De quoi parle-t-on ? De l’immunité corporelle et du système immunitaire qui est sur toutes les lèvres et dans toutes les rédactions de manière discontinue depuis plus d’un an maintenant ? Ou bien de l’immunité parlementaire, de « l’intouchabilité » politique. Dans les deux cas, il s’agit d’un système. Le premier est biologique, et l’accélération impressionnante, suite à la pandémie ces derniers mois, pour trouver des vaccins contre le virus à la mode a sans doute été, dans l’histoire des hommes, une première, tant par la rapidité à trouver des moyens pour renforcer le système immunitaire humain, que pour mieux combattre les attaques du virus qui mérite la couronne (corona) ces derniers mois. Encore une fois, l’infaillibilité de l’espèce humaine, qui semblait aller de soi, est mise à rude épreuve, mais nos capacités de découverte et d’adaptation sont aussi présentes dans cette crise. Qui va gagner ? Personne, sans doute, mais l’échéance finale, pour notre espèce, sera encore retardée, et l’humanité semble avoir encore de beaux jours devant elle. Ce virus n’aura sans doute pas notre peau, car les hommes semblent avoir la peau dure.

Peut-on dire aussi que le gouvernement a la peau dure ? Ou bien l’envie de changement reste encore à jauger et à évaluer concernant la population. Les manifestations qui ont eu lieu peuvent, dans une certaine mesure, faire penser aux gilets jaunes en France, ou aux « Indignados » (« Indignés ») en Espagne il y a quelques années : ras-le-bol du système en place, des hommes et des partis politiques traditionnels. Ras-le-bol d’un certain libéralisme, des inégalités toujours existantes, et qui s’amplifient, même. Ras-le-bol d’une sorte de caste ou d’élites au pouvoir qui maintiennent, pour aller vite, le statu quo. Mais voilà, que mettre à la place ? Quels sont les idées, les programmes qui sont avancées pour changer de politique, voire même de manière de vivre ? Pourquoi ne pas envisager, chez nous, que toutes les forces politiques dites de gauche fassent une coalition en mettant dans leur programme tout ce qui s’est dit ces derniers mois, et bien plus encore (lutte forte contre la pauvreté et nette amélioration des conditions de travail, citoyenneté renforcée, réforme ou changement de la constitution et réforme électorale, etc.). Pour l’instant, néanmoins, il semble que l’immunité, en politique, reste systémique. Et la population semble faire un rejet.