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Appel à solidarité: à 11 ans, «Sandrine so lavi pa lor koltar»
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Appel à solidarité: à 11 ans, «Sandrine so lavi pa lor koltar»
Ses parents ne peuvent trouver un terrain d’accord sur sa garde, étant séparés. Sandrine, durant ce confinement, arpente les rues avec son père, SDF. Touché par sa situation, le travailleur social Eric Ombrazine espère que les autorités interviendront pour mettre à l’abri cette fille de 11 ans.
«Elle n’a que 11 ans. On lui doit une vie décente où elle pourra s’épanouir.» C’est le cri de cœur d’Eric Ombrazine, activiste et travailleur social habitant Plaisance, qui a rencontré samedi dernier, dans les rues de Beau-Bassin, Sandrine, en compagnie de son père sans domicile fixe (SDF). «Sandrine so lavi pa lor koltar», dit-il.
«Nous offrons des repas chauds aux SDF tous les samedis devant la cathédrale de Port-Louis.» Leur tournée, ils le font «à Port-Louis, à l’hôpital Jeetoo, au jardin de la Compagnie», puis ils remontent vers Cassis, Pointes-aux-Sables ainsi qu’à Beau-Bassin, raconte l’activiste. C’est là qu’ils l’ont aperçue à BeauBassin, «devant le poste de police, en compagnie de son père». Interpellé par la présence de cette enfant dans la rue, qui habite aussi Plaisance, il a, depuis, sollicité l’aide du maire de Beau-Bassin–Rose-Hill, David Utile, pour qu’on puisse lui tendre une main.
Mais Eric Ombrasine ne s’est pas arrêté là. Il est entré en contact avec la famille de Sandrine. Nous l’avons accompagné au domicile de la grand-mère. Avec son aval, nous avons également pu parler à la mère de l’enfant, au téléphone. À bout, cette dernière affirme qu’elle ne sait comment faire pour guider sa fille, d’autant qu’elle ne s’entend plus avec son époux qui a fait de la prison.
«Il est venu l’arracher à plusieurs reprises alors qu’elle était sous ma garde. Je vivais chez ma mère à Plaisance. À chaque fois que j’entamais des démarches pour qu’elle puisse être prise en charge par la Child Development Unit (CDU), son père se révoltait et me disait qu’il prendrait lui même la charge de sa fille. Sauf que cela n’est pas le cas puisqu’on a retrouvé ma fille dans la rue», relate-t-elle.
La mère de Sandrine vit actuellement en concubinage, à Chemin Grenier. Si elle ne peut garder sa fille, dit-elle, c’est parce que son concubin et cette dernière «ne sont pas sur la même longueur d’onde. J’aurais préféré qu’elle soit admise dans une institution». Et la voir les jours de visite, poursuit-elle…
Quant à la grand-mère, elle explique que sa petite-fille n’est pas heureuse aux côtés de son père. «Ma petite Sandrine a eu une vie troublante à ses côtes. Elle m’a déjà appelée pour me dire : ‘grand-mère, je suis dans une maison lugubre, je ne sais où je suis’. J’ai dû prendre un taxi pour aller au poste de police de Beau-Bassin, où la police a fait des recherches pour la retrouver.»
Quel a alors été le choc de constater que c’est une prostituée qui est venue déposer la petite au poste de police. «Il prend l’enfant s a n s savoir où il l’emmène et si on ne lui remet pas sa fille, il fait un scandale chez moi. Sa mère et moi, nous devons nous soumettre à ses caprices», soutient la grand-mère. D’ailleurs, le dimanche de Pâques, il aurait déposé l’enfant chez cette dernière sans aucune explication. «Je ne peux plus voir cette enfant souffrir. J’ai fait ce que je pouvais pour la garder en sécurité, mais je ne jouis plus d’une bonne santé pour pouvoir la grandir dans de meilleures conditions. Je demande aux autorités de faire le nécessaire pour que la CDU prenne l’enfant sous sa charge», implore-t-elle.
Contacté, un préposé du ministère de l’Égalité du genre, qui indique avoir pris connaissance de ce cas, confirme qu’une enquête a été initiée afin que la jeune Sandrine soit mise à l’abri au plus vite. Nous avons aussi contacté le maire David Utile, qui nous a expliqué avoir fait le nécessaire auprès du ministère concerné et d’avoir aussi, de son côté, lancé une enquête. «Ce n’est pas possible qu’un enfant de 11 ans dorme dans la rue, surtout pendant cette période de pandémie. Je trouve cela inacceptable. Je vais rappeler la CDU ainsi que la police pour faire un suivi.»
* (nom fictif)
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