Publicité

Réintégrés au Parlement: Bérenger, Bhagwan et Boolell poursuivront leur action en justice

20 mai 2021, 10:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Réintégrés au Parlement: Bérenger, Bhagwan et Boolell poursuivront leur action en justice

Quelques jours avant que l’affaire de suspension des trois élus de l’opposition ne passe en Cour suprême, la pénalité a été enlevée, mardi soir. Paul Bérenger, Rajesh Bhagwan et Arvin Boolell ne comptent, cependant, pas s’arrêter là. «Le gouvernement a plaidé coupable en se sauvant», a déclaré le leader du MMM.

Ils seront de retour au Parlement et pourront participer aux travaux de l’Assemblée nationale. Mais le leader du Mouvement militant mauricien (MMM), Paul Bérenger, Rajesh Bhagwan et Arvin Boolell, sur qui pesait une suspension, ne laissent pas tomber leur action en justice pour autant. L’élu du Parti travailliste déclare que, désormais, c’est à leurs hommes de loi de décider de la marche à suivre. «Nous retournons au Parlement avec tous les droits et privilèges d’un parlementaire. Le Parlement n’est ni la propriété du speaker ni de Pravind Jugnauth. C’est notre temple de la démocratie où nous devons respecter les standing orders.»

En fait, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a présenté une motion d’ajournement mardi soir pour lever leur suspension qui avait pris effet le 30 mars. Cette décision gouvernementale est survenue peu avant que l’affaire ne soit prise en Cour suprême. Car les trois élus, jugeant que leurs droits de députés ont été bafoués et que la décision du speaker de les suspendre était anticonstitutionnelle, avaient saisi la justice.

Les deux élus du MMM et leurs hommes de loi estiment, eux, que le gouvernement redoute un revers en Cour suprême et c’est ce qui expliquerait la levée de la suspension. «Le gouvernement a plaidé coupable en se sauvant. Il sait très bien que l’affaire sera entendue en cour prochainement. Ce n’est pas la première fois qu’il fait des abus. Zot koné ki zot pou konié devan lakour siprem», déclare le leader du MMM.

Population témoin d’abus

Pour sa part, Rajesh Bhagwan affirme que rien ne l’empêchera de faire entendre sa voix dans l’Hémicycle. «La population est témoin des abus. C’est clair que Pravind Jugnauth a pris cette décision après que nous avons saisi la Cour suprême car la suspension était anticonstitutionnelle. Le peuple nous a choisis par voie démocratique pour être son porte-parole au Parlement. Personn pa pou kapav met enn lastoplas lor mo labous. La population pourra compter sur nous. Au gouvernement, ils ont su qu’ils allaient subir un camouflet en cour. Nous continuerons à combattre l’injustice», dit-il.

Pour rappel, le 30 mars, quand le speaker, Sooroojdev Phokeer, a décidé d’enlever une question de Patrick Assirvaden du Hansard l’opposition a protesté. Le député du Parti travailliste a été suspendu pour la séance alors que Paul Bérenger, Rajesh Bhagwan et Arvin Boolell ont été «named» et suspendus pour le reste de leur mandat, à moins de présenter des excuses. Les trois élus ont refusé de le faire, jugeant que la décision du speaker était anticonstitutionnelle et injuste.

Réactions des trois avocats d’Arvin Boolell

Me Sanjay Bhuckory, senior counsel : «Le spectre de la plainte constitutionnelle leur a fait comprendre qu’ils avaient dépassé les limites permissibles dans une démocratie qui se respecte.»

Me Antoine Domingue, senior counsel : «Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, en présentant une motion pour la réintégration de trois députés suspendus de l’Assemblée nationale – Arvin Boolell, Paul Bérenger et Rajesh Bhagwan –, a pris comme prétexte la présentation du Budget 2021-2022. Ces trois députés ne seront pas réintégrés mardi prochain. Mais la semaine suivante. Tout est bien qui finit bien. Notre motion n’a plus sa raison d’être.»

Me Rajesh Unnuth, avocat : «Le gouvernement a réalisé que notre motion est très ficelée et solide en matière des droits et aussi sur le plan constitutionnel. Le Premier ministre a pris cette décision pour ne pas être inquiété par la Cour suprême. Cela aussi pour éviter au speaker et au Premier ministre de soumettre leur défense. Car l’affaire est fixée pour le lundi 24 mai 2021.»