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Khadil Dilloo, le fameux marchand de légumes Covid-19 de La Caverne
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Khadil Dilloo, le fameux marchand de légumes Covid-19 de La Caverne
«Mo pa kapav zis dir ki bon Dieu inn gard sa pou mwa, mé dimounn inn fer neglizans.» Hier, vendredi 26 mars, c’est ce que nous a laissé entendre Khadil Dilloo, 44 ans, marchand de légumes au bazar de Vacoas, qui a été vraisemblablement contaminé par le couple Lalloo, qui avait été en contact avec le foyer de contamination de Forest-Side. Khadil Dilloo est asymptomatique et se trouve dans un centre de traitement.
Khadil Dilloo ignore comment il a pu contracter le nouveau coronavirus, bien que les Lalloo étaient ses clients. De plus, ils sont des habitants de l’endroit. Donc, il les croisait aussi dans la rue.
En fait, raconte-t-il, comme la foire est fermée depuis le confinement, il a prêté main-forte plus régulièrement à son frère, qui est aussi marchand de légumes et à qui appartient le commerce. À la suite de la confirmation de sa contamination, 13 membres de sa famille ont été placés en quarantaine. Ces derniers sont de sa propre famille, ainsi que celles de ses deux frères. Ils vivent tous dans la même cour mais dans des maisons différentes.
Khadil Dilloo n’aurait jamais pensé qu’il aurait un jour pu contracter le Covid-19. Car, non seulement, il se présente comme un sportif - il fait notamment du bodybuilding et a déjà participé à des compétitions -, mais il affirme qu’il portait constamment son masque. «Pena enn zour ki mo mask pa lor mo figir. J’avais pris pour habitude de porter mon masque. Les gens avaient commencé à me taquiner en m’appelant Maskot. Li malere, inosan ki paye», dit-il.
Il trouve regrettable que des gens aient comme argumentaire «la mor pou vini si li ena pou vini», pour justifier leur imprudence. «Tout le monde passera par la mort, certes…», concède-t-il. Mais il considère que ce n’est pas l’attitude à adopter, surtout lorsqu’il s’agit de la vie des autres. D’où son appel pressant à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont été en contact avec lui, d’aller se faire tester. «Si zot ena kit dout, fer zot test. Pa bisin kasiet», implore-t-il.
Sur le plan personnel, Khadil Dilloo ne baisse pas les bras. «Mo pa pran li kouma enn malediksyon. Problem la fini vini. Je remercie Dieu de me donner le courage de faire face à la situation, et je lui demande aussi d’éradiquer la maladie de notre pays. Si Dieu m’a donné cette maladie c’est parce qu’il me sait capable de faire face. Puis, comme on le dit si bien, pasyans geri la gal», affirme-t-il.
S’il se porte bien, la seule chose qui lui manque c’est sa famille, qui se trouve actuellement en quarantaine, soit son épouse, avec qui il vit depuis 22 ans, ainsi que son fils de 20 ans et sa fille de 16 ans. «Nous étions inséparables. Et tout d’un coup, je me retrouve seul. Cette épreuve m’a aussi fait réfléchir aux réalités de la vie, soit la séparation qui arrive lorsque les enfants s’en vont du toit familial, ou encore celle inéluctable de la mort…» souligne le quadragénaire.
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