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La semaine décryptée
Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du 26 avril 2021 au vendredi 30 2021
Lundi 26 avril
Les nouveaux autocrates réunis dans la même démarche ?
Selon l’express du 26 avril, le gouvernement mauricien emboîtera le pas à celui de l’Inde en tentant de museler les réseaux sociaux, Maurice et l’Inde sont dorénavant dans la liste des pays dirigés par des régimes autocratiques. Les deux pays ont hérité d’un régime parlementaire type Westminster. Toutefois, les deux gouvernements ne respectent plus les traditions mais se sont mis à centraliser tout le pouvoir politique autour de la personne du Premier ministre. Ainsi, c’est en suivant l’exemple de l’Inde que Maurice envisage de modifier la loi afin que le gouvernement puisse contrôler les médias sociaux, dont Facebook et Twitter. Dans ce contexte, l’Inde vient de réussir à faire enlever de Twitter pas moins de 52 posts critiquant la gestion par le gouvernement Modi de la pandémie de Covid-19. C’est en s’appuyant sur de nouveaux règlements que le gouvernement indien a réussi à faire enlever ces posts de Twitter. De même, à Maurice, le gouvernement compte apporter des modifications à l’Information and Communications Technologies Act afin de pouvoir contrôler les échanges sur Facebook, Twitter et les autres médias sociaux.
Mardi 27 avril
Qui a «tapé» quoi dans l’affaire Liverpool ?
Saura-t-on jamais comment fut prise la décision d’accorder une somme de Rs 380 millions au club anglais Liverpool afin que des spots publicitaires sur Maurice passent sur l’écran des stades de football ? Comment est-on arrivé à ce chiffre de Rs 380 millions ? Combien le club a-t-il effectivement touché après le jeu des commissions et des frais ? Au départ même, on sentait qu’il y avait maldonne car Liverpool n’était même pas capable d’écrire correctement le nom de l’île. Le client ayant payé Rs 380 millions s’appelait Mauritus et non Mauritius d’après le message de deux minutes par match. Et on invitait les fans à visiter le site Web Mauritus Now. Pour juger de l’impact de cette opération publicitaire assurée par Liverpool, l’express du mardi 27 avril révèle que seulement 1 316 visites ont été répertoriées sur le site Mauritius Now, et cela, durant une période de cinq mois.
Au lieu de poursuivre Liverpool pour ce qui semble être de l’argent volé des contribuables mauriciens, le gouvernement a décidé d’avoir recours à des consultants moyennant des paiements d’encore de millions pour tenter de sauver la casse.
Mercredi 28 avril
Arbres endémiques «pa ranpli vant»…
Ce mercredi 28 avril, il est beaucoup question d’abattage d’arbres endémiques, certains plusieurs fois centenaires, dans la région de Chamarel, et cela, dans le but d’agrandir les routes. Parmi ces arbres, on compte des ébéniers noirs et des colophanes. L’administration coloniale britannique et les gouvernements postindépendance ont accordé une grande importance à la préservation des arbres endémiques. On a même entrepris l’élimination des arbustes envahissants des goyaves de chine afin de sauver les espèces endémiques.
Il semble maintenant que la philosophie du «développement» l’emporte sur toutes les autres considérations. Et cela s’inspire de cette profession de foi du MSM comme symbolisée par la déclaration selon laquelle «moralité pa ranpli vant». Le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, a d’ailleurs défendu l’action d’abattre des arbres endémiques en invoquant les défis du développement mais il s’est aussi attaqué au secteur privé qui lui aussi aurait éliminé les espèces rares pour construire des villas de grand luxe à l’intention des étrangers investissant dans l’immobilier à Maurice.
La destruction des espèces endémiques pourrait avoir un impact négatif éventuellement sur le tourisme d’intérieur quand le secteur reprendra. En effet, l’un des atouts majeurs de Maurice aura été la préservation des arbres indigènes et les forets qui restent. Les touristes aiment les visiter.
Jeudi 29 avril
Abbas Mamode comme le nouveau Soodhun ?
Le MSM entend se livrer à une opération de débauchage d’éléments de l’opposition. Et ce parti a trouvé un remplacement à Showkutally Soodhun. Le MSM serait conscient du danger de grignotement qui le guette, surtout avec la démission de Nando Bodha et la manifestation des états d’âme d’Ivan Collendavelloo. Pour s’armer contre l’effritement, pourquoi ne pas faire des acquisitions ?
Le départ des rangs travaillistes de Mookhesswur Choonee la semaine dernière est suivi par la défection d’un élu au Parlement. En effet, le PMSD Salim Abbas Mamode a été élu en deuxième position grâce au vote des partisans travaillistes et bleus du no 3 au scrutin de 2019. Les spin-doctors de Lakwizinn pourraient bien fabriquer en Abbas Mamode un remplaçant à Showkutally Soodhun dont la crédibilité serait à zéro.
Logiquement, c’est du côté du MMM que le MSM compte pêcher et si on part du principe «met for, gagn for». Ainsi, tous les espoirs sont permis au Sun Trust. En effet, après l’acquisition des éléments comme Ivan Collendavelloo, Steve Obeegadoo, Zouberr Joomaye et Kavi Ramano, le MSM n’éprouverait aucun complexe à partir braconner dans le «chassé» des Mauves. Le trésor de guerre du MSM serait inépuisable.
Vendredi 30 avril
L’effet «Wakashio» : si on poursuivait le gouvernement ?
L’express du 30 avril annonce que la compagnie Southern Cross Tourist Co Ltd a subi des pertes de Rs 223 millions en 2020 contre Rs 64,2 millions en 2019. 2020 fut évidemment l’année du Covid-19 et dans le cas de Southern Cross qui gère l’hôtel Preskil au départ de Blue-Bay, c’était aussi le Wakashio.
L’hôtel Preskil fut certainement l’établissement le plus particulièrement frappé par le naufrage du Wakashio alors que tous les acteurs dans ce secteur ont dû subir les conséquences désastreuses du Covid-19.
Des experts comptables seraient certainement en mesure de calculer quel montant de manque à gagner aura été occasionné par le Covid-19 sur l’ensemble des établissements hôteliers du pays
Dans le cas du Preskil, en travaillant sur la loi de la probabilité, on saura facilement comment le Covid-19 lui a fait perdre des revenus. Par contre, le différentiel réel des pertes en raison du Covid-19 et par l’effet Wakashio dans le cas de Preskil pourrait constituer un argument de taille si Southern Cross décide de poursuivre le gouvernement.
La compagnie n’aura aucune peine à prouver en cour comment la catastrophe Wakashio s’est produite en raison de l’incompétence criminelle des autorités à gérer de loin le mouvement d’un navire fou avant qu’il n’atteigne les côtes mauriciennes. Ce serait un cas très intéressant dans la jurisprudence mauricienne. Mais qui dans le privé osera entreprendre une telle action judiciaire ?
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