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Dylan Chellamootoo joue sa qualification olympique dans trois semaines
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Dylan Chellamootoo joue sa qualification olympique dans trois semaines
L’échéance se rapproche pour notre compatriote Dylan Chellamootoo, champion de taekwondo français dont le père est Mauricien. Le rêve de toute une vie aussi. À 26 ans, il jouera sa place aux Jeux de Tokyo dans trois semaines au Tournoi de Qualification Olympique (TQO) de Sofia, en Bulgarie, le 7 ou le 8 mai.
Les deux finalistes du tournoi seront automatiquement qualifiés pour Tokyo. Mais il lui faudra pour cela remporter trois combats: «l’objectif c’est d’être en finale du tournoi de Sofia pour gagner l’un des deux tickets pour les JO», nous a confié le taekwondoïste de Cergy Pontoise, au nord ouest de Paris.
Pour obtenir son précieux sésame, Dylan, qui est le 2e meilleur combattant de sa catégorie chez les moins de 68 kg, sera en concurrence directe avec trois adversaires: un Grec (1er), un turc (3e) et un Bulgare (4e). Même s’il a de grandes chances de se qualifier, notre compatriote reste sur ses gardes. Il ne veut pas revivre la même mésaventure qu’il y a quatre ans :«Je suis favori pour passer, mais à Rio c’était pareil. Et j’avais perdu en quart contre un Nigérian venu de nulle part. Être surpris par un inconnu après tout ce travail, c’est dur à vivre… donc, on va rester concentré!»
Une sélection féroce
Il faut savoir que, pour rester au plus haut niveau français et mondial depuis quatre ans, notre ami a dû se battre. Rien n’a été facile. «Déjà pour ré-avoir ma place en équipe de France pour ces Jeux, c’était chaud. Depuis deux ans, on est en sélection à l’Insep pour obtenir la qualif’ et on se bat pour savoir qui va représenter la France aux JO. La fédé a vraiment choisi ceux qu’elle estime avoir le plus de chance de se qualifier pour les Jeux», explique Dylan Chellamootoo.
À titre personnel, l’annonce de sa sélection, la semaine dernière, a été stressante. Il était vraiment dans l’attente. «On venait de revenir de Bulgarie où j’avais perdu au 2e tour, ça c’était mal passé. Donc, j’étais un peu dans le doute, je ne savais pas du coup ce qui allait se passer au moment de finaliser la sélection.»
Comme un lion en cage, Dylan tente de s’aérer l’esprit. D’oublier que la sélection des Bleus devait être finalisé et que son avenir olympique et sportif ne tenait qu’à un fil, à cet instant. «Je suis parti en repos chez mon père. Je tournais en rond. J’ai essayé de ne pas y penser, de voir des proches, de sortir un peu.» Jusqu’à l’appel du DTN.
Focus sur la Bulgarie
«Dès qu’il a appelé, je voulais juste qu’il me dise oui ou non, je n’en pouvais plus d’attendre! Dès qu’il m’a annoncé la bonne nouvelle, ça a franchement été une délivrance. Dès qu’il a dit ça, je me suis dit c’est bon maintenant, ‘focus’ pour la suite», raconte le sportif franco-mauricien.
Avant le TQO en Bulgarie, qui aura lieu dans trois semaines, notre compatriote va partir en stage avec les quatre sélectionnés de l’équipe de France, deux filles et deux garçons (voir la photo ci-contre), dont Magda Wiet-Henin, sa compagne dans la vie.
Cette dernière, originaire du Surinam et dont les parents sont champions du monde (de boxe et MMA respectivement!), n’a pas eu le même stress que Dylan. «Elle savait qu’elle serait sélectionnée depuis un an, chez les garçons c’est totalement autre chose», rigole-t-il.
Pour le stage de préparation, tout ce petit monde se rendra à Bugeat, près de Limoges, au centre de la France, un endroit coupé du monde, Covid oblige ! Chaque membre des Bleus aura deux ou trois partenaires pour l’aider à travailler les gammes techniques, la stratégie de combat et le pousser pour aller au maximum de ses capacités.
Les JO des réseaux sociaux
Reste la gestion du Covid-19. Depuis un an, Dylan Chellamootoo et les sportifs du monde entier ont appris à vivre avec. «À chaque fois qu’on sort de l’Insep on doit faire des tests, sinon on est obligé de rester sur place», souligne celui qui a fait une vingtaine de tests PCR depuis l’apparition du virus l’année dernière, et était justement la queue pour en faire un au moment où il nous a parlé. Il a beau être habitué : «ça fait toujours mal», plaisante-t-il.
En France, les membres de la futur délégation olympique et lui n’ont pas encore été vaccinés étant donné que priorité a été donné aux plus vulnérables mais l’échéance devrait bientôt arriver à mesure que les Jeux de Tokyo se rapprochent. «Ce sera les Jeux des réseaux sociaux, tout le monde sera confiné en chambre et ne sortira que pour les épreuves», prévient-il.
Le Japon, c’est toujours dans un coin de la tête de Dylan même s’il veut être «focussed» sur le TQO en Bulgarie pour l’heure. «Si tout se passe bien, que je me qualifie, j’irai chercher une médaille olympique. C’est l’objectif. Le plus difficile, c’est la qualif. Dans un tournoi, il ne faut pas se louper. Ça va très vite. C’est trois fois 2 minutes et un combat peut vite s’emballer, pour l’un ou pour l’autre», tempère-t-il.
Fier de ses origines même s’il est né en France, notre ami se donne du courage en pensant aussi à son île. «J’aurai une pensée pour Maurice, c’est clair! Surtout si j’arrive à aller aux JO et si jamais je gagne, je le dédierais à mon père et à Maurice.» Pour Dylan, la mission Tokyo a déjà débuté, mais le tournant décisif s’appelle Sofia.
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