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Bébé décapité: «Prishtee est morte asphyxiée durant l'accouchement», dit le père
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Bébé décapité: «Prishtee est morte asphyxiée durant l'accouchement», dit le père
«L'autopsie a attribué le décès de mon enfant à une asphyxie. Selon un médecin légiste, cet accouchement n'aurait pas dû se faire par voie basse. Letan zot pe fer sa ki zanfan la inn toufe».
C'est ce que nous a confié Vicky Ram au téléphone ce jeudi 15 avril.
L'autopsie a été pratiquée hier soir à l'hôpital Dr A.G Jeetoo par les docteurs Gungadin et Chamane.
C'est un cauchemar éveillé que vivent les parents Sweta et Vicky Ram depuis la nuit de lundi à mardi . Ce jeune couple marié, habitant Mon-Goût, Pamplemousses, devait accueillir leur premier enfant, qui devait s'appeler Prishtee. Mais un drame s’est joué à l’hôpital SSRN, dans la nuit de lundi à mardi. «Notre fille a été décapitée», pleurent-ils…
Les images les hantent. Sweta Seeneevassen et Vicky (Ranjeet) Ram n’arrivent plus à contenir leurs émotions. Ils viennent de perdre leur premier enfant, une fille, décapitée à l’accouchement à l’hôpital du Nord ce lundi 12 avril. L’épouse, diabétique et âgée de 25 ans, était à 29 semaines de grossesse (sept mois). Les funérailles de la petite sont prévues aujourd’hui, selon les proches.
Le couple, marié depuis à peine quatre mois, veut à tout prix que justice soit faite. Pour ce faire, Vicky Ram, accompagné de ses hommes de loi, Mes Anoup Goodary et Sanjeev Teeluckdharry, s’est rendu hier aux postes de police de Pamplemousses et de Piton pour porter plainte. Sweta ne peut plus contenir ses larmes. «Zis lazistis mo bizin aster.» Elle est anéantie. «Alors que nous avons longuement bataillé pour être parents, aujourd’hui, s’il n’y avait pas eu de négligence, notre enfant serait en ce moment à la nursery de l’hôpital. Elle serait avec nous.»
Retour sur le jour fatidique. Selon Vicky Ram, sa femme, qui est diabétique depuis qu’elle est enfant, a commencé à se sentir mal dans la nuit de lundi. Elle a commencé à avoir de fortes contractions vers 23 heures. Ils se sont ainsi rendus à l’hôpital du Nord.
Alors qu’elle devait accoucher par césarienne, sur place, les sages-femmes l’auraient forcée à accoucher par voie basse. «Et pourtant, elles ont elles-mêmes dit que la dilatation du col de mon épouse était seulement à quatre centimètres. Comment est-ce possible ? Tou dimounn koné ki bann madam diabétik bizin fer sésaryenn sa…»
Au cours de son récit, Sweta maintient que les personnes sur place, dans la nuit de dimanche à lundi, auraient insisté pour qu’elle accouche normalement. Et qu’une fois le corps de l’enfant sorti, «zot ti pé risé risé (NdlR, le corps de l’enfant) ek mo finn tandé kouma so likou inn kasé.»
En effet, Vicky Ram nous confie que son épouse était consciente au moment de son accouchement. «Elle sait ce qui s’est passé et a tout entendu. Sweta a été emmenée au Labour Ward. Le bébé s’est présenté par les pieds. So lékor ti fini sorti… Mé pa latet.» C’est là que le personnel aurait essayé d’extirper l’enfant par force. «Zot finn kas so latet. Ma femme l’a entendu et savait ce qui venait de se produire. So lékor ti déor, so latet finn res andan. Il était alors minuit environ.»
Et cela a duré plus de 45 minutes, jusqu’à ce que le Dr Dassaye, gynécologue, n’arrive sur les lieux, pour réaliser une césarienne, afin de retirer la tête du bébé. «Je ne comprends pas comment il n’y avait aucun médecin on call, sur les lieux. On m’a alors fait signer un consent form, c’est là qu’on m’a dit que ma fille était décédée», raconte Vicky, dévasté. Selon lui, la raison évoquée, par le personnel, à ce moment-là, était que le cordon ombilical de la petite s’était noué au tour de son cou et qu’elle était morte étouffée.
«J’ai alors insisté pour la voir. Ils ont dans un premier temps refusé, puis ils ont accepté.» Mais Vicky Ram ne s’attendait pas à un tel choc : «Mo zanfan ti dan enn sak plastik an dé bout. Lékor enn koté, latet enn koté. Ma fille a été décapitée.» Le jeune homme d’ajouter que la thèse de l’étouffement ne tient pas la route. «Parce que si elle s’était effectivement étouffée, elle serait mauve ou noire, elle aurait changé de couleur. Mé mo bébé ti blan net.»
Le grand-père paternel du bébé, Tampat Ram, est tout aussi bouleversé par ce drame. Il soutient que tout le monde est dépassé par les événements survenus. «C’est choquant que de telles choses se produisent dans les hôpitaux… Lalwa bizin fer so travay.»
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Sweta aurait également été maltraitée par le même médecin, hier
Admise en salle, hier, alors que son époux était au poste de police de Piton pour porter plainte, Sweta aurait reçu la visite du Dr Dassaye. Selon elle, il lui aurait mal parlé devant d’autres patientes. À un moment donné, il aurait même ordonné que le personnel ramasse le téléphone portable de la jeune femme. Selon d’autres témoins de la scène, joints au téléphone hier, le médecin aurait demandé à la jeune femme «d’accepter qu’elle a perdu son enfant» et de ne pas faire «un drame», entre autres. «Ti éna enn lot madam ki finn osi perdi so bébé dan sa lasal-la. Le médecin aurait dit à Sweta de se comporter comme cette autre mère qui est plus calme», explique une des patientes qui a assisté à toute la scène. Il lui aurait aussi demandé «kifer ou pé bizin fer koumsa ou» et qu’il rappor- terait ce cas au ministère de la Santé avant d’arracher le téléphone de Sweta de ses mains.
Sollicité à ce sujet, le Dr Dassaye nie catégoriquement les faits. Indiquant qu’il ne parlait jamais à ses patientes sur ce ton et qu’il était spécialiste, entre autres, depuis 2002. Il affirme aussi n’avoir jamais pris le téléphone de Sweta.
Révoltant: le corps de la petite transporté dans une boîte en carton
Le corps de la petite Prishtee a été transporté dans une boîte en carton, hier, par la police pour être autop- sié à l’hôpital Jeetoo, en fin d’après-midi. Une scène à laquelle les proches du bébé ont assisté impuissants. Ne pouvant contenir ses larmes, la grand-mère de la petite, Sonni, dit espérer qu’un autre parent ne traverse une telle épreuve. «Zot pé saryé li kouman toutou dan bwat minn, bwat karton», dit-elle, entre deux sanglots.
Enter Teeluckdharry, Goodary & co
Contacté hier, Anoup Goodary, un des avocats de la famille, soutient que la police de Pamplemousses et de Piton ont pleinement coopéré pour enregistrer, dans un premier temps, la plainte du père et que le plus important reste à venir. Soit enregistrer la plainte de la mère cette fois-ci, ce qui devrait être fait aujourd’hui ou au plus tard demain. La marche à suivre sera également de demander une judicial inquiry dans toute cette affaire. Sanjeev Teeluckdharry et Anoup Goodary sont épaulés par un panel d’avocats, une équipe, comme il le souligne, qui est composée de Rouben Mooroongapillay et Rama Valayden, entre autres. Plus tôt dans une déclaration à la presse, Me Sanjeev Teeluckdharry avait demandé si «pé avoy popilasion lopital ou bien labatwar. Et est-ce qu’il y a eu négligence criminelle dans cette affaire ?»
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