Sa chanson tourne déjà en boucle sur les web radios en France, depuis sa sortie, il y a trois semaines. L’artiste a su jongler entre son travail – il est peintre automobile – et sa passion pour le ballon rond, pour un autre amour, celui de la musique. Il dédie son premier single «Papa» à son père, Jean Henry Samuel…

Il a un regret. Celui de ne pas avoir pu dire à sa mère qu’elle comptait énormément pour lui. Ne voulant pas vivre avec ces remords, il a décidé de mettre ce qu’il ressent sur papier. Et une dédicace à son père en est ressortie. Avant d’aller travailler en France en 2011, Jean Michel Samuel faisait déjà partie d’un groupe local, Nasta Gangsta. «Mais en quittant le pays, je me suis concentré sur mon amour pour la peinture des voitures. Leur redonner vie était plus important pour moi. Et j’ai laissé de côté ma passion pour la musique.» Mais il n’a pas pu l’oublier pour autant. «J’ai un petit studio chez moi. Et je chante pour mon plaisir personnel.»

En ce qui concerne cette chanson, il l’a écrite depuis plus d’une dizaine d’années. «Étant discret et timide de nature, je n’ai jamais pu dire à mon père ce qu’il représente pour moi. Et le déclic est arrivé avec le Covid-19. Ce virus peut à n’importe quel moment m’enlever mon père. Déjà que j’ai perdu ma mère en 2016 et je n’ai pu lui dire tout l’amour que j’ai pour elle.» Il a pris du temps pour peaufiner à nouveau la chanson et composer la musique. «À chaque fois que j’interprète cette chanson, j’ai les larmes aux yeux car je dois énormément à mon père. Il a galéré pour nous élever et pour que nous ne manquions de rien.»

C’est ainsi que le joueur et entraîneur de football des moins de 14-15 ans du MFC de Montauban a réussi à trouver les bons mots pour expliquer à son père tout ce qu’il ressent. «Comme il vit toujours à Maurice, c’est ma sœur qui a servi d’agent de liaison. Elle lui a fait écouter la chanson. Après avoir pris connaissance de ce morceau, son silence s’est avéré difficile. Mais il ne pouvait me parler étant ému par mes mots.» Cette chanson est aussi une belle histoire franco-mauricienne. «C’est Henriot Figaro qui a fait l’arrangement pour la musique. Il me l’a envoyé par courriel. Après quelques réglages, la chanson était dans la boîte.» Le morceau a aussi été repris par la radio 230. «À peine quelques minutes après que je l’ai mis sur les réseaux sociaux, il était déjà on-air.»

Comme ce projet a été une réussite, il pense poursuivre cette aventure. «J’y travaille déjà et j’espère que d’ici trois, voire quatre mois, ce sera dans la boîte. Et j’aurai d’autres artistes qui viendront ajouter leurs voix à mes chansons.» Avec les fonds récoltés de la vente du futur album, Jean Michel Samuel pense créer une association pour venir en aide aux autres artistes non connus pour justement les propulser au-devant de la scène. «Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont aidé, l’arrangeur musical, Henriot Figaro, la choriste Diana Onezime, Nicolas Tabanie, l’ingénieur du son, et mon fils, Loïc Samuel. Sans oublier le studio My Sound qui a fait le mixage de la chanson.» Il espère que les radios mauriciennes reprendront également cette chanson à quelques jours de la fête des pères.