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Travaux à Belle-Mare: «Pendant que le public est maintenu loin des plages, voilà ce qui se trame…»
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Travaux à Belle-Mare: «Pendant que le public est maintenu loin des plages, voilà ce qui se trame…»
Les écologistes sont consternés et les internautes indignés. La raison : les images d’une pelleteuse à l’œuvre à proximité de la plage à Belle-Mare. La vidéo filmée par Dominic Lebrasse, employé d’un hôtel se trouvant juste à côté des travaux, a été reprise par l’ONG Aret Kokin Nou Laplaz (AKNL) sur sa page Facebook. Qui plus est, ces travaux se font alors que l’accès aux plages est interdit au public pour des raisons sanitaires.
«Pandan ki ou pé res lakaz, zot pé fer konstriksion sovaz. Pé détrir laplaz ek lanatir», déplore Dominic Lebrasse. «Pendant que le public est maintenu loin des plages, voilà ce qui se trame. Une scène catastrophique pour notre littoral abîmé où les travaux de réhabilitation pullulent, à en modifier complètement le linéaire côtier pour ne pas dire le défigurer. À quoi ça sert d’avoir fait une Climate Change Act pour être en faveur de telles scènes inadmissibles ?» regrette le collectif.
De quoi s’agit-il exactement ? Selon l’auteur de la vidéo, le chantier du projet Aurore Beach Villas – 17 villas pieds dans l’eau – ne respecte pas la marge de reculement de 30 mètres, comme le veut la loi. Carina Gounden d’AKNL exhorte les autorités à exercer une surveillance régulière et stricte des chantiers pieds dans l’eau. Elle demande aussi que le setback pour ce type de construction soit augmenté en prévision de la montée des eaux de la mer.
«La zone dynamique de la plage, où nous connaissons une érosion avancée un peu partout dans l’île, doit être fortifiée, protégée d’urgence. Pour mettre en œuvre des nature-based solutions, il faut gagner en termes de recul. Un recul stratégique. Trente mètres de setback aujourd’hui ne sont plus suffisants.»
L’express a contacté Navindranath Hooloomann, qui est chargé du projet des villas, pour sa version des faits. Il dément l’assertion que la marge de reculement n’est pas respectée et déclare que la vidéo en circulation concerne la réparation d’un mur «existant» abîmé. «Je souligne qu’aucun des travaux n’est effectué dans le domaine public. Cela n’a jamais été le but. Les travaux ne se font pas en catimini et je tiens aussi à rassurer le public que cette partie de la plage ne sera pas affectée.»
Cependant, Carina Gounden maintient que les autorités doivent investir «plus assidûment» pour empêcher des comportements ou actions qui vont «fragiliser encore plus notre littoral lourdement saturé de constructions». Le collectif demande aussi que les dénonciations des citoyens soient prises en considération.
Un «Stop Order» a été émis à l’encontre du promoteur
<p>Un officier du ministère de l’Environnement a procédé à une inspection des lieux, ce vendredi 21 mai, selon un communiqué du ministère de l’Environnement. Il a été constaté que le promoteur du projet, Gerdira Investissement Ltée, a reçu un <em>Building and Land Use Permit</em> pour la démolition de deux bâtiments et la construction de trois immeubles à appartements. Des travaux d'excavation étaient également en cours pour l'érection d'un revêtement composé de gros rochers le long du front de mer. Mais en l'absence d’un <em>Environmental Impact Assessement</em> pour le revêtement, le promoteur, par l'intermédiaire du chef de projet, Hooloomann and Associates Ltd, a été immédiatement prié d'arrêter les travaux d'excavation et de restaurer le site. Un <em>Stop Order</em> a ainsi été émis à l’encontre de Gerdira Investissement Ltée. Et une surveillance étroite est maintenue pour s'assurer que le développement est réalisé d'une manière écologiquement rationnelle, indique le communiqué du ministère.</p>
Voici le communiqué du promoteur en intégralité:
Aurore Beach Villas : Les travaux effectués dans le respect des lois
Aurore Beach Villas est un projet immobilier développé en copropriété sur un terrain de 1,25 arpents à Belle Mare. Les travaux, qui ont débuté en août 2020, ont été complétés à 70 %. À terme, ce sont 17 appartements qui verront le jour, tous destinés à des acheteurs mauriciens. Il est important de faire ressortir que le promoteur, Gerdira Investissement Ltée, a obtenu tous les permis nécessaires depuis décembre 2019. Il faut également souligner que le chantier n’empiète pas sur le domaine public.
Cependant, étant donné la nature sablonneuse du terrain, certaines photos publiées sur les réseaux sociaux et dans la presse peuvent prêter à confusion.
Le promoteur fait ressortir que ces travaux se font dans les limites de son terrain et qu'il s'agit des travaux d'excavation pour le renforcement d’un mur existant à l'intérieur du terrain et non sur le front de mer. L’entreprise a d’ores et déjà pris contact avec les autorités concernées pour leur donner l’assurance que tous les travaux se déroulent dans le respect des lois, et surtout, qu’aucune construction n’est prévue sur la plage ni dans les limites des 30 m du High Water Mark.
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