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Success story: comment Vassant est devenu millionaire…
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Success story: comment Vassant est devenu millionaire…
Vassant Faugoo est né à Bon-Accueil. Fils de planteur, il comprend très jeune qu’il faut travailler dur pour y arriver. Il fréquente l’école gouvernementale de Bon-Accueil, mais il réalise très vite que la vie scolaire n’est pas faite pour lui.
«Je n’étais pas motivé pour aller à l’école. Pour gagner ma vie et aider financièrement mon père et ma mère, j’ai donc travaillé dans les champs qui leur appartenaient à Pont Bon-Dieu. À 13 ans, j’allais vendre des légumes à Flacq et à Rivière-du-Rempart. Ma mère m’avait imposé une seule condition : si je refusais d’aller à l’école, je devais apprendre un métier. Ainsi, j’ai choisi la voie de l’habillement. Très vite, j’ai été apprenti chez un tailleur.» Les années passent.
À 16 ans, le jeune homme prend un tout autre chemin. Il est embauché à la Development Work Corporation (DWC) pour goudronner les chemins de sa région. «On me payait Rs 6,10 par journée pour 8 heures de travail.» Malgré la dureté de ce métier, il a «trasé» jusqu’à ses 19 ans.
Durant cette période, une opportunité se présente à lui. Il la saisit sans hésitation. «Je suis parti rejoindre mon frère aîné en France. Il y étudiait depuis plusieurs années déjà. Le 23 janvier 1976, j’ai embarqué pour l’Hexagone. Je m’en souviens comme si c’était hier car c’est une date qui a été un grand tournant dans ma vie.»
Il a ensuite fallu du temps à Vassant pour s’intégrer à la vie française. L’étape la plus difficile, car en plus de devoir s’adapter : il a passé un an à vivre dans la peur d’être expulsé. «J’ai été un sans-papiers pendant toute une année. Je devais tracer ma route dans ce nouveau pays, en esquivant les contrôles et les policiers, jusqu’à ce que la chance me sourit et que ma situation se régularise.»
Après cet épisode, Vassant Faugoo obtient un stage qui changera sa vie à jamais. Il est recruté comme mécanicien pour assembler des pièces de machines à coudre chez Beynat & Janniaux, un atelier de maroquinerie qui existe depuis 1947. Alors qu’il devait seulement remplacer un employé, le propriétaire l’embauche. Toutefois, Vassant Faugoo émet une condition : d’être autorisé à «utiliser une machine à coudre à triple entraînement car celle à simple entraînement n’était pas suffisamment performante. Je m’intéressais de plus en plus à ce métier. Par curiosité, j’ai voulu apprendre toutes les étapes du processus de fabrication et de production de la maroquinerie.»
En 1984, alors que Vassant Faugoo n’a que 27 ans, le propriétaire, sur le point de prendre sa retraite et confiant du travail du Mauricien, lui vend 50 % des parts de la société. «Depuis, je fais partie des membres de la Fédération française de maroquinerie. L’autre moitié des parts était détenue par un autre Mauricien. À cette époque, 12 personnes travaillaient dans l’atelier. En 1994, je me suis séparé de mon associé en rachetant ses parts. J’étais le seul à prendre les décisions. J’ai énormément progressé. De plus, j’étais en mesure de développer mes idées sans contrainte. En 1998, je me suis installé dans un local de 1 800 m2 dans le 20e arrondissement de Paris.»
Vassant Faugoo travaille dur pendant trois ans pour acquérir davantage d’expérience. En 2001, il rachète une autre entreprise pour augmenter ses capacités de production. «Mon choix s’est porté sur Maroquinerie de Champagne, un atelier de 2 000 m2 à Romilly-Sur-Seine, à environ 120 kilomètres de Paris. Une vingtaine de personnes travaillaient déjà sur le site de production et réalisaient des produits de moyenne gamme. Nous les avons donc formées pour qu’elles parviennent à réaliser des produits de même qualité que notre atelier de Paris. Aujourd’hui, environ 75 personnes évoluent sur chacun des sites de production.» Après toutes ces années, il est également devenu expert en peaux exotiques pour plusieurs marques de luxe. Plus les années passent, plus son travail est reconnu. D’ailleurs, en 2018, son entreprise obtient le label d’Entreprise du Patrimoine vivant.
Aujourd’hui, assis dans son bureau, il pense à l’avenir. Avant de prendre sa retraite, il a encore des projets. Continuer de développer sa marque «Vassant Paris» et des «corners» dans toutes les grandes villes du monde. À ce jour, trois points de vente existent au Japon.
Pour Vassant Faugoo, seul le travail paie. «Mon fils, Kevin, qui travaille depuis dix ans avec moi, prendra les rênes après moi. Je l’ai prévenu des difficultés qu’il pouvait rencontrer car, même de nos jours, il n’est pas facile d’intégrer le monde du luxe et d’y rester. La concurrence est rude et la fidélisation des clients est l’une des plus grandes difficultés à laquelle nous devons faire face.»
«N’oublie jamais d’où tu viens» a été la phrase qui l’a aidé à surmonter toutes les difficultés qui se sont dressées sur son chemin. Et ses racines l’ont toujours poussé vers le haut. «Il faut aimer ce que l’on fait pour atteindre le sommet. C’est la passion que j’éprouve pour ce secteur particulier qui m’a permis d’arriver là où j’en suis aujourd’hui, et qui m’a donné la force de persévérer face aux nombreux obstacles.»
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