport du Forensic Scientific Laboratory (FSL) sera prêt d’ici lundi le 22 mars.

La prochaine comparution de Noorudhin Bholah est prévue pour le 25 mars.

Me Shameer Hussenbocus dont les services ont été retenus par Belal Meetou, a présenté une motion de remise en liberté et le représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques communiquera sa position le 1e avril.

Saif Sadullah, représenté par Mes Arshaad Inder et Shahzaad Mungroo, qui avait dénoncé les officiers de la MCIT qui l’auraient contraint à signer un document,  a réitéré n’avoir aucune plainte additionnelle à faire. «Je me porte bien, il n’y a pas eu de répercussions contre ma personne,» dit cet homme qui est détenu au poste de police de Flacq.

Multazaam Sadulla, a quant à lui, pu avoir une ‘private interview’ avec ses avocats Narghis Bundhun et Nabiil Shamtally dans le courant de la semaine. Cela, après que ces derniers avaient dénoncé un non-accès émis par les policiers, à leur client.

La motion de remise en liberté présentée par Me Shakeel Mohamed pour Ajam Umar Beeharry, accusé d’assassinat, sera débattue le 23 mars prochain.