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Violence domestique: ces hommes aussi confinés dans le danger
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Violence domestique: ces hommes aussi confinés dans le danger
La violence conjugale est présente dans beaucoup de foyers. Nous parlons souvent de celle faite aux femmes, or beaucoup d’hommes en sont également victimes.
Depuis trois ans maintenant, Ivan (nom d’emprunt), père de famille de 45 ans, est un homme battu. En plein confinement, victime de violence de la part de son épouse, il n’a eu d’autres choix que se réfugier chez son frère. Âgée de 40 ans, sa femme a souvent des «crises de colère» qui serait impossible à gérer.
«Tout la fatigue. Si quelque chose ne lui convient pas, elle balance tout ce qui lui passe sous la main. Tasses, assiettes, ventilateur. Ou elle griffe et mord également.» L’homme, qui travaille à domicile depuis le confinement, raconte qu’il doit souvent sortir de chez lui pour fuir les cris et les excès de violence. «Mes enfants de 12 et 7 ans sont chez ses parents qui habitent à quelques pas de chez nous. J’ai préféré les laisser avec eux car chez mon frère la maison est trop petite pour héberger deux enfants en plus. Cependant, nous nous appelons tous les jours.»
Ivan raconte que toute sa famille est au courant de ses problèmes de couple. Certains en rient, d’autres comprennent et tentent d’épauler Ivan. «Heureusement, mes beaux-parents font partie de ceux qui me soutiennent. Et parce qu’ils m’apprécient et pour mes enfants, je n’ai jamais posé la main sur elle. Je l’ai déjà poussée pour me défendre mais jamais je ne l’ai frappée parce que je connais ma force, et dans la colère, je pourrais la tuer. Pour cette raison, quand les gens se moquent de moi je m’en fiche.»
Divorce refusé
Ivan explique que son épouse a toujours eu des traits «toxiques» mais après la naissance de leur deuxième enfant elle a changé radicalement. Les quatre premières années qui ont suivi cet accouchement, elle se serait montrée vulgaire, lui faisant du chantage entre autres et disparaissant pendant des jours.
Aux dires d’Ivan, celle-ci ne se serait presque pas occupée de leur fils. «Nous avons même fait une thérapie de couple, mais ça n’a pas fonctionné. J’ai également voulu demander le divorce, mais elle n’a pas accepté. D’ailleurs, il y a trois ans, c’est parce que j’ai voulu divorcer qu’elle a levé la main sur moi pour la première fois. Même si elle fréquente d’autres hommes, elle ne veut pas divorcer.»
Pour Ivan, déterminé cette fois, cette période représente une chance de réfléchir à son avenir et à celui de ses enfants. L’année dernière, durant le confinement, il a été confronté au même cas de figure, mais il est retourné au domicile conjugal pour ses enfants. «Comme j’ai déjà porté plainte contre elle, les autorités sont au courant de ma situation. En ce moment, je me renseigne sur comment obtenir la garde de mes enfants. Je ne compte pas lâcher prise.»
Interventions policières
Mais le cas d’Ivan n’est pas isolé. Selon les chiffres de la Police Family Protection Unit (PFPU), entre le 10 mars 2021 et le 31 mars 2021, sur les 170 cas de violence domestique rapportés dans les différents postes de police, 33 concernent des hommes, et trois d’entre eux bénéficiaient d’une protection.
Selon la chef inspectrice de cette unité, Sylvia Rajiah, beaucoup d’hommes seraient en danger dans leur maison. «Nous ne recevons pas que des appels ou des plaintes de femmes. Les hommes sont également victimes de conjointes violentes et c’est une réalité. Ils sont peut-être moins nombreux à aller de l’avant mais ils sont aussi des victimes.» Elle explique que tous les cas sont traités de la même façon. En aucun cas, dit-elle, la PFPU considère les cas d’hommes victimes à la légère.
En 2020, 676 hommes ont approché la PFPU concernant des violences domestiques, mais seulement 425 d’entre eux ont porté plainte. Toutefois, ils bénéficient tous d’un suivi.
Selon les autorités, du 10 mars au 30 mars, les policiers sont intervenus dans 15 cas de violence domestique sur des hommes. Certains ont même été conduits dans des foyers.
Dépendance à la drogue et l’alcool
Un officier du ministère de L’Égalité du genre et du bien-être de la famille révèle que la plupart des hommes violentés sont issus de foyers où les femmes souffrent de dépendances à l’alcool ou à la drogue. «Dans ces couples, la femme est très sou- vent une toxicomane. Il nous est arrivé de constater qu’en plus d’être victime de violence, l’époux était également autrement capable Ces cas nous les referons aussi au ministère de l’Intégration sociale.»
Nos interlocuteurs estiment que la violence faite aux hommes est un sujet tabou auquel il faut mettre un terme car il s’agit d’un procédé qui s’apparente à du sexisme, et qui décourage beaucoup d’hommes à sortir du silence.
Toutefois, les chiffres annoncent que beaucoup ont conscience à présent que demander de l’aide n’est pas une honte. D’ailleurs, l’application Lespwar, développée en novembre 2020 pour venir en aide aux victimes de violences domestiques, révèle que du 10 au 30 mars les hommes ont été plus nombreux à se manifester.
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