Publicité
12 000 logements: la New Social Living Development Ltd déjà bien avancée
Par
Partager cet article
12 000 logements: la New Social Living Development Ltd déjà bien avancée
Un projet d’au moins Rs 12 milliards, une compagnie privée – la New Social Living Development Ltd (NSDL) – créée en toute discrétion, un recrutement de dirigeants pour cette dernière déjà annoncé, un bureau super luxueux, pour abriter les locaux de cette compagnie, déjà retenu, Rs 5 millions de la National Housing Development Company (NHDC) déjà injectées dans cette compagnie, des cadres triés sur le volet de la NHDC déjà identifiés pour travailler à la NSDL.
Cette société a d’ailleurs fait l’objet d’une déclaration du ministre du Logement et des terres ce mardi 20 avril au Parlement, qui a clôturé la séance du jour. Interpellé par Osman Mahomed (voir plus bas), Steven Obeegadoo a défendu ce «special vehicle», tout en glorifiant le projet des 12 000 maisons… annoncé il y a presque un an.
Pourtant, tout cela a été fait sans passer par le Conseil des ministres, sauf une brève mention dans celui du 26 juin 2020, d’une task force à être présidée par le Premier ministre pour la construction de «12 000 social housing units across the whole island, as announced in the Budget Speech 2020/2021». Depuis rien.
Ce n’est que vendredi que le Conseil des ministres a «pris connaissance des progrès accomplis dans le cadre du projet de construction de 12 000 logements». Et l’on ne parle même pas de logements sociaux mais plutôt de «residential units».
Autre annonce du cabinet : l’appel à candidatures pour des consultants (au pluriel) pour ce même projet, qui a déjà été lancé. Pourquoi le Conseil des ministres s’est-il réveillé tard sur ce gros projet de plusieurs milliards et n’a «take note» que du recrutement des consultants au lieu de «take note» des décisions beaucoup plus importantes prises antérieurement ?
Réveil tardif du Conseil des ministres
Nous avons posé la question à Osman Mahomed, député et ancien directeur général de la NHDC, qui suit de près ce dossier. «Je trouve étrange que le Conseil des ministres n’ait pris connaissance de cette entreprise monumentale que vendredi dernier quand il était déjà connu que j’interpellerai le Premier ministre adjoint et ministre de tutelle, Steven Obeegadoo, sur ce sujet à l’ajournement des travaux parlementaires, aujourd’hui. De plus, Ritesh Ramful, Bashir Khodabux et moi-même avons régulièrement réagi dans l’express à ce sujet ; je pense que ces interventions y sont pour quelque chose.»
Le Conseil des ministres se serait-il juste prononcé pour la forme en prenant acte rétroactivement des développements du projet ?
Pour un architecte, si la NSDL compte octroyer des contrats de financement et de construction de logements à des investisseurs étrangers, «il va sans dire que le projet de loi autorisant des architectes étrangers à travailler à Maurice profitera à ces investisseurs, qui viendront non seulement avec leur argent mais également avec leurs entrepreneurs, travailleurs, ingénieurs, consultants et architectes. Nous, les Mauriciens, n’aurons que des dettes à rembourser».
Business sur le dos des pauvres ?
Ce projet est tellement entouré d’opacité que l’on se demande s’il n’y a pas anguille sous roche. D’après nos informations, ce projet sera financé par le privé, l’État se contentant de fournir terrains et infrastructures. Et le remboursement au privé, bien sûr.
Donc, même si l’État, et donc les contribuables, seront appelés à mettre la main à la poche, une telle opacité est contre les règles de bonne gouvernance et d’accountability. Car, comme l’ont dit les intervenants, ni le Parlement, ni le bureau de l’Audit ne pourront obtenir des explications du gouvernement sur ces milliards. Un peu comme Safe City, MIC ou autres achats Covid.
Publicité
Les plus récents