Publicité
PSAC: 17 400 élèves déconfinés et les Maths reste la bête noire de ces examens
Par
Partager cet article
PSAC: 17 400 élèves déconfinés et les Maths reste la bête noire de ces examens
Début des épreuves de fin du primaire ce mardi 6 avril. Alors que les appréhensions subsistent autour de cet examen qui se tient en plein confinement, d’autres craintes émergent. La principale concerne les mathématiques, matière la plus dure à déchiffrer.
«J’ai vraiment peur. L’examen de mathématiques m’inquiète beaucoup. Ce questionnaire est toujours difficile. Puis, je suis un peu faible dans cette matière», avoue Nabiha, 11 ans, candidate au Primary School Achievement Certificate (PSAC). Cette année, 17 400 enfants prennent part à ces examens en plein confinement. Fréquentant l’école Raoul Rivet, la fillette intensifie les révisions de cette matière avec les éducateurs du centre M-Kids à Pailles, qui soutient enfants et familles démunies. Comme elle, Angelo, 12 ans, ne cache pas son angoisse. «C’est difficile de prendre part aux examens pendant le confinement surtout avec la fermeture des écoles. Je révise à la maison et je continue mes leçons à l’association. Ce qui me préoccupe le plus, c’est l’épreuve de mathématiques», renchérit-il. D’après le calendrier, l’épreuve de maths est prévue le vendredi 9 avril, dernier jour du PSAC.
Pourquoi cette matière est-elle considérée comme la plus difficile pour les candidats ? Selon Angelo, les calculs sont complexes tant dans la compréhension que dans la réalisation. Idem pour certains chapitres comme Profit and loss et Area. Composée de 44 questions et d’une durée d’une heure et 15 minutes, cette épreuve préoccupe également. «J’ai peur de ne pas pouvoir travailler les questions. Aussi, je me concentre beaucoup sur la révision de cette matière actuellement.» Son appréhension est partagée par Christiano, 11 ans. «Je ne comprends pas bien la formulation des questions, comme c’est rédigé en anglais. Le chapitre sur les pourcentages est le plus complexe à assimiler. Tous les vendredis, je révise davantage cette matière.» Candidat de l’école de la Visitation à Vacoas, dans la zone rouge, Sébastien, 11 ans, abonde dans le même sens. «Je ne suis pas très fort en mathématiques. Les pourcentages sont difficiles. Pour me préparer, je refais les exercices travaillés en classe avec ma maman, Jannick. Pour les autres matières, je suis confiant.»
<div data-video="jw" data-video-src=""> </div>
De leur côté, les enseignants désignent également cette épreuve comme la bête noire du PSAC. «Nos élèves sont performants en langues mais pour les mathématiques, c’est plus compliqué, surtout les volets concernant les divisions, les volumes, entre autres opérations, qui sont un peu plus abstraites pour eux. En plus, avec le confinement, les enfants ont été privés d’école, ce qui brise le rythme et la motivation. D’où l’importance d’un encadrement assidu», explique Ameenah Dhookit, Management Support Officer de M-Kids.
Annand Seewoosungkur, président de l’Association des maîtres d’école (MHTU), désigne les mathématiques et l’anglais comme les épreuves les plus problématiques pour les enfants. «Pour les mathématiques, la difficulté vient du fait que les enfants ne lisent pas assez. Aussi, ils ne comprennent pas les questions. Normalement, il y a quatre opérations à exécuter soit les additions, soustractions, divisions et multiplications. C’est au moment d’identifier lesquelles s’appliquent que les élèves éprouvent des difficultés et ne savent pas ce qui leur est demandé.»
Quant à l’anglais, l’absence de rédaction en classe joue contre les candidats, ce qui en fait une matière toute aussi redoutée. Même constat de Suttyhudeo Tengur, président de la Government Hindi Teachers’ Union. «La partie 2 du questionnaire de mathématiques est d’un niveau plus élevé. C’est un papier plus adapté aux high flyers. D’autres, qui ont une performance moyenne, butent contre le nombre de questions, la durée de l’examen et la formulation du papier en anglais. Cette langue constitue une barrière et ils ont du mal à déchiffrer les questions.»
Selon le Mauritius Examinations Syndicate, 14 985 enfants de Maurice et Rodrigues ont pris part au PSAC en 2019. Le taux de réussite a été de 77,26 %. En termes de découpage par matière, les mathématiques comptabilisaient un taux de réussite de 79,82 % des candidats atteignant le niveau 5 et plus. Pour l’anglais, ce taux était de 78 % tandis que le français affichait les 82,76 %. Les taux étaient de 74,71 % et 74,6 % respectivement pour les sciences et l’histoire-géographie
«Tout est prêt» dans les centres d’examens
Les établissements primaires, convertis en centres d’examens pour les épreuves du PSAC se préparaient pour accueillir les candidats depuis quelques semaines déjà. Le président de la MHTU nous confirme que les écoles sont fin prêtes. «À ce matin (NdlR, hier matin ), nous avions déjà complété les préparatifs. Nous avions fixé les autocollants avec les «index numbers» sur les pupitres et les notices devant les salles d’examen, désinfecté le sol, le mobilier et les poignées de portes, selon le protocole établi», explique-t-il. Pour suivre le protocole à la lettre, ils ont fait provision de masques et de gel hydroalcoolique, et les thermomètres ont été vérifiés. Il y a quelques semaines, l’association avait demandé au ministère de l’Éducation d’autoriser les élèves à reprendre l’école quelques jours avant les examens. Requête qui n’a pas été prise en considération. «Nous espérons que les élèves sont prêts mentalement. Certains enseignants se sont chargés de les assister en leur envoyant des questionnaires par WhatsApp, mais des classes en face-à-face auraient été plus efficaces.» Pour le transport, tout comme pour les examens du National Certificate of Education (NCE), des bus et vans scolaires pourront déposer et récupérer les candidats du PSAC. Selon Shameem Sahadut, secrétaire de l’association des propriétaires de vans scolaires, 80 % de ceux-ci se chargeront du transport des candidats du PSAC et du NCE. «Environ 1 100 ‘stickers’ ont été délivrés.» Ces propriétaires de vans scolaires sont en effet munis d’un ‘sticker’ rouge, pour circuler dans les zones surveillées, et vert pour les autres endroits. Un assistant dans chaque van est obligatoire et le nombre de passagers limité pour respecter la distanciation sociale et les fenêtres du véhicule seront ouvertes.
Publicité
Les plus récents