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Centres de quarantaine: Patients et personnel soignant dénoncent des mauvais traitements

29 mars 2021, 13:26

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Centres de quarantaine: Patients et personnel soignant dénoncent des mauvais traitements

Dans les centres de traitement, les personnes positives au Covid-19 reçoivent des soins, mais elles seraient également approvisionnées de «tou bann kitsoz ki bizin». C’est ce qu’a répondu le Dr Kailesh Jagutpal, ministre de la Santé, à une question de la presse lors de la conférence de presse du NCC, mercredi. Or, dans un hôtel de l’Ouest transformé en centre de quarantaine, le son de cloche serait tout autre du côté de certains patients asymptomatiques.

«Le médecin ne prend même pas notre température. Lorsque nous le lui disons, il répond qu’il ne s’approchera pas de nous étant donné que nous avons été testés positifs au Covid-19. Comment se fait-il qu’un médecin nous dise cela, d’autant qu’il est protégé par son personal protective equipment ? D’ailleurs, il devra bien s’approcher de nous pour effectuer nos tests PCR dans les prochains jours.» Soulignons que selon le protocole sanitaire, la prise de température doit avoir lieu deux fois par jour : le matin et le soir.

Un des patients aurait également demandé au médecin si des proches pouvaient lui apporter quelques affaires dont il avait besoin. Celui-ci aurait répondu par l’affirmative. Mais, lorsque des proches du patient ont déposé les affaires en question, hormis quelques médicaments, le reste des affaires n’a pas été accepté, à savoir du gingembre écrasé, des sachets de thé pour qu’il puisse traiter sa maladie à sa manière, et des nouilles instantanées, parce qu’il ne voulait pas consommer la nourriture du centre de traitement. Il nous revient également qu’il aurait été dit à une patiente qui ne dispose plus de couches pour son bébé de deux ans que l’on ne pouvait rien faire pour elle.

Des aménités communes pour le personnel soignant

Les patients ne sont pas les seuls à dénoncer les conditions des centres de traitement qui laissent à désirer. Du personnel soignant en quarantaine au centre récréatif de Pointe-aux-Sables confirme le même constat. L’on décrie surtout le manque d’aménités, car, contrairement aux hôtels, les salles de bains et les toilettes sont partagées. Une pratique qui peut augmenter le risque de contamination au Covid-19.

Sollicité, le Dr Vinesh Sewsurn, président de la Medical Health Officers Association, nous confie les appréhensions de tout le personnel soignant. «Nous avons demandé au ministère de la Santé de revoir les conditions de quarantaine de ces employés. Nous avons réitéré cette requête deux semaines avant le confinement en cours. D’ailleurs, les différents syndicats d’autres catégories d’employés de la santé ont effectué la même demande. Mais, à ce jour, nous ne constatons aucune amélioration.»

Le Dr Vinesh Sewsurn estime que les employés de la santé méritent plus de reconnaissance, car ils sont des frontliners qui s’occupent de patients testés positifs au Covid-19, et ils doivent également effectuer la quarantaine durant sept ou 14 jours, selon les cas, avant de pouvoir retrouver leurs familles. En effet, le personnel affecté à la New ENT Hospital, où s’effectue le traitement des personnes positives présentant des symptômes, travaille sept jours et va en quarantaine pendant 14 jours. Ceux qui sont affectés aux centres de traitement où sont observés les patients asymptomatiques y travaillent pendant 14 jours avant de passer le même nombre de jours en quarantaine.

Russid Golamaully, président de la Senior & Other Nursing Staff Association, abonde dans le même sens. «Le personnel soignant mérite d’être mieux traité. Le gouvernement doit care for the carers. Hormis les risques de propagation du Covid-19 dans de telles conditions, les employés de la santé sortent de leur quarantaine frustrés. En l’absence d’infrastructures nécessaires dans ce centre récréatif, les autorités auraient dû opter pour un autre endroit approprié à l’intention du personnel soignant.»