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Tanya Fitzgerald: «Il est temps pour les auteurs de ces crimes de faire face aux conséquences de leurs actes»

27 mars 2021, 12:15

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Tanya Fitzgerald: «Il est temps pour les auteurs de ces crimes de faire face aux conséquences de leurs actes»

Elle ne souhaite pas rester les bras croisés. Tanya Fitzgerald, 22 ans, s’est associée avec des avocats pour donner une assistance légale aux victimes de ces réseaux pornographiques qui pullulent sur la Toile.

Pourquoi cette démarche ?

Le but principal c’est de changer ce climat d’impunité en ce qui concerne les sextorsions les revenge-porn et le partage de photos dénudées sans consentement. Il est temps pour les auteurs de ces crimes de faire face aux conséquences de leurs actes. En voulant aider ces femmes à travers un statut sur Facebook, un ami m’a contactée et m’a mise en contact avec une avocate. Ensuite, de fil en aiguille, trois avocats, qui veulent pour l’instant garder l’anonymat, ont exprimé leur souhait de défendre ces cas bénévolement.

Donc ce sera complètement gratuit ?

Les avocats ont exprimé leur souhait d’offrir leur services pro-bono, c’est-à-dire qu’il n’y aura pas de frais concernant les conseils légaux et autres démarches.

Comment procédez-vous quand une victime vient vers vous ?

Je suis celle qui regroupe les histoires des victimes. Je les écoute premièrement. Il est important de savoir que ni moi, ni les avocats ne sommes là pour les pousser à aller de l’avant contre leur gré. Quand elles viennent vers moi, j’écoute et j’expose ensuite les options qui existent. Une équipe d’avocats et de psychologues a été mise en place et mon rôle est de rediriger les victimes vers les personnes concernées selon leurs besoins. Les dossiers iront à la Cybercrime Unit pour une enquête.

Il faut détacher le cas dit «criminel» où l’État devra entamer des poursuites contre le(s) auteur(s), où les victimes seront accompagnées pour faire des dépositions; et les éventuels cas civils où les victimes pourront poursuivre les individus ayant partagé leurs photos ou vidéos pour des dédommagements. Bien sûr, les éléments de l’enquête criminelle se retrouveront dans les poursuites civiles, les deux étant basés sur les mêmes faits.

Quid des policiers ripoux soupçonnés dans cette affaire ?

Le système a malheureusement ses défauts et je ne peux garantir qu’il n’y aura pas de fuites d’informations. Nous avons néanmoins un contact à la Cybercrime Unit qui devrait faire avancer les choses, une fois que l’unité sera prête à commencer une enquête. Pour le moment, les victimes seront accompagnées au poste de police de leur localité par un avocat pour faire une déposition.

Est-ce que les victimes mineures seront protégées ?

Effectivement. Elles sont appelées à venir si elles veulent car dans la loi il existe des clauses pour les protéger en tant que mineures.

Y a-t-il déjà des victimes qui vous ont contactée ?

Oui. Elles sont toujours dans la phase de choix des options. Il n’y a pas de limite dans le nombre de victimes qui peuvent nous contacter. Elles peuvent nous appeler ou nous envoyer un message, nous allons essayer de les aider sans rien leur imposer.