Il a «sérieusement impressionné» son patron Lin Jarvis, mais pas seulement: c'est un Maverick Vinales (Yamaha) plus assuré que jamais qui a remporté la manche inaugurale du championnat MotoGP sur le circuit de Losail, au Qatar, dimanche.

«C'est incroyable ! Mon départ (depuis la 3e position sur la grille, ndlr) n'était pas très bon mais, très vite, j'ai senti le potentiel. J'ai pris les choses avec calme et intelligence, j'ai soigné mes pneus pour être prêt à attaquer au bon moment», a commenté l'Espagnol. 

Ca a payé, au terme d'une remontée chirurgicale sur les Ducati parties en tête mais dont la pointe de vitesse supérieure aux Yamaha a semblé réduite à néant par le vent soufflant sur le circuit qatarien.

«Maverick a fait une course fabuleuse», a commenté Jarvis, «sérieusement impressionné», comme d'ailleurs l'ensemble du paddock, par un Vinales plus en confiance et plus malin sur sa moto.

Marié pendant l'hiver, bientôt père, serait-on face à une version améliorée du pilote espagnol, finalement arrivé à sa maturité ? 

Le Français Johann Zarco, qui visait un Top 5 pour lancer au mieux sa première saison chez Ducati-Pramac, se classe 2e, devant le poleman italien Francesco Bagnaia, pour sa première dans l'écurie d'usine Ducati.

«S'il y a quelque chose à jouer au championnat, je le ferai, mais pour le moment je savoure et j'analyserai plus tard», a réagi Zarco qui, cerise sur le gâteau, s'est aussi offert samedi un nouveau record de vitesse en MotoGP (362,4 km/h)!

«La pole position et ce podium, c'est une bonne manière de commencer ma saison et cette nouvelle étape dans ma carrière», a pour sa part estimé Bagnaia.

Mir et Quartararo au pied du podium

Devant des tribunes remplies (chose rare en pleine épidémie de Covid-19), la 4e place est revenue au champion en titre, l'Espagnol Joan Mir (Suzuki), remonté de la 10e position sur la grille.

Suit le second Français Fabio Quartararo qui, pour sa première en tant que pilote officiel Yamaha, a essayé un temps mais n'a pas pu imiter la performance de son vainqueur d'équipier, la faute à une dégradation aussi subite qu'inattendue de son pneu arrière.

Les Espagnols Alex Rins (Suzuki), Aleix Espargaro (Aprilia) et Pol Espargaro (Honda), l'Australien Jack Miller (Ducati) et le très bon «rookie» Enea Bastianini (Ducati-Avintia), champion en Moto2 l'an dernier, complètent le Top 10.

Pour Miller, qui avait dominé les tests d'avant-saison à Losail puis les essais libres vendredi et samedi, il y a de quoi être déçu, mais il aura l'occasion d'une revanche dès le week-end prochain, au Qatar encore.

Le vétéran italien Valentino Rossi (qui a pris pendant l'hiver la place de Quartararo chez Yamaha-SRT) est 12e et son compatriote et équipier Franco Morbidelli 18e, en l'absence de l'Espagnol Marc Marquez (Honda), blessé au bras droit depuis l'été dernier et forfait au moins pour les deux premières courses de 2021.

En Moto2, pas de surprise avec la victoire du Britannique Sam Lowes devant l'Australien Remy Gardner. L'Italien Fabio di Giannantonio a dédié sa 3e place à son patron, l'ancien pilote Fausto Gresini, décédé des suites du Covid-19 fin février, pour qui le paddock a respecté une minute de silence dimanche.

En Moto3, les favoris espagnol Jaume Masia, vainqueur, et sud-africain Darryn Binder, 3e, encadrent sur le podium le «rookie» espagnol Pedro Acosta (16 ans).