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Parcours atypique: Rashid Jogee attaque un doctorat en pédagogie à 82 ans

23 mai 2021, 12:49

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Parcours atypique: Rashid Jogee attaque un doctorat en pédagogie à 82 ans

L’âge n’est qu’un chiffre. Ce n’est pas Rashid Jogee qui dira le contraire. Sa tête blanche flirte toujours avec la matière grise car en 2019, l’ancien recteur du collège Royal de Curepipe obtient un MBA en Educational Leadership, à l’âge de 80 ans. Deux ans plus tard, à 82 ans, ce père de deux enfants est le doyen des étudiants de l’Open University of Mauritius, où il compte obtenir un doctorat en Educational Leadership. Une matière qui lui tient à coeur, puisque Rashid Jogee aura compris que notre système éducatif doit absolument être revu. Par ailleurs, ce doctorat reposera sur des recherches sur l’impact du leadership de nos collèges sur la performance des collégiens. «À Maurice, après les résultats du SC et du HSC, une performance générale de 70 % est souvent notée. Ma thèse déterminera si les 30 % restants sont liés au leadership des responsables d’établissements secondaires», indique-t-il. 

Rashid Jogee a fait une riche carrière dans le secteur éducatif. Son parcours débute en 1959 quand l’ancien élève du collège de Royal de Port-Louis quitte Maurice pour l’université de Londres sur une bourse de l’État pour des études menant à une licence de français. Il rentre au pays en 1964 et commence sa carrière d’enseignant dans les collèges d’État. Cependant, Rashid Jogee veut aller plus loin et il s’envole pour l’Angleterre pour une licence en Educational Leadership cette fois. Dès son retour au pays en 1978, il ne tarde pas à grimper les échelons. Une année plus tard, il est promu recteur et il sera à la tête du collège Royal de Curepipe de 1996 à 2002 avant de prendre sa retraite en 2016. 

Pourquoi retourner sur les bancs de l’université à son âge ? Selon Rashid Jogee, l’ennui l’aurait poussé à y retourner. «Après ma retraite, les journées semblaient plus longues que d’habitude. Je devais trouver quelque chose à faire. J’en ai parlé à un ami qui m’a conseillé de reprendre le chemin de l’université. Après des années, je me suis retrouvé dans une classe remplie d’étudiants. Le seul hic, c’est qu’ils étaient tous jeunes. Mais à vrai dire, mes camarades de classe étaient tous sympathiques et amicaux. Mon âge n’a jamais fait défaut.» 

Notre pédagogue fait valoir qu’il s’inspire de sa mère Zuleka Jogee, aujourd’hui âgée de 99 ans et qui a fait de lui l’homme qu’il est devenu aujourd’hui. Le mot de la fin. Rashid Jogee fait ressortir : «Si l’on ne veut pas avoir l’Alzheimer, il faut faire travailler notre cerveau de manière constructive. Les aînés qui ont une ambition ne doivent pas se soucier de la société. Il faut toujours réaliser ses plus profondes aspirations.»