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Commerce: un «lockdown» mi-figue, mi-raisin

23 mars 2021, 22:27

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Commerce: un «lockdown» mi-figue, mi-raisin

14 jours depuis que le confinement a été instauré dans le pays. Autant de jours que commerçants et employés indépendants attendent pour relancer leur business. Si Raj Appadu parle d’une perte de 100 % pour les commerçants qui n’opèrent plus, Hyder Raman remercie le gouvernement pour son coup de pouce aux «self-employed».

«La situation est catastrophique.» Le président du Front commun des commerçants de Maurice, Raj Appadu, ne mâche pas ses mots. Il dit haut et fort qu’il n’est pas d’accord avec la manière dont les autorités ont procédé au confinement. «On ne peut pas imposer un confinement comme ça, au pied levé. On a pris à contre-pied toute la population. Et surtout ceux dans le commerce.» Il se souvient encore avoir demandé l’année dernière l’autorisation d’ouverture pour les boutiques. «Ainsi, il y aurait eu moins de pression sur les supermarchés et moins de pression aussi sur les policiers.» Pour Raj Appadu, cela fait un an que les commerces ne parviennent pas à «sortir la tête de l’eau».

Réouvertures des bazars

Il est réservé concernant les commerçants sanctionnés pour non-respect des mesures de confinement : «On dit que plusieurs vendeurs n’affichent pas les prix ou que les prix sont plus élevés. Pourquoi le ministère ne donne pas les noms de ces personnes qui ont été verbalisées?» Il milite pour la réouverture des bazars :«Les gens respecteront les contrôles, et pourront acheter leurs fruits et légumes puis rentrer chez eux. Aujourd’hui, que voit-on? Des voleurs qui sévissent dans les plantations et partout des marchands de poulet et de légumes au bord des routes. Quid des roadblocks ?»

Aux dires de Raj Appadu, l’avenir s’annonce sombre pour les commerçants. «Si le confinement est prolongé, beaucoup de commerces mettront la clé sous le paillasson.» Le souci reste le prix de la location. «En plus, certains ont des employés. La classe moyenne risque de s’appauvrir.» Il espère que des décisions seront prises pour remédier à ces problèmes. «Par contre, je me demande quelle sera la solution miracle pour la relance de l’économie.» Et se questionne sur l’attribution du Work Access Permit. «Je me demande qui sont ceux qui l’ont obtenu.»

Quant à Hyder Raman, président de la Street Vendors Association, ses propos sont moins virulents. Il reconnaît que le gouvernement a soutenu les petits entrepreneurs et les travailleurs indépendants. «Nous ne sommes pas un fardeau pour l’État, car nous travaillons avec notre propre investissement.» L’aide financière n’est pas de trop. «Nous avons obtenu Rs 2 550 pour les deux semaines de confinement et aussi un One off grant de Rs 10 000.»

Toutefois, il espère que le confinement ne sera pas prolongé. «Depuis l’année dernière, les travailleurs peinent à joindre les deux bouts. Même si, en décembre, nous avons réussi à combler certains trous financiers, en début d’année, cela a été dur.» En tout cas, ils se posent tous la même question : allons-nous vers un prolongement du confinement? La réponse d’ici le 25 mars.