Les accidents de la route continuent de faire des ravages dans notre pays, détruisant de nombreuses familles et faisant des orphelins. Lumia Simon, décédée mercredi, et Tania Beerjeeraz-Anenden, qui nous a quittés le dimanche de Pâques, laissent derrière elles leurs enfants.

Elijah, Clara et Thiana ont perdu leurs mères cette semaine, toutes deux victimes d’un accident de la route. Ces enfants sont dans l’incompréhension devant l’absence de celles qui leur ont donné la vie, Lumia Simon, 21 ans, et Tania Beerjeeraz-Anenden, 25 ans.

Tania Beerjeeraz-Anenden, connue pour sa bonne humeur, est décédée le dimanche 4 avril, après avoir passé une semaine à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Victoria, Candos. L’autopsie a attribué son décès à une septicémie due à une rupture du foie. Le dimanche 28 mars, la jeune femme, mère de Thiana, deux ans, était accompagnée de son époux quand l’accident s’est produit.

«Son époux et elle étaient sortis pour récupérer sa voiture chez un électricien de la localité. Mais en revenant, elle a perdu le contrôle du véhicule. Elle était toujours consciente lorsque son époux et sa belle-sœur l’ont conduite à l’hôpital», raconte un proche. La jeune femme a percuté le mur d’un restaurant à Roches-Brunes.

Thiana, qui ne cesse de réclamer sa mère, ne comprend pas ce qu’il se passe. «Ses grands-parents paternels, de qui elle est très proche, sont absents du pays. Elle ne comprend pas. Mais à son âge, elle ne peut pas comprendre. Comment lui expliquer?» confie un membre de la famille.

Elijah, huit mois, et Clara, deux ans, les enfants de Lumia Simon, ont été pris en charge par des proches. Le premier a été confié à Fabrina Pithia, la cousine de la défunte, quant à Clara, elle vit désormais avec Daphnée Simon, la sœur de Lumia. Les deux femmes envisagent d’entamer une procédure pour obtenir la garde des enfants.

«Notre mère avait peur qu’il lui arrive malheur»

Daphnée Simon revient sur les derniers moments de sa sœur. «Nous avons appris que le jour de l’accident, elle ne voulait pas monter sur la motocyclette. Son concubin était ivre et elle ne voulait pas prendre de risque, mais ce dernier l’a insultée et l’a traitée de tous les noms pour qu’elle monte.»

La jeune femme, en pleurs, nous explique que Lumia l’avait appelée un peu plus tôt dans la journée pour qu’elle transfère un peu d’argent sur son compte et qu’elle puisse acheter des couches et du lait pour ses enfants. «C’était son jour de sortie. Elle devait se rendre à Rivière-des-Anguilles pour récupérer l’argent au guichet. Les derniers mots de ma sœur ont été ‘Merci pour tout ce que tu fais pour nous’.»

Daphnée Simon, qui habite Chemin-Grenier, ajoute que la vie de sa sœur était loin d’être un fleuve tranquille, car elle était une femme martyrisée. «Notre mère, qui habite en France, avait peur qu’il lui arrive malheur.»

Pour rappel, Lumia Simon a été victime le 3 avril d’un accident de la route à St-Aubin. Les services d’urgence l’ont transportée à l’hôpital Jawaharlall Nehru, Rose-Belle, où elle a sombré dans le coma. Son compagnon, également blessé, avait reçu des soins avant d’être placé en cellule de dégrisement avec 88 mg d’alcool dans le sang. La jeune femme est décédée cinq jours après l’accident, succombant à une fracture du crâne.

Le concubin, arrêté pour homicide involontaire, avait expliqué être en état de choc et dans l’impossibilité de s’exprimer. Dans la localité, il est connu pour être violent. Un de ses proches a d’ailleurs demandé une ordonnance de protection contre lui.

Lumia Simon avait beaucoup de projets, voulait trouver un emploi et une garderie pour ses enfants. Elle envisageait parfois de se séparer de son concubin, mais elle retournait toujours chez lui à St-Aubin. «Nos craintes se sont confirmées. Bien qu’il s’agisse d’un accident, il a tout de même ôté la vie de ma sœur à cause de son inconscience», confie Daphnée Simon.