Publicité

«Mental Health Care Bill»: «Il faut plus qu’un projet de loi pour une meilleure santé mentale»

10 mai 2021, 21:55

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

«Mental Health Care Bill»: «Il faut plus qu’un projet de loi pour une meilleure santé mentale»

Le Mental Health Care (Amendment) Bill présenté par le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, mardi dernier vise à modifier la loi sur la santé mentale pour que le contrôle des personnes souffrant de maladies mentales et soupçonnées d’avoir commis une infraction pénale ou détenues par la police ou dans une institution réformatrice soit exercé par un Managerial Committee au lieu de la Commission. Selon le ministre, ce projet de loi permettra à la commission de consacrer plus de temps et de s’acquitter plus efficacement de ses fonctions plus importantes que sont les enquêtes sur les plaintes et les manquements à la discipline.

Sollicité, un psychiatre à la retraite explique qu’un projet de loi ne va pas forcément améliorer la qualité de la santé mentale. «Il faut aller au-delà d’un projet de loi si nous voulons que les gens profitent d’une meilleure santé mentale. Pour commencer, nous n’avons pas suffisamment de psychiatres à Maurice alors que plusieurs personnes souffrent de maladies mentales. Les statistiques démontrent que le nombre de consultations psychiatriques a augmenté. Il faut faire en sorte que les patients souffrant de maladies mentales soient pris en charge correctement et cela ne peut se faire à travers un comité ou une commission. Certes, un comité est aussi important mais il ne faut pas jouer avec la vie des gens car la santé mentale est vraiment fragile.»

Le psychologue et directeur de Forward Pyschology Consulting, Sarvesh Dosooye, abonde dans le même sens. Toutefois, il avance qu’un amendement est mieux que rien. «Ce projet de loi allégera la tâche de la commission. D’un côté, on ne fait que transmettre les responsabilités. Il y a des amendements plus frappants à faire.» Selon Sarvesh Dosooye, la mise en place de l’Allied Health Professional Council (AHPC) était une bonne chose. «L’AHPC permettra d’avoir une liste de tous les psychologues. Des psychologues qualifiés sont en attente. Annoncée depuis le 12 août 2016, cette instance devait aider à mettre de l’ordre dans les différentes professions paramédicales. Or, l’enregistrement des psychologues auprès de cette instance tarde toujours.» Le psychologue souligne qu’il y a une différence entre un psychologue et un psychiatre. Cependant, plusieurs Mauriciens l’ignorent toujours. «Il faut avant tout apporter des changements là où les patients sont pris en charge avant de venir avec des projets de loi sur la santé mentale.»