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Confinement: pourquoi payer des frais de scolarité ?
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Confinement: pourquoi payer des frais de scolarité ?
Les parents dont les enfants vont à la crèche, à l’école maternelle, dans des écoles primaires et secondaires privées, doivent-ils payer les frais de scolarité alors que ces institutions sont restées fermées durant le confinement ? «Je dois jongler entre le télétravail et la famille. Depuis plus d’un mois, je m’occupe de ma fille de quatre ans et j’agis comme son professeur. Vous trouvez ça normal que je doive payer des frais scolaires quand c’est moi qui fais tout le travail ?» demande cette maman.
Un argument contrecarré par Leila Barkatoolah, directrice de l’école Hampshire. «J’ai dû effectuer toutes les tâches de ma femme de ménage. En sus de dispenser des cours à distance aux enfants. Je ne peux pénaliser ma femme de ménage pour une décision prise par le gouvernement. C’est la même chose pour les crèches et écoles privées.».
Depuis le confinement, plusieurs écoles privées et crèches font de l’apprentissage à distance. «Tout cela a un coût. Ces établissements scolaires ont des dépenses mensuelles conséquentes - salaires, loyer, assurances, réparations, entretiens, sécurité, services publics. Sans compter les remboursements de prêts bancaires pris pour se conformer aux protocoles sanitaires», fait-on ressortir.
On craint que «bon nombre de ces crèches et écoles ne fassent faillite, en raison des frais scolaires non versés et qui sont leur seule source de revenus.» Certains parents ont aussi demandé un rabais sur le loyer à l’État. Truda Mooneesawmy, directrice de l’école Ainsfield, souligne que les autorités ont demandé aux propriétaires d’espace commerciaux de retarder le paiement mais pas de réduire le loyer. «Tout comme le gouvernement n’a pas demandé aux assurances ou aux sociétés de sécurité de rembourser leurs clients durant le confinement. Pourquoi alors les crèches et les écoles devraient-elles accuser le coup et s’éloigner d’un accord contractuel privé avec leurs clients ?» se demande-t-elle. En effet, les parents signent un accord avec l’établissement dès l’admission de leurs enfants. C’est un engagement entre deux parties. «Le tarif n’est pas facturé par jour ou par heure», précise-t-on.
Et le Wage Assistance Scheme ? Certains établissements ne veulent pas y recourir. «Il s’agit d’un prêt et non d’un don. Quelle entreprise demandera à ses clients de cesser de la payer pour ses services ? Puis, comment l’institution remboursera-t-elle la Mauritius Revenue Authority (MRA) si ce n’est en augmentant éventuellement les frais à tous les niveaux ?» souligne Zareen Mowla-Elahee, directrice de l’école pré-primaire Royal Kids.
Rishi Nursimulu, fondateur de l’école Dukesbridge, ajoute que «la MRA aide les entreprises en difficulté financière en raison de pertes de revenus. Une société ne va pas artificiellement se créer des difficultés financières en demandant aux clients de ne pas payer les frais pour ensuite demander de l’aide à la MRA».
Il souligne que «le gouvernement garantit les salaires afin que les personnes puissent honorer leurs engagements et éviter la perte d’emploi. Mais si les parents cessent de payer les frais dus, les entreprises ne pourront pas payer le loyer, les propriétaires commerciaux cesseront de rembourser leurs prêts bancaires.» Pour aider les parents vulnérables, des écoles comme Lighthouse et Dukesbridge ont mis en place un fonds spécial pour ceux qui ont perdu leur emploi à cause de la pandémie. Jaya Nursimulu, présidente de l’Association of Private Pre- primary School Managers, est d’avis que «l’école est l’extension de la famille pour les enfants. On doit savoir protéger tous les membres de la famille dans les moments difficiles, et non la réduire ou la détruire pour de l’argent».
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