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Protection marine: elle proteste à 20 mètres de profondeur pour faire réagir les autorités
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Protection marine: elle proteste à 20 mètres de profondeur pour faire réagir les autorités
C’est à quelque 735 kilomètres des côtes des Seychelles que Shaama Sandooyea a brandi une pancarte avec la phrase «Nou Reklam Lazistis Klimatik» écris dessus en signe de protestation. Une initiative historique, qui s’inscrit dans le cadre de la grève mondiale pour le climat, qui a eu lieu hier, à l’appel des militants du mouvement Fridays for Future. Même si les photos de cette Mauricienne de 24 ans, sous les eaux de Saya de Malha, font le tour des médias internationaux, la scientifique et militante engagée contre le changement climatique garde les pieds sur terre. «Dès que j’ai entamé ce parcours vers la science marine, c’est devenu un devoir pour moi d’informer et de réclamer des actions pour la protection marine et le climat. Le plus important pour moi, c’est que des actions concrètes soient prises spécialement pour Saya de Malha.»
Pourquoi avoir choisi cet endroit précis ? En effet, Saya de Malha est un banc d’une superficie de plus de 40 000 kilomètres carrés, soit la prairie sous-marine la plus immense connue au monde. Shaama Sandooyea explique que cette prairie doit être au centre d’un projet de conservation car les herbiers marins s’y trouvant sont reconnus comme des absorbeurs considérables du principal responsable du réchauffement climatique : le dioxyde de carbone. Mais chaque année, 7 % de ces herbiers marins disparaissent à cause du changement climatique ou des activités humaines.
C’est la raison pour laquelle cette ancienne médaillée aux Jeux africains de la Jeunesse est montée à bord de l’Arctic Sunrise, un bateau appartenant à l’organisation internationale Greenpeace, le 28 février dernier, pour réaliser cette mission. Les photos d’elle brandissant les pancartes ont été prises le 6 mars, dans un lieu à 20 mètres de profondeur. «Nous n’avons pas attendu le 19 mars car le temps était parfait ce jour-là et je me trouvais dans des eaux inconnues.» Qui plus est, l’exercice s’est avéré plus périlleux qu’il ne le paraît sur la photo, vu la profondeur de l’eau et le fait que l’activiste n’était pas habituée à ce genre de plongée.
Lorsque Shaama Sandooyea a regardé sous l’eau pendant cette action de protestation, elle dit que tout a eu un sens. «C’était un moment valorisant, surtout lorsque j’ai aperçu les herbiers marins et les colonies de coraux au-dessous de moi. Je me suis demandée pourquoi les autorités ne veulent pas protéger un espace aussi merveilleux. Ce n’était pas seulement un rêve mais également un privilège pour moi de pouvoir faire une différence dans la protection marine».
Shaama raconte que son parcours dans ce domaine a débuté lorsqu’elle a commencé à étudier les sciences marines à l’université de Maurice en 2016. Depuis, elle est tombée amoureuse de l’océan et n’a pas cessé de militer pour la conservation marine. L’année dernière, elle a utilisé sa plateforme en tant qu’activiste pour lancer une campagne de sensibilisation sur la protection des coraux après l’échouement du MV Wakashio. Shaama est reconnaissante envers ses proches pour leur soutien indéfectible. «Elle est consciente que les actions sont urgentes».
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