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À La-Tour-Koenig: Un taux «très élevé» de gaz toxique détecté
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À La-Tour-Koenig: Un taux «très élevé» de gaz toxique détecté
Selon les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le dioxyde d’azote (composé chimique avec la formule NO2 ) – à des concentrations dépassant 200 μg/m3 pendant de courtes périodes (une heure) – est un gaz toxique qui a des effets conséquents sur la santé de l’Homme. Lundi soir, un contrôle mené par Arvin Mootoocurpen, un habitant de La-Tour-Koenig, en possession d’un capteur de qualité de l’air, a permis de déceler une concentration de dioxyde d’azote supérieur à la moyenne dans la région, soit entre 243 et 254 μg/m3 rien que pour lundi soir.
L’indice de la qualité de l’air a été mesuré après 20 heures dans la zone entourant le dispensaire communautaire Michael Leal. Cela, après que des habitants se sont plaints d’une «odeur bizarre». Selon les normes internationales, ces chiffres démontrent que la pollution de l’air décelée est «très néfaste» à la santé et peut même provoquer des maladies graves sur le long terme. Cela suscite la consternation, entre autres auprès du Collectif Bien-Être de Pointe-aux-Sables, qui a publié les données sur sa page Facebook mardi. Les membres rappellent que la question de pollution atmosphérique dans cette région est constamment soulevée auprès des autorités depuis 2016, notamment au cours des Assises de l’environnement en décembre 2019.
Soulignons que parmi les oxydes d’azote, le dioxyde d’azote figure parmi les plus impliqués dans les mécanismes de pollution atmosphérique. Lorsqu’il est concentré, il se présente comme un gaz brun-rouge suffocant avec une odeur âcre et irritable. Lorsqu’il entre en contact avec l’air, il se transforme en acide nitrique et en nitrates organiques toxiques. Les sources principales d’oxydes d’azote sont les véhicules et aussi les installations de combustions (les appareils utilisant le gaz tels que les chauffe-eau). Ils sont aussi produits par la fumée de cigarette et surtout présents dans l’atmosphère des zones industrielles.
Le député de l’endroit, Fabrice David, a pris connaissance des résultats de l’habitant de La-Tour-Koenig au Parlement mardi soir et a demandé au ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, de faire un suivi sur cette situation jugée alarmante car «il y va de la santé publique». Le ministre a concédé que la région concernée demeure «sensible» étant à proximité d’une zone industrielle. Il a promis de contacter les départements concernés dont le National Environmental Laboratory (NEL). «Je tiendrai la Chambre au courant.»
Contacté par l’express, un responsable du NEL, chargé d’effectuer des contrôles de la qualité ambiante par région, explique que le résultat cité au Parlement semble être «peu probable». D’autant plus que le contrôle en question n’a été fait qu’en un jour. «Il y a plusieurs facteurs à prendre en considération tels que l’appareil utilisé ou le calibrage ou encore l’endroit où l’appareil était situé lorsque les mesures ont été prises. Les contrôles que nous effectuons régulièrement ne démontrent pas un taux élevé du dioxyde d’azote.»
Mais notre interlocuteur avance qu’il y aura un suivi pour confirmer les résultats mis en avant par Fabrice David au Parlement. Il confirme, par contre, un taux élevé de dioxyde de soufre (composé chimique avec la for- mule SO2 ) dans la région de La-Tour-Koenig. Contrai- rement au dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre est un gaz incolore. Mais le gaz est dense et toxique. L’inhalation du dioxyde de soufre peut provoquer des irritations, des inflammations et notamment des problèmes respiratoires.
Pour Fabrice David, les données de l’habitant de La-Tour-Koenig doivent être prises au sérieux et il est important de situer la source du dioxyde d’azote et d’entamer des actions préventives dans les plus brefs délais. «Il faut comprendre que ce n’est pas uniquement le Covid-19 qui tue mais aussi d’autres maladies directement liées à l’activité humaine.»
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