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Saison hippique 2021: sous une nouvelle ère…

14 mai 2021, 11:00

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Saison hippique 2021: sous une nouvelle ère…

Après une trêve qui aura duré pratiquement six mois, la saison hippique reprend ses droits au Champ-de-Mars ce samedi. Au-delà du bras de fer auquel se livrent la Mauritius Turf Club Sports and Leisure (MTCSL) et la Gambling Regulatory Authority (GRA), cette nouvelle saison marque le début d’une nouvelle ère avec des changements majeurs qui chambouleront le paysage hippique. 

Du changement de statut du MTC à l’obligation des stakeholders de détenir une Personal Management Licence (PML), en passant par l’importation record du nombre de nouvelles unités qui soulève pas mal d’interrogations, nous vous proposons cidessous un condensé des éléments qui vous permettront de mieux cerner les nouveaux paradigmes de l’industrie hippique.

La MTCSL aux commandes 

Après avoir organisé les courses pendant plus de deux siècles – depuis 1812 – le MTC n’est plus autorisé à le faire. Cela, en raison des provisions de la GRA Act qui stipulent que seule «a public limited company» est désormais éligible pour une demande de licence d’organisateur de courses. C’est ainsi que le MTC a été contraint de céder les rênes à sa compagnie subsidiaire, la MTCSL, une société publique qu’elle possède à 100 %. Selon la GRA Act, le MTC doit transférer tous ses biens ainsi que ses responsabilités à la nouvelle compagnie, la MTCSL. 

Pour mieux permettre à la MTCSL d’organiser des réunions de courses et de mener ses activités, le personnel du MTC devra être transféré dans la nouvelle société avec exactement les mêmes avantages et conditions d’emploi dont il bénéficiait au MTC. Pour leur part, les membres de l’organisme privé continueront de bénéficier de tous les avantages et privilèges dont ils jouissaient dans le passé. 

En cas de violation, par un entraîneur, jockey ou autres parties prenantes de la GRA Act ou des directives de la GRA de 2021, la MTCSL est tenu d’informer immédiatement l’autorité concernée. 

PML : le précieux sésame 

La PML est un permis délivré par la GRA, qui atteste de l’aptitude de son détenteur à opérer dans le secteur du jeu. Si l’on s’en tient à la section 93 (b) de la GRA Act, la PML est aujourd’hui une nécessité, cette section de la loi indiquant clairement que les directeurs, commissaires, entraîneurs, assistants-entraîneurs, jockeys ainsi que les propriétaires doivent obligatoirement en détenir une pour exercer leurs fonctions. 

Cette mesure du ministère des Finances, qui a visiblement été inspirée de ce qui est fait par la British Horse Racing Authority, en Grande-Bretagne, s’inscrit dans une logique de mieux réglementer les paris tout en limitant les risques de blanchiment d’argent. 

La PML est actuellement à l’origine du bras de fer entre la GRA et le président du MTC, Jean-Michel Giraud. L’homme fort du MTC a qualifié de «déraisonnable, irrationnel et arbitraire» le refus de la GRA de lui accorder une licence, qui lui aurait permis de présider le board de la MTCSL. Il appartiendra désormais à la Cour suprême de trancher vu que Jean-Michel Giraud a logé la semaine dernière une motion pour une demande de «judicial review» sur la question.

Un record qui interpelle 

Alors que l’industrie hippique, comme la plupart des secteurs, est frappée par la crise, l’importation des nouveaux chevaux a connu une croissance pour le moins étonnante cette saison. En effet, plus de 200 nouvelles unités (NdlR, 187 chevaux sont déjà sur place) ont été acquises par les propriétaires au Champ-de-Mars. De mémoire de turfiste, c’est la première fois qu’autant de nouveaux ont été achetés en vue d’une saison. 

Cela est assez paradoxal car la réduction du nombre de journées l’an dernier alliée à la baisse sensible du «stakesmoney» et l’introduction de la PML auraient dû normalement refroidir les ardeurs des propriétaires. 

Interpellée par cette situation, le député du MMM Franco Qurin a même adressé une question parlementaire au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, sur le sujet le mardi 20 avril. Il est bon de faire ressortir que les membres de l’opposition parlementaire soupçonnent un homme d’affaires proche du pouvoir, qui opérerait dans le secteur du jeu, d’être à l’origine de l’achat de plusieurs chevaux, qu’il aurait ensuite acheminés dans différentes écuries qui seraient sous sa solde. Interrogé par le député Qurin au sujet de cet homme d’affaires, le ministre des Finances a répondu qu’il n’était pas au courant. 

L’avènement du «co-training» 

Annoncé durant l’intersaison, le principe de «co-training» est une nouveauté qui permet à deux entraîneurs d’exercer au sein d’une même écurie. Samraj Mahadia devait normalement être le pionnier dans ce domaine aux côtés de l’entraîneur Patrick Merven, mais sa démarche a été retardée en raison de l’aspect juridique entourant la question. En attendant que le concept de «co-training» soit officialisé, Samraj Mahadia pourra exercer comme assistant-entraîneur de l’écurie Patrick Merven.