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Estelle, au chômage: «Momem mama momem papa»

16 mai 2021, 22:15

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Estelle, au chômage: «Momem mama momem papa»

Alors que beaucoup s’attendaient à une reprise des activités avec une éventuelle réouverture des frontières cette année, la nouvelle vague est venue aggraver la situation. Le second confinement a causé plusieurs licenciements. Selon les données du ministère du Travail, du 15 mars au 7 mai 2021, le nombre de pertes d’emplois pour des raisons économiques liées au Covid-19, est de 322. Et 290 pour d’autres raisons, comme mauvaise performance ou mauvaise conduite. Un impact qui laisse des séquelles.

Estelle Ravina, une jeune maman de 28 ans, ne sait plus à quel saint se vouer. Elle a perdu son poste de serveuse et caissière dans un snack. «Lors de la reprise du secteur de la restauration pour le service ‘take-away’, j’ai eu un Work Access Permit (WAP) pour reprendre le boulot. Mais ensuite, on nous a fait comprendre que, vu que le business ne marchait plus, une partie du personnel serait mise au chômage technique le temps que la situation se rétablisse», relate-t-elle. Cela fait presque deux mois qu’elle est dans cette situation et jusqu’à présent, elle n’a toujours pas de retour pour reprendre le travail.

«J’ai un enfant. Momem mama, momem papa. J’ai une location mensuelle de Rs 5 500. Je n’ai personne pour me soutenir. C’est une situation très difficile», nous confie-t-elle. En cette période de crise, malgré ses recherches, elle a beaucoup de mal à trouver un autre emploi pour sortir la tête de l’eau. Il lui faudrait un travail au plus vite, soit avant la rentrée, pour répondre aux besoins de son enfant.

La situation n’est pas meilleure pour la gérante d’ASGP (Mauritius) Ltd. Anne Marie Keenoo témoigne de sa situation. Son entreprise de sous-location d’appartements mise sur pied en 2015 est en train de sombrer. «Je faisais du e-marketing sur des sites de réservation. Je gérais 25 appartements avec mon époux et deux femmes de chambre. Mais comme je ne pouvais plus payer le loyer, j’ai dû les rendre l’an dernier. Aujourd’hui, je n’ai qu’un appartement d’un propriétaire compréhensif à ma disposition.»

Séparée depuis quelques mois, ayant un problème de santé et un enfant prenant part au HSC, elle soutient aussi qu’il est difficile de faire bouillir la marmite. Le loyer de la maison où elle habite n’a pas été payé depuis un an. «Heureusement que le propriétaire est compréhensif. J’ai dû vendre ma voiture, mon outil de travail, l’an dernier. Cette année-ci, j’ai mis un terrain en vente… en espérant qu’après avoir remboursé le crédit, il restera de l’argent pour nous.»

Quand cette situation sans précédent va-t-elle s’améliorer, se demandent ces personnes en difficulté. Toutefois, les derniers chiffres de Statistics Mauritius, publiés en mars pour la période d’octobre à décembre 2020, indiquent que le taux de chômage a diminué de 10,4 % en décembre et que le nombre de chômeurs est de 61 000.

Ce que prévoit la loi

<p>La résiliation d&rsquo;un contrat d&rsquo;emploi et la réduction des effectifs impliquent des conditions. Il est prévu qu&rsquo;un contrat sous la<em> &laquo;Worker&rsquo;s Right Act&raquo; </em>ne peut être résilié par un employeur durant les mois où il bénéficie d&rsquo;une aide financière comme le <em>&laquo;Wage Assistance Scheme&raquo;.</em> Si un employeur a l&rsquo;intention de réduire le nombre de travailleurs, temporaires ou permanents, qu&rsquo;il emploie ou de fermer son entreprise, il doit le notifier et négocier avec le syndicat ou les représentants des travailleurs. De plus, même en cas de mauvaise conduite, aucun employeur ne peut résilier le contrat pour des raisons liées à la mauvaise performance, à moins que le travailleur n&rsquo;ait eu l&rsquo;occasion de répondre à l&rsquo;accusation portée contre lui. Ni si le travailleur, de bonne foi, dépose une plainte ou participe à une procédure contre un employeur, concernant une prétendue violation des conditions d&rsquo;emploi.</p>

<p>Par ailleurs, un employeur doit, au moment où il informe un travailleur de son licenciement, en indiquer le motif et la durée du préavis ne doit pas être inférieure à 30 jours. En outre, l&rsquo;employeur doit, pendant la période où un travailleur est sous un avis de résiliation, lui accorder, sur preuve satisfaisante de l&rsquo;objet de la demande, un congé raisonnable, sans perte de salaire, pour rechercher un autre emploi.</p>