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Saisie record de drogue: le terrain surveillé par la police pendant deux semaines au moins
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Saisie record de drogue: le terrain surveillé par la police pendant deux semaines au moins
Près de 48 heures après la découverte colossale de drogue, d’une valeur marchande de plus Rs 3 Mds, sur un terrain en friche à proximité de l’hôtel Club Med, à Pointe-aux Canonniers, les questions et les révélations des habitants font surface. Nous nous sommes rendus sur place, hier…
13 h 30, mardi. Contrairement à dimanche et lundi, où un terrain en particulier était pris d’assaut par les policiers, hier, les lieux étaient déserts. Les bandes jaunes mises par la police pour interdire l’accès à l’endroit même où l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) a retrouvé plus de Rs 3 milliards de drogue – soit 243 kilos d’héroïne et 26 kilos de haschisch, totalisant 269 kilos –, ont été enlevées. Nous avons pu jeter un coup d’œil au terrain vite fait, avant que des passants ne viennent nous mettre en garde. «Pa res-la. Ena kamera partou. Zot kapav gagn problem, la.»
Pour accéder au terrain, il a fallu prendre une petite impasse située à droite de la route qui mène à l’hôtel Club Med. Au milieu des broussailles, des mauvaises herbes et des arbres, un conteneur rouge, des petites bicoques en tôle, une remorque, un vieux van abandonné, des tonnes de déchets entassés et des barils, entre autres, sont plantés. Mais aussi des nombreux chiens. Errants ou pas, nul ne sait. Dans une des bicoques improvisées, nous apercevons entre les détritus un énorme sac à dos gris, une valise vide et un vieil ordinateur portable. Selon les renseignements de la police, c’est enterrée sous le sable en ce lieu que la drogue était cachée. Un gardien y était au moment de la perquisition.
Selon les témoignages recueillis, hier toujours, de ceux que nous avons abordés dans le village, les frères Gurroby étaient souvent sur ce terrain, pour ne pas dire tout le temps. «Ils réparaient leur bateau sur place. Puis, ils gardaient aussi leur remorqueur ici. Ti éna dé si mo rapel bien… Bato tou zot inn déza gardé, la.» Selon notre interlocuteur, il a rencontré un des frères pas plus tard que la semaine dernière, toujours à proximité de l’endroit de la découverte de drogue. «Nou finn met enn dialog. Zame ti pou krwar enn enn zafer koumsa andan.»
Que sait-il des frères Gurroby ? «Nou koné zot déza gagn problem ek lapolis. Mais personnellement, je les connais comme des gens bien. Zot mari korek.» Un des autres frères (NdlR, ils sont à trois frères, selon les dires de ceux qui les connaissaient) tient un snack à proximité du terrain en friche. «Il travaille là. Ce sont des gens amicaux. Nous nous demandions souvent d’où provenait leur argent, vu leur mode de vie, mais nous ne pensions pas qu’ils étaient mêlés au trafic de drogue.»
Selon d’autres sources, après l’annonce de cette saisie inédite dans la région, les scènes inhabituelles dans le quartier se sont succédé dans leur tête. «Quand on y réfléchit, on se dit qu’il y a des signes qui indiquaient que les Gurroby et ce terrain étaient sous haute surveillance de la police.» Premièrement, il y a un van blanc qui a été «abandonné» juste en face de l’impasse menant à leur cachette. Et «des personnes ont dormi dans ce van-là pendant deux semaines au moins».
Puis, il y avait un mon- sieur âgé qui venait tous les jours sans exception, dans un van tout pourri, relate-t-on, et qui se garait non loin du lieu. «Sa misie-la de zour e de zour, li finn dormi dan so vié vann dan mem plas. Me personn pa finn kas latet. Nepli trouv li aster.» C’est définitivement un travail de longue haleine que la police a effectué. «Ils ne sont pas venus sur un coup de tête.» D’ailleurs, à hier, les policiers faisaient, selon les dires des habitants toujours, des patrouilles régulièrement dans la région. «Nou kone bann misie-la zot pe sirkil dan tou kalité masinn par isi…»
Ont-ils peur pour leur sécurité ? Non, nous dit-on. «Personne n’est en danger. La police a fait son travail et c’est tout.» À savoir aussi qu’autour du lieu de la découverte, il n’y a pas d’habitation directe. Non loin, en revanche, se trouvent trois établissements hôteliers, des magasins touristiques et des bâtiments commerciaux. «Mais plusieurs empruntent cette route pour se rendre à la plage», précise-t-on. Quant au gardien qui travaillait sur place, personne ne semble le connaître. «Lui seul pourra dire s’il savait la vérité sur la drogue enterrée sur place. Ou s’il veillait uniquement sur les remorqueurs comme on le disait…»
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