Le film Three Wise Men – Parallel Lives a été primé à l’international en remportant dix prix aux États-Unis et en Inde. Le cinéaste mauricien de 51 ans réalise ainsi son rêve d’enfant. Ce film documentaire de Sada Rajiah et Désiré Prévost fait briller le cinéma mauricien sur le grand écran international. 

Produit par Deane Thomas, Three Wise Men – Parallel Lives, sorti en 2020, vient d’engranger 10 trophées aux États-Unis et en Inde. Il remporte, entre autres, le prix d’excellence du Depth of Field International Film Festival Competition 2021 et celui du meilleur documentaire de L’Âge d’or International Arthouse Film Festival 2021. «Le film a également été plébiscité à Belgrade et à Moscou», souligne son réalisateur. 

Cette reconnaissance internationale est surtout sa revanche sur la vie. «Pour moi, c’était une mission de remporter des prix à l’international et de montrer que les Mauriciens peuvent le faire ; qu’une personne qui n’a fait que la 6e et n’est pas allé à l’université pouvait y arriver.» 

Sada Rajiah se rappelle qu’en 1996, alors qu’il voulait rejoindre le monde du cinéma, «le directeur de la Mauritius Film Development Corporation m’a mis à la porte parce que je n’avais pas suivi de cours en cinéma». Cet épisode l’a poussé à persévérer dans sa passion. Chauffeur de taxi à l’époque, il se souvient aussi des critiques de ceux qui œuvraient dans l’univers cinématographique. «On me disait que j’étais un chauffeur de taxi et que je ne connaissais rien au cinéma.» Preuve en est qu’aujourd’hui, après plus de 30 réalisations, Sada Rajah y a bel et bien trouvé sa place. Son succès interpelle le ministre de la Culture, Avinash Teeluck, qui compte mettre plus d’accent sur cette industrie. Sada Rajiah a un autre film à son actif (mais pas encore sorti) : SAJ - A man who believed in himself.
 
À travers Three Wise Men – Parallel Lives, Sada Rajiah rend hommage au progrès de l’humanité par l’énergie et à l’histoire mauricienne. Le film raconte l’histoire de trois hommes : Deane Thomas, venu à Maurice pour concrétiser un projet électrique et qui interprète son propre rôle ; Nikola Tesla, célèbre inventeur à qui l’on doit le développement du courant alternatif ; et le Major Amode Ibrahim Atchia, qui est entré dans l’histoire après avoir réalisé la centrale électrique de Réduit au début des années 1900. 

Le réalisateur ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il travaille déjà sur le script de son prochain film qui devrait tourner autour de «quelque chose que je n’ai pas eu enfant : l’éducation». Un sujet qui lui tient à cœur «pour conscientiser le plus grand nombre sur l’importance de l’éducation et comment elle peut changer la vie d’une personne», souligne-t-il. Pour produire ce film qui sera réalisé en anglais, il compte rechercher l’aide étrangère.