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Décès des patients dialysés: le gouvernement «backpedal»
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Décès des patients dialysés: le gouvernement «backpedal»
C’est à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre et les autres ministres que la décision d’instaurer un «fact-finding committee» a été prise. C’est ce qu’a déclaré le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, durant la conférence de presse du National Communication Committee hier, vendredi 2 » avril. Le fact-finding committee sera présidé par l’ex-juge Deviyanee Beesoondoyal.
«Lors de la réunion du Cabinet, j’ai donné tous les détails des évènements qui touchent les personnes qui font la dialyse, aussi bien ceux qui étaient en quarantaine et ceux qui suivent des traitements, souligne le ministre. Tous les cas de négligence médicale et les plaintes allaient être référés au Medical Negligence Standing Committee qui va faire son enquête. À ce jour, nous n’avons reçu qu’une plainte. Toutefois, au sein du Cabinet, nous avons pris la décision de mettre sur pied le fact-finding committee pour étudier tout ce qui s’est passé, spécialement dans le cas des patients dialysés.» Ce choix a été commenté par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. «C’est un pas en avant. Mais c’est encore trop tôt pour crier victoire. C’est un comité qui sera hautement politisé. La responsabilité du ministre Jagutpal est directement engagée, concernant la faille de la vaccination, les tests PCR, la décision d’isoler les gens.»
La question que se pose le chef de file de la minorité est de savoir qui seront les assesseurs de ce comité. «Nous avons demandé qu’un des assesseurs soit nommé par les familles des défunts pour s’assurer de plus de transparence et d’indépendance du comité. Sinon ce sera un ‘white wash’.» Est-ce que ce comité est créé pour que le Directeur des poursuites publiques (DPP) n’ouvre pas une enquête judiciaire ? Le leader de l’opposition dira : «Le DPP qui est indépendant pourrait ouvrir une enquête judiciaire pour homicide involontaire.»
À maintes reprises, le ministre de la Santé a déclaré qu’il n’y avait pas lieu d’initier une enquête sur la mort des 11 dialysés de l’hôpital de Souillac. Même à l’heure des questions, il a maintenu qu’il campe sur ses dires et que c’est le Cabinet qui a pris la décision d’instituer le comité ‘indépendant’.
L’association des dialysés solidaire avec les parents des défunts
<p>En tant que représentant des patients dialysés de Maurice, Bose Soonarane souligne que la Renal Disease Patients Association s’associe à ceux qui ont perdu un proche lors de cette deuxième vague de Covid-19. <em>«Nous allons non seulement leur donner un soutien moral mais également légal, si besoin est. En tant qu’association, je ne sais pas si on a le droit de loger un cas en Cour, mais on peut en faire la demande. Nous sommes encore en consultation avec nos hommes de loi. Nous ne voulons pas que cela prenne une tournure politique car nous voulons préserver notre indépendance.»</em> Il a déjà sollicité les parents qui ont perdu leur proche. «<em>Certains ont fait comprendre qu’ils attendent que leur période de deuil prenne fin avant d’aller de l’avant avec une mesure légale. On ne peut rester insensible à leur demande.» </em></p>
<p>Une enquête, selon <a href="https://www.lexpress.mu/article/392374/dialyse-transplantation-renale-encore-plus-dactualite">Bose Soonarane</a>, ne pourra qu’assurer l’avenir. Il s’explique : <em>«On pourra apprendre de nos erreurs afin de rectifier le tir la prochaine fois. Cette enquête ne sera pas seulement pour prendre des actions. On ne recherche pas un bouc émissaire. Malheureusement, ce qui est fait ne peut être défait. Mais il ne faut pas oublier que nous avons d’autres centres de dialyse. Et que fait-on pour ceux-là ?»</em> Il lance encore une fois un appel aux dialysés afin qu’ils prennent toutes les précautions pour éviter une nouvelle contamination.</p>
<p><strong>Plusieurs familles entameront des démarches pour négligence médicale alléguée</strong></p>
<p>La famille Sab ne sera pas la seule à porter plainte pour négligence médicale. La plupart des dix autres familles concernées comptent leur emboîter le pas. Notamment les familles <a href="https://www.lexpress.mu/article/391676/patients-dialyses-six-morts-en-11-jours">Beesoo</a>, <a href="https://www.lexpress.mu/article/391675/deces-4e-patient-dialyse-positif-fer-enn-manyer-ki-bann-dimoune-ki-reste-pa-fini">Unjore</a> et <a href="https://www.lexpress.mu/article/392342/covid-19-onzieme-deces-pourquoi-avoir-mis-patients-negatifs-en-quarantaine">Ramsamy</a>, que nous avons pu joindre au téléphone. Si d’autres ne le feront pas, ce n’est pas parce qu’ils estiment qu’il n’y a pas eu de négligence médicale. Une proche <a href="https://www.lexpress.mu/article/392197/covid-19-10e-patiente-dialysee-decedee-avishna-avait-seulement-38-ans">d’Avishna Jena</a> affirme que cette dernière n’a pas une famille en tant que telle pour entreprendre ses démarches. Quant au veuf, n’étant pas d’origine mauricienne, il ne se sent pas à l’aise pour s’y mettre.</p>
<p>«<em>D’ailleurs, c’est peine perdue. Les autorités nous diront qu’Avishna Jena avait d’autres complications. Même si elle nous a raconté comment il y a eu de la négligence médicale, on ne pourra pas le prouver»,</em> avance notre interlocutrice. Pour sa part, Noureza, la veuve d’Azad Romjhon, nous dira «<em>inn arivé mo’nn perdi mo misié. Lao la inn trouv tou, li pou fer néséser.»</em> De son côté, Keeran, la veuve de Sanjay Beedassy, concède que ce dernier avait des complications. Trois semaines avant son embarquement en quarantaine, le quinquagénaire avait subi une intervention chirurgicale. <em>«Pour la prochaine fois, je demande aux autorités d’assurer une meilleure prise en charge des patients dialysés car ils sont déjà vulnérables»</em>, plaide-t-elle.</p>
<p>Soulignons que d’autres familles attendent de compléter des prières, en marge du décès de leur proche, pour décider de la marche à suivre.</p>
<p><strong>Navin Ramgoolam: «L’incompétence et le manque de connaissance de Jagutpal sont effrayants»</strong></p>
<p>Le leader du Parti Travailliste (PTr) a approché l’express car il souhaitait réagir dans <a href="https://www.lexpress.mu/audio/392366/navin-ramgoolam-lincompetence-et-manque-connaissance-jagutpal-sont-effrayants">le débat sur le traitement des dialysés</a> après que 11 patients en traitement à l’hôpital de Souillac – dont 9 positifs au Covid-19 – sont morts. Dans cet entretien, Navin Ramgoolam rappelle que c’est son gouvernement qui a introduit la «<em>dialyse gratuite»</em> en 1996. Il cite ensuite une série de déclarations du ministre de la Santé ; ce qui, selon lui, trahit son «i<em>ncompétence et son manque de connaissance»</em>.</p>
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